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Burkina : « La situation sécuritaire n’a fait qu’empirer, malgré les assurances des variantes du MPSR », estime Kadari Sanou

Publié le jeudi 26 janvier 2023 à 11h02min

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Burkina : « La situation sécuritaire n’a fait qu’empirer, malgré les assurances des variantes du MPSR », estime Kadari Sanou

Se disant angoissé par la « situation confuse » qui règne au Burkina, Kadari Sanou, dans cette tribune, pose un diagnostic de la crise sécuritaire au Burkina et formule quelques recommandations pour remettre le pays sur les rails.

Comme la plupart des citoyens burkinabè, je suis angoissé par la situation confuse qui règne dans notre pays, à un moment où l’étau du terrorisme se resserre sur l’ensemble du territoire, conjugué avec le délitement palpable de sa gouvernance, de ses valeurs sociales, de sa cohésion sociale.

Je prends donc, en tant que citoyen, la liberté d’exprimer sans détour mon opinion sur cette situation, pour en appeler à la nécessité vitale, pour nous tous, Burkinabè de toutes origines et de tous bords politiques, de participer à un sursaut collectif pour sauver notre Nation des périls qui la menacent. Mes appréciations pourront paraître parfois trop tranchées, parce que je ne sais pas déguiser ma pensée.

Elles ne seront certainement pas partagées par tous. Tel n’est pas mon but. Le plus important est que nous refusions, les uns et les autres, de rester silencieux et passifs, en observant la désagrégation continue de notre pays, comme si elle obéissait à une fatalité imposée par des forces supérieures sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle. Le fait de parler pour dire ce que l’on pense est droit et, parfois, un devoir.

Situation sécuritaire

Nul besoin d’être un expert en quelque domaine que ce soit pour faire le constat de la situation désastreuse qui prévaut dans notre pays sur le plan sécuritaire. Les faits nous éclatent au visage tous les jours et ils sont connus de tous.

Depuis Janvier 2022, deux régimes militaires se sont succédé à la tête du pays : celui du Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et celui du Capitaine Ibrahim Traoré. Même si la prise du pouvoir par des militaires constitue, par nature, un coup de force, beaucoup parmi nos compatriotes avaient choisi, de bonne foi, de faire confiance à ces officiers, en présumant qu’ils étaient mieux qualifiés pour sortir le pays du principal danger qui l’assaille depuis 2015 : la multiplication des attaques terroristes qui n’a cessé de prendre de l’ampleur au fil des jours, avec son cortège de tueries, de déplacements de populations, de désarticulation de l’économie et de la société, tout cela débouchant sur une crise humanitaire sans précédent, sous nos cieux.

Or, force est de reconnaître que la situation sécuritaire n’a fait qu’empirer, malgré les assurances péremptoires des variantes successives du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR 1 et 2) qui, l’une après l’autre, avaient proclamé que leur objectif prioritaire était de mettre fin à l’avancée du terrorisme, pour amorcer la reconquête du territoire.

Le MPSR 1 promettait que nous verrions des progrès tangibles dans ce domaine en l’espace de 5 mois. Tandis que le MPSR 2 annonçait qu’il ne lui faudrait que 3 mois pour réaliser ce que le précédent régime n’était pas parvenu à faire après 8 mois d’existence. Ce que nous avons constaté, c’est qu’une fois installés, ces deux régimes se sont perdus dans des manœuvres politiciennes pour perpétuer leur pouvoir et dans des pratiques de prévarication jamais égalées, même sous les régimes antérieurs, qui ne sont pas exempts de critiques dans ce domaine.

Un an après, le constat amer est que la situation sécuritaire reste plus alarmante que jamais. La proportion du territoire national qui est sous le contrôle diffus des bandes de terroristes s’est accrue et peut être estimée à plus de trois-quarts de la superficie nationale. En fait, seuls demeurent encore préservés la capitale, la ville de Bobo-Dioulasso et quelques autres centres urbains, dont on peut penser qu’ils sont à la merci des terroristes, dès qu’ils décideront de les investir.

Voilà la sinistre réalité que nous devons affronter, avec lucidité et courage, si nous ne voulons pas être surpris, dans l’indolence de nos villes, par une catastrophe dont les signes sont devant nos yeux. Posons-nous une question simple : le Capitaine Traoré a-t-il honoré sa promesse présomptueuse de faire reculer le terrorisme en 3 mois ? La réponse évidente est non. Les bavardages sur le changement de stratégie, les valses de chefs militaires, les shows télévisés sur des sites sécurisés ne changent rien à cette vérité crue.

D’ailleurs, quatre mois après, lui-même se garde bien de faire le compte-rendu de cette promesse.

Dérives de la stigmatisation ethnique

Les groupes terroristes ont su tirer parti des vulnérabilités multiples de notre société pour recruter des supplétifs et des soutiens en son sein. Ce qui a fini par donner à ce conflit, qui nous opposait originellement à des forces extérieures, l’allure d’une guerre interne où des citoyens burkinabè ont pris les armes contre l’Etat et leurs propres compatriotes.

Cette pénétration de l’extrémisme violent dans notre tissu social est manifestement plus prononcée dans le Sahel et dans la communauté peule que dans le reste du pays. Faut-il en conclure que tous les peuls sont acteurs ou complices du terrorisme ? Certainement pas. La très grande majorité des peuls demeure loyale à l’Etat et à la Nation burkinabè. Elle subit les massacres et les affres du terrorisme comme tous les Burkinabè. Plusieurs évènements cruels en témoignent, comme les récentes exécutions sommaires à Nouna.

C’est aussi une évidence que les groupes terroristes recrutent désormais leurs membres dans la plupart des communautés ethniques du pays. Il n’empêche que nous assistons depuis plusieurs mois à des initiatives publiques visant à stigmatiser la communauté peule dans son ensemble comme étant forcément complice du terrorisme. Cette dérive a même conduit certains de nos concitoyens à proférer publiquement et impunément des menaces de mort contre d’autres de leurs compatriotes.

L’Histoire du monde et particulièrement de l’Afrique montre à quelles calamités peuvent aboutir de telles dérives. Elles sont scandaleuses en elles-mêmes, mais ce qui est encore plus scandaleux, c’est que l’Etat, dont le rôle est d’assurer la protection des citoyens et de la cohésion nationale, se complaise dans une forme de laxisme face à ces excès, allant jusqu’à soustraire ceux qui profèrent des appels à la haine des poursuites judiciaires que justifient leurs actes et leurs propos. Une seule réaction s’impose devant un tel danger.

Nous devons condamner fermement les actes de stigmatisation ethnique, tout en regardant avec lucidité les failles qui affaiblissent la cohésion de notre société, pour tenter de leur porter remède.

Défense de la laïcité de l’Etat et de la coexistence pacifique des confessions religieuses.

Dans le climat d’exacerbation des différences, que favorise la situation délétère du pays, nous avons été choqués d’entendre des responsables d’organisations religieuses tenir des propos qui sont de nature à mettre en cause les principes de la laïcité de l’Etat et de la coexistence harmonieuse entre les différentes confessions auxquelles adhèrent les citoyens burkinabè, dans un climat de tolérance mutuelle. Nous voulons croire que telle n’était pas l’intention réelle des personnes qui ont tenu ces propos.

Mais la situation difficile du pays, les multiples foyers de tension, les diverses atteintes à la cohésion nationale, appellent tous les citoyens et en premier lieu ceux qui jouissent d’une autorité morale à faire preuve de pondération et de discernement pour favoriser l’unité nationale plutôt que l’affaiblir.
Là aussi, nous constatons que le pouvoir est resté muet, alors qu’il est de sa responsabilité de rappeler et de faire respecter les principes qui gouvernent la coexistence des religions dans notre pays, puisqu’il prétend continuer à obéir aux règles de base de la Constitution burkinabè, même si elle est suspendue de fait.

Gouvernance erratique et populiste

Dans les rares déclarations sibyllines dont il est coutumier, le Président de la Transition aime à dire que le problème du Burkina c’est la gouvernance. S’il veut dire par là que le pays n’est gouverné qu’en apparence et qu’on ne sait pas où on va, il a parfaitement raison. En revanche, s’il veut insinuer que c’est sur son régime que nous devons compter pour asseoir les bases d’une refondation de l’Etat burkinabè et de ses pratiques, alors nous avons toutes les raisons de nous inquiéter.

Nous ne voyons pas ce qui habilite un quarteron d’officiers novices, accompagnés de quelques civils qui n’ont aucune qualification, ni aucune expérience de la gestion des affaires publiques, ni aucun mandat du peuple, à se donner la mission de réformer la gouvernance du Burkina. Encore heureux s’ils arrivent à gérer les affaires courantes de l’Etat, sans faire trop de bêtises, jusqu’à la fin de leur pouvoir, en se reposant sur une administration résiliente, quoique déboussolée.

Effectivement, il y a beaucoup à faire pour doter notre pays de la nouvelle gouvernance que nécessite son développement. Cela ne peut être que l’œuvre de nouvelles institutions, désignées par un processus démocratique, c’est-à-dire par voie électorale. Les réunions de soi-disant forces vives et les regroupements de supporters dans les rues de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso ne fondent aucune légitimité et, encore moins, aucune légalité.

A une année de la fin de la transition, il est anormal qu’aucune initiative sérieuse n’ait été engagée par le pouvoir pour amorcer un dialogue véritable sur les échéances électorales qui permettront d’instaurer un régime constitutionnel normal dans le pays. Sur la base de quel régime constitutionnel ? Sous la supervision de quelle structure électorale ? Dans quel calendrier élaboré par consensus ? Sur quelle portion du territoire ? Avec quelles ressources budgétaires ?

Qu’on ne vienne pas nous dire que la situation sécuritaire impose de continuer à abandonner le pays entre les mains des groupes d’officiers que nous avons vus à l’œuvre depuis un an, avec les résultats décevants que tout le monde a pu observer.
A titre de comparaison, le Niger voisin a une superficie 1 267 000 Km2, soit près de 5 fois la taille du Burkina Faso. La composition de sa population le rend a priori au moins aussi vulnérable que notre pays à la pénétration terroriste. Pourtant aucune zone de ce pays n’est sous le contrôle des groupes terroristes.

Les populations, naguère déplacées, ont été réinstallées sur leur terroir. L’Etat est présent et exerce ses missions sur tout le territoire, avec un régime civil procédant d’élections démocratiques. Alors oui, la condition première pour ramener la paix, la sécurité et le développement est la nature de la gouvernance, la remise en ordre indispensable de l’armée, pour en faire une force républicaine, qui se consacre exclusivement à sa mission sacrée de défense du territoire national. De tout temps, l’armée burkinabè a été réputée pour son professionnalisme et sa bravoure. Il est temps qu’elle se reprenne en main et fasse honneur à cette réputation, héritière de traditions ancestrales.

Dilettantisme et désordre diplomatiques

Le Burkina Faso traverse une période où il a besoin, plus que par le passé, de nouer des partenariats sérieux et solides pour aider le pays à mener la lutte contre le terrorisme. Cela postule que notre pays établisse des relations de confiance, mutuellement bénéfiques d’abord avec les Etats et les organisations d’intégration de la sous-région ouest africaine, puis avec les autres pays du continent et avec le reste du monde.

Dans cette dynamique, rien n’interdit que nous cherchions à diversifier nos partenariats sur le plan militaire et sur celui du développement. Bien au contraire. Rien n’empêche également que nous décidions de réviser les accords de coopération que notre pays a conclus avec ses partenaires traditionnels et en particulier la France.

Nul besoin pour cela d’adopter des postures de défi, somme toute assez puériles, en multipliant les incidents pour montrer que nous pouvons nous passer de tout le monde. Ce n’est pas vrai. Nous avons besoin d’aide dans cette passe difficile. Nous pouvons faire appel à celle de la Russie, comme à celle d’autres puissances avec lesquelles notre coopération était faible jusqu’à présent. Nous avons besoin également de celle des puissances occidentales, à commencer par la France, quitte à nous montrer plus exigeants sur la nature et les conditions de cette assistance. Ce serait un contresens, dans un monde multipolaire, de quitter une supposée dépendance impérialiste, pour en choisir une autre, probablement plus aléatoire.

Les déboires répétés de la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine et ses expériences mitigées en Afghanistan comme en Syrie montrent qu’elle est loin d’avoir la suprématie militaire infaillible que certains veulent lui prêter. Surtout, en sa qualité de membre fondateur et artisan actif de l’intégration sous régionale, le Burkina Faso doit continuer à agir, de l’intérieur, pour renforcer, consolider et réorienter, s’il y a lieu, le processus de cette union, afin qu’elle réponde mieux aux aspirations des peuples.

L’assouplissement des positions de la CEDEAO vis-à-vis des régimes de transition de la sous-région montre que cet effort peut porter fruit. En gros, nous avons tout intérêt à revenir à une diplomatie de la raison, en respectant les usages de courtoisie qui prévalent dans ce domaine. Cela n’est pas incompatible avec la défense rigoureuse et ferme de l’intérêt national.

La décision des autorités burkinabè de mettre fin à la présence des forces spéciales françaises sur le territoire national ne me pose pas de problème en soi, d’autant qu’elle renoue avec une tradition voltaïque datant de l’Indépendance, qui s’est poursuivie jusqu’en 2018. Je veux espérer néanmoins que, intervenant en période de guerre, elle correspond à une option stratégique dont les implications ont été dûment mesurées et qu’il ne s’agit pas simplement d’une nouvelle gesticulation faite dans un dessein populiste.

Reste la question de l’arrivée, ni confirmée, ni démentie, de la milice Wagner au Burkina. Avant de recourir à des mercenaires étrangers, dont les services seront chèrement payés (on parle de plus 6 millions par mois pour chaque mercenaire), pour une efficacité qui reste à prouver, nous devons nous demander si cette aventure, qui nous aliènera l’appui de plusieurs partenaires, vaut vraiment la peine. Il faut regarder les choses en face. En Centrafrique, comme au Mali, les mercenaires de Wagner ont-ils vaincu les forces rebelles qu’ils combattent ? Non. Ils ont maintenu une sorte de statu quo, qui permet de justifier la continuation de leur présence, à des conditions exorbitantes.

Si nous pouvons nous permettre une telle dépense, n’est-il pas préférable d’affecter ces ressources au renforcement de nos propres forces en équipement, en effectifs, en améliorant leurs conditions de service ? La vérité n’est-elle pas que la mission des mercenaires de Wagner serait d’abord d’assurer la protection du régime contre des menaces internes de déstabilisation, comme le faisait jadis l’armée française pour maintenir l’ordre dans son « pré-carré » ? Ce serait le comble qu’une démarche prétendument anti-impérialiste aboutisse à ce résultat.

Une économie sous menace de panne sèche

Comme souvent dans les pays où la gouvernance est déliquescente, le pouvoir se comporte comme s’il ignore que le bien-être de la population est tributaire de la bonne gestion de l’économie. Les investisseurs nationaux et étrangers, qui créent les richesses dont dépend le bien-être de tous, ont besoin de stabilité et d’une vision rassurante sur le futur du pays. Les divagations de la gouvernance actuelle ne sont pas faites pour leur donner des assurances à ce sujet. Au contraire, l’inexpérience notoire des dirigeants, aggravée par des prises de position farfelues sur des dossiers qu’ils maîtrisent mal, ne font que brouiller l’horizon économique du pays, déjà perturbé par des crises multiples : terrorisme, coups d’Etat à répétition, effets de la pandémie de la Covid et de la guerre en Ukraine, ralentissement de l’économie mondiale… La récente pénurie de carburant, à laquelle le Gouvernement n’a pas su donner une explication plausible, est le signe avant-coureur de la menace de panne sèche qui pèse sur la vie économique du pays. Là aussi, une gouvernance plus compétente et plus clairvoyante s’impose.

Recommandations

Que faire face à cette situation ? Voici quelques pistes, qui demandent sans doute à être complétées, ou amendées :

Pour moi, il faut se rendre à l’évidence que les régimes militaires qui se sont succédé depuis janvier 2022 ont échoué dans les missions qu’ils se sont eux-mêmes assignées. Il faut le dire à leurs dirigeants, avec la même franchise brutale qu’eux-mêmes ont utilisée, en faisant porter la responsabilité des malheurs du Burkina sur différentes couches de la société.

Puisque le MPSR 2 est au pouvoir, il doit abandonner le terrain des manœuvres politiciennes pour se concentrer sur celui de la guerre anti-terroriste, comme il en avait pris l’engagement.

La seconde grande priorité du pays est la préparation du retour à une vie constitutionnelle normale. Je doute que le pouvoir ait le temps, la compétence et la légitimité nécessaires pour engager l’élaboration d’une nouvelle Constitution avant la fin de la Transition et l’organisation de nouvelles élections. Il serait plus raisonnable d’envisager que cette révision constitutionnelle éventuelle soit conduite, de façon démocratique, par les nouvelles institutions qui découleront des futures élections.

Un dialogue devrait être ouvert pour définir les modalités d’organisation des élections, en recherchant le consensus le plus large possible et en évitant que ce débat crucial soit saboté par l’instrumentalisation de délégués choisis à dessein par le pouvoir. Une commission comprenant à la fois des représentants des formations politiques et des membres de la société civile pourrait être mise sur pied à cet effet.

Le Gouvernement doit veiller au fonctionnement régulier des services de l’Etat, en gardant à l’esprit qu’il assure une gestion provisoire, qui prendra fin dans un an.

Les mesures de lutte contre la corruption doivent être poursuivies dans la transparence, dans tous les secteurs de la vie publique, y compris dans l’armée. La lumière doit être faite, notamment, sur les rumeurs d’un détournement de 400 millions de F CFA, qui serait intervenu dans la gestion financière des forces de défense et de sécurité.

De concert avec les hauts responsables de la hiérarchie militaire, le pouvoir doit engager un travail de fond pour restaurer la cohésion et le professionnalisme de l’armée, dans le but d’en faire une force républicaine efficace, dévouée exclusivement à la protection du pays et débarrassée définitivement des manœuvres politiques.

Le pouvoir doit prendre des dispositions actives pour lutter contre les phénomènes de stigmatisation ethnique et pour maintenir un climat de coexistence harmonieuse entre les religions. Les manquements à ces règles doivent donner lieu à des poursuites judiciaires, conformément à la loi.

Sur le plan de la diplomatie, le pouvoir doit engager les initiatives qui répondent aux intérêts du Burkina, avec discernement, en veillant à ne pas plonger le pays dans des aventures sans lendemain. En somme, il faut revenir à une diplomatie rationnelle, active, mise en œuvre par des professionnels du métier, qui ne cède pas à la tentation des coups d’éclats permanents, à un moment où la crédibilité de notre pays est déjà fortement entamée sur la scène internationale.

Il faut cesser de véhiculer l’idée sotte que tout Burkinabè qui critique le régime au pouvoir n’est pas un patriote. Etre patriote, c’est avoir à cœur la préservation et la défense de l’intérêt supérieur du pays, en commençant d’abord par porter un regard lucide sur l’état réel de celui-ci et en s’efforçant d’apporter une contribution à son amélioration. Cela implique d’accepter que tout le monde ne pense pas la même chose et que personne n’a le monopole du patriotisme.

Enfin, nous devons rester vigilants, attentifs à l’évolution de la situation et prêts à nous dresser contre toute tentative de brider la liberté des citoyens.

Sanou Kadari

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Vos commentaires

  • Le 26 janvier 2023 à 11:43, par Negblanc En réponse à : Burkina : « La situation sécuritaire n’a fait qu’empirer, malgré les assurances des variantes du MPSR », estime Kadari Sanou

    Bravo Kadari Sanou !
    Moi ce qui m’angoisse c’est que la plus part des publications que je lis ont un ton ménaçant et peu commode envers qui que ce soit qui dirrige ce pays ! Ce qui est vraiment dommage et contraire à votre soucis de rconciliation et d’organisation sérène de la gouvernance. Qui peut résoudre cette crise en quelques mois voir mêmes quelques années ? Je voudrais voir... Cette situation résulte de la mauvaise gestion du pays depuis au moins 1987, et vous voulez que comme par miracle un capitaine résolve çà en quelques mois ??? Moi je ne suis pas devin, ni expert en quoi que ce soi, mais mon bon sens me dit que la multiplication des attaques est à prévoir de la part des terroistes, mieux préparés que nous depuis des années. Cela pour justement provoquer ce que vous êtes en train d’écrire : vous paniquez et cela les arrange ! Il nous faut un temps plus long voir peur être voir des effets des effortsq actuels. Donc de grace chers compatriotes, sachons ne pas nous vilipender, je dis ayant travailler dans différentes parties de cette planète, qu’il faut comprendre qu’un "mauvais" Capitaine TRAORE vaudra toujours mieux pour nous qu’un "bon" "je viens de loin" ! C’est à nous de savoir nous serrer les coudes pour en sortir, ce ne sera jamais l’affaire d’une seule personne ni d’un seul gouvernement.

  • Le 26 janvier 2023 à 12:40, par WENDEMI En réponse à : Burkina : « La situation sécuritaire n’a fait qu’empirer, malgré les assurances des variantes du MPSR », estime Kadari Sanou

    blablablablablablablanlanlablablablabbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbblllllllllllllllllllllllllllllllllllaaaaaaaaaaaaaablablanla

  • Le 26 janvier 2023 à 13:07, par A qui la faute ? En réponse à : Burkina : « La situation sécuritaire n’a fait qu’empirer, malgré les assurances des variantes du MPSR », estime Kadari Sanou

    Merci mon frère, soit béni.
    « il faut se rendre à l’évidence que les régimes militaires qui se sont succédé depuis janvier 2022 ont échoué... »
    Moi je dirais que tous les régimes militaires de l’histoire politique de ce pays ont échoué.
    L’idée qu’ils ont inculquée aux jeunes soldats la possibilité d’atteindre le sommet en violant toutes les règles est une malédiction.
    L’armée qui devait incarner le respect, la courtoisie, la probité est devenue tout son contraire.
    Le seul coup d’Etat qui vaut le coup d’être fait c’est celui contre un régime sanguinaire. Là vous n’avez pas le choix.
    Mais qu’on a des juges qui servent à valider le viol publique de la constitution il faut tout accepter

  • Le 26 janvier 2023 à 13:52, par Jonassan En réponse à : Burkina : « La situation sécuritaire n’a fait qu’empirer, malgré les assurances des variantes du MPSR », estime Kadari Sanou

    BRAVO ! et merci pour la franchise et la rationalité de la réflexion.
    Haro sur les prétendus intellectuels défenseurs inconditionnels de prétendus hommes forts régnant ou souhaitant régner sans partage sur Ouagadougou et Bobo en attendant de s’emmurer dans ces 2 villes et nous avec, malheureusement. A l’exemple de leurs collègues de Bamako, nos colonels climatisés nous reviennent au salon attendant le sala malek’um des djihadistes triomphants.
    Un intellectuel peut-il continuer à revendiquer son intellectualité s’il refuse de réfléchir ? s’il se met à espérer religieusement le salut calculé par son estomac que par son dieu ? si l’émotion équivaut à la raison et pire vivre-à-vouloir imposer l’argument de la force à celle de la force des arguments ? Ces intellectuels sont les pires terroristes de la région du Sahel.
    Ignorant qu’ils sont ignorants comme leurs fans de la rue, des conséquences économiques inhérentes aux décisions politiques, ignorants des conséquences désastreuses sur tout le monde d’une inflation à 15% et se faisant plaisir à jaser quotidiennement sur les forums... Non, vous êtes collégialement responsables de l’effondrement de ce pays avec vos amis bidasses.
    Je n’ai pas cité de nom mais ceux qui se reconnaitront devraient garder leurs insultes et apprendre que quand l’eau parvient au pied de la colline, c’est la fin de la course.

    • Le 26 janvier 2023 à 22:43, par Renault HÉLIE En réponse à : Burkina : « La situation sécuritaire n’a fait qu’empirer, malgré les assurances des variantes du MPSR », estime Kadari Sanou

      @Jonassan
      Messire Jonassan, vous avez fait une belle trouvaille linguistique :
      « colonels climatisés »
      Je vous propose illico pour le prix Nobel de la littérature caustique...
      J’en ris encore !

      NB :
      Il serait intéressant que quelqu’un nous donne les statistiques en pourcentage d’officiers et soldats du BF qui s’agglutinent à moins de 20km du centre de Ouaga ou Bobo. Probablement 70% ou 80%, « à vue de nez ».
      C’est sûr qu’il est infiniment plus courageux de se battre pour l’indépendance du Burkina là où sont les ambassades que de salir son bel uniforme dans la poussière de brousse, là où sont les Jihadistes...

  • Le 26 janvier 2023 à 14:02, par Simo En réponse à : Burkina : « La situation sécuritaire n’a fait qu’empirer, malgré les assurances des variantes du MPSR », estime Kadari Sanou

    Merci beaucoup pour cette tribune que je partage entièrement. Nous aimons tous ce pays et pour jamais nous nous tairons devant la haine des apprentis sorciers. Vivement que les militaires se recentrent sur leur mission première au lieu de faire la politique politicienne.

  • Le 26 janvier 2023 à 14:04, par Nat En réponse à : Burkina : « La situation sécuritaire n’a fait qu’empirer, malgré les assurances des variantes du MPSR », estime Kadari Sanou

    Hum les soit disant politiciens n’attendent vraiment que les élections.

  • Le 26 janvier 2023 à 15:49, par HUG En réponse à : Burkina : « La situation sécuritaire n’a fait qu’empirer, malgré les assurances des variantes du MPSR », estime Kadari Sanou

    Chacun defend selon ses humeurs mais HUG defend selon sa raison : D ailleurs c est faux de dire que tous les regimes militaires ont echoué.En plus en 3 mois de prise de pouvoir peut on parler d echec ?Et la.vie constiutionnelle est un leurre au burkina car on se fait elire en distribuant de l argent aux gens non convaincus.Pourquoi personne n est sorti en janvier 2022 quand le mpp a appelé ses militants a manifester pour faire echec au coup d etat ?La guerre vient de commencer et il y a des gens qui veulent un miracle tout de suite.Courage au capitaine, pour le moment on vous croit et on vous suit.

  • Le 26 janvier 2023 à 16:19, par Sam aly. En réponse à : Burkina : « La situation sécuritaire n’a fait qu’empirer, malgré les assurances des variantes du MPSR », estime Kadari Sanou

    Nous sommes en guerre ,et sanou trouve que la situation s’empire. Dit toi que la liberté a un prix.
    Ceux qui vivent sont ceux qui lutent. N’aceptes point des perdiemes pour écrire te peindre ton pays en rouge.
    Toutes les difficultées ne regardent pas seulement
    Au capitaine. Il est venu en leader et dire levons nous
    Sinon nous disparaitrons avant propo.
    Enroll toi et sur le terrain tu comprendras les choses
    De la vie. Certains dit intelctuels et experes qui sont
    Habitués a cirer les chaussures de jacque de l’autre coté
    Doivent savoir qu’ils n’iront jamais vivre en outre mer.
    Même si un ange descendait pour nous sauver au burkina il y aura des gens dans la negation dire d’ailleuir
    Qu’il ne connait pas les realities du pays.
    Patriotisme s’il vous plait on avance.

  • Le 26 janvier 2023 à 17:09, par Taonsa le chasseur En réponse à : Burkina : « La situation sécuritaire n’a fait qu’empirer, malgré les assurances des variantes du MPSR », estime Kadari Sanou

    Je te concéde que tout le monde n’est pas capable de lire la chose militaire, alors je ne serai pas très dur avec toi. Mais sache que la guerre est déjà entrain d’être gagnée. Tout est une question de cinétique et de direction. Crois moi, le Burkina bientôt deviendra une puissance militaire en Afrique de l’ouest. Mieux toutes les nations qui ont véritablement émergées l’on fait à la suite de conflits majeurs.. Parfois un ennemi peut faire beaucoup de bruits (incidents journaliers) pour faire croire qu’il est le plus fort. Faite confiance aux 90000 burkinabè qui ont décider de donner leur vie pour défendre ce pays vaille que vaille. Bien sûr il y’aura toujours des gens qui vont tout faire pour décourager le vaillant peuple du Burkina Faso. Mais comme a dit #Toumba# de Guinée# ça ne peut pas marcher#

  • Le 26 janvier 2023 à 19:18, par Dedegueba Sanon En réponse à : Burkina : « La situation sécuritaire n’a fait qu’empirer, malgré les assurances des variantes du MPSR », estime Kadari Sanou

    Apparemment, les "snipers" qui doivent "déconstruire" le narratif russe qui nous intoxique et qui ternit l’image de la France, en Afrique et plus particulièrement au Burkina, entrent en action. J’espère que les "feuilles" distribuées par Macron seront à la hauteur de la tâche (de leur tâche). Le bobo est vraiment une langue dynamique, j’ignorais que les bobos prenaient aussi Kadari comme prénom ?

    • Le 27 janvier 2023 à 10:34, par Renault HÉLIE En réponse à : Burkina : « La situation sécuritaire n’a fait qu’empirer, malgré les assurances des variantes du MPSR », estime Kadari Sanou

      @Dedegueba Sanon
      Mon cher « Dedegueba Sanon », n’entretenez pas de fausses idées sur votre serviteur !
      Vous décrivez de prétendus « snipers » qui seraient salariés par une improbable puissance occulte pour « gâter le nom » de vos petits, petits, petits putschistes. Je suis personnellement parfaitement indépendant, d’opinion politique sociale-démocrate, réaliste, anti-extrêmiste, antiraciste, progressiste et surtout pas télécommandé par un « Grrrrrand Gourrrrou » au chapeau doré et emplumé ; d’autre part, je n’ai vraiment pas besoin de minables compléments de revenus, ayant accumulé assez de noisettes pour l’hiver. Mon passé familial, bien que « classes moyennes à l’aise en Province », est pétri d’anticolonialisme, de droits de l’Homme et d’antitotalitarisme (Voltaire, Zola, Clémenceau, résistance, Léon BLUM, Jean ZAY, De Gaulle, Mendès-France, Rocard, Delors sont nos saintes icônes).
      « Sniper » peut-être, mais certainement pas téléguidé ni par un ivrogne moscoutaire ni par les« feuilles » d’un élégant énarque avec ses coûteuses lunettes métalliques, son manoir dans l’Aisne et sa collection de fusils de chasse gravés.
      Ma motivation essentielle est l’INDIGNATION devant le tsunami de diffamation antifrançaise et les reconstructions MENSONGÈRES de l’histoire récente depuis une quarantaine d’années.
      Je suis RÉVULSÉ des accusations des lâches contre l’armée française, qui est venue chez vous à l’appel de vos gouvernements légaux pour éviter une répétition de l’effondrement de l’armée malienne de 2013 ; le tout étant confirmé par des accords en règle confirmés par un gouvernement élu en 2018. Il fallait demander le plus dignement possible le départ des troupes de l’OTAN, ainsi que la réduction honnête des néfastes aides budgétaires.
      Je suis également RÉVULSÉ par les récentes révélations qui indiquent que vos putschistes ont mendigoté une rallonge budgétaire à la France il y a 2 mois ... tout en nous crachant haineusement dans le dos.
      Je souhaite le sabordage rapide des flux d’aide françaises qui subventionnent votre très mauvaise fonction publique ainsi que ses retraites, à coup de centaines de milliards. C’est mon droit de citoyen qui paye beaucoup d’impôts.
      Ayez l’honnêteté de reconnaître que votre fonction publique et militaire est une vraie catastrophe pour votre pays par son incurie, sa paresse, son absentéisme et sa corruption... Ce sont eux les véritables « suceurs de sang néocoloniaux » tapis dans des casernes confortables ou des bureaux climatisés qui étouffent tout progrès économique du BF depuis 50 ans, sachant que parmi les fonctionnaires, il y a quand même des soignants dévoués, d’excellents enseignants et de grands sages ... qui, eux, ne peuvent rien détourner.

  • Le 26 janvier 2023 à 21:50, par Ardjouma En réponse à : Burkina : « La situation sécuritaire n’a fait qu’empirer, malgré les assurances des variantes du MPSR », estime Kadari Sanou

    Je me demande si on vit dans le même pays. Dieu sauve le Burkina Faso.

  • Le 26 janvier 2023 à 22:47, par Renault HÉLIE En réponse à : Burkina : « La situation sécuritaire n’a fait qu’empirer, malgré les assurances des variantes du MPSR », estime Kadari Sanou

    Je prédis que d’ici quelques semaines ou quelques mois, ce genre de tribune sera interdite par des braillards porteurs de drapeaux russes.
    Pour le moment, je dis « bravo » à Lefaso.net ainsi qu’aux Burkinabè qui ont encore un sou d’esprit critique.
    Mais cela durera-t-il ?

  • Le 28 janvier 2023 à 06:03, par ANGAMAN Ehouman En réponse à : Burkina : « La situation sécuritaire n’a fait qu’empirer, malgré les assurances des variantes du MPSR », estime Kadari Sanou

    Les remarques ou suggestions de salon ne sauveront pas le pays
    Les patriotes et les resistants tous âges et tous sexes confondus doivent se lever toutes affaires cessantes pour une longue campagne de libération du pays du joug de ces djihadistes et les intellectuels devraient y participer physiquement

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