Selon de nombreuses études, l’arrivée des menstrues est l’une des principales causes d’absentéisme des filles à l’école. Awa Nadine Wassonguéma, point focal gestion des menstrues en milieu scolaire à la direction de la promotion de l’éducation inclusive, de l’éducation des filles et du genre au MENAPLN qui cite des chiffres de la Banque mondiale, souligne que quatre à cinq jours par mois, la majeure partie des adolescentes s’absentent des cours, soit 45 jours durant l’année scolaire.

Et selon l’UNESCO, c’est 20% du temps scolaire perdu sur une année en lien avec la gestion des menstrues. L’étude conjointe Burkina-Niger menée en 2013 sur la gestion des menstrues dans six écoles en milieu rural, indique que 83% des filles n’ont pas la possibilité de changer leurs serviettes à l’école et 21% préfèrent s’absenter. Ce qui évidemment joue sur le maintien des filles à l’école. La gestion hygiénique des menstrues, ainsi que l’accès à des services d’eau, d’hygiène et d’assainissement (WASH) constituent donc des problématiques qu’il est important de prendre en compte pour le maintien des filles à l’école.

Les journalistes et les organisations de la société civile ont été invités à faire la promotion de la gestion hygiénique des menstrues

C’est ainsi que depuis quelques années, le gouvernement burkinabè avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers dont WaterAid met en œuvre des actions de santé et de gestion hygiénique des menstrues au sein des écoles. D’une centaine d’écoles en 2016, c’est aujourd’hui plus de 1000 écoles qui mettent en œuvre des activités de santé et de gestion hygiénique des menstrues avec plus de 58 000 élèves sensibilisés.

WaterAid qui est un acteur bien connu dans la mise en œuvre d’actions de WASH et de promotion de gestion hygiénique des menstrues a reçu un financement de l’UNICEF afin de mettre en œuvre le projet de promotion des services WASH et GHM (gestion hygiénique des menstrues) dans 51 établissements scolaires et leurs communautés dans les régions du Centre, du Centre-Sud et de la Boucle du Mouhoun sur la période 2022-2023. Le projet, d’une durée de onze mois a pour objectif global, d’améliorer l’accès des enfants vivant en milieu rural et péri-urbain à une eau de qualité, un environnement salubre et un assainissement durable dans les communautés, écoles et centres de santé.

Photo de famille

Plus spécifiquement, il s’agit à travers ce projet, de promouvoir l’adoption de bonnes pratiques en matière de santé menstruelle et de WASH par les élèves des 51 établissements scolaires cibles, de promouvoir la fin de la défécation à l’air libre et l’adoption de bonnes pratiques d’hygiène par les élèves. Le projet vise aussi à renforcer la gestion de la connaissance sur la GHM et l’engagement des leaders et des acteurs et de permettre à 15.000 personnes d’avoir accès à des services durables d’assainissement et d’adopter de bonnes pratiques.

Et c’est convaincu que la réussite et la promotion de la GHM, passent nécessairement par le renforcement des capacités de certains acteurs comme les organisations de la société civile et les journalistes, que WaterAid avec son partenaire AMUS (Association les Mains Unies du Sahel) a organisé la présente session de formation à leur endroit. Au cours de cette formation, les journalistes et les organisations de la société civile ont ainsi renforcé leurs capacités sur la gestion hygiénique des menstrues. Ce qui leur permettra sans doute, de jouer leurs partitions dans la promotion de l’hygiène et de l’assainissement en milieu scolaire.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net