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Burkina : « Si la chefferie coutumière avait pris son aura, il n’y aurait pas de terrorisme dans notre pays », dixit le Premier ministre

Publié le samedi 21 janvier 2023 à 11h30min

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Burkina : « Si la chefferie coutumière avait pris son aura, il n’y aurait pas de terrorisme dans notre pays », dixit le Premier ministre

Le Premier ministre, Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, a échangé ce vendredi 20 janvier 2023 dans la matinée, avec une délégation de l’Association Racines, qui regroupe les chefs coutumiers et traditionnels de toutes les contrées du Burkina Faso, ainsi que les grands chercheurs et professeurs d’universités, qui s’intéressent à la question de la promotion de nos valeurs culturelles et traditionnelles, en ce qu’elles ont de positif.

Les membres de cette Association ont remercié le chef du gouvernement, pour l’intérêt porté à leur association. Ils ont témoigné leur disponibilité à apporter leur contribution à l’élaboration d’une gouvernance apaisée, qui s’appuie sur nos ressorts traditionnels et culturels.

« Notre association est une force de propositions qui peut aider à trouver des solutions endogènes pour la prévention des conflits, de l’extrémisme violent et pour aboutir à une gouvernance adaptée à nos réalités socio-culturelles ». Tels sont les propos tenus par le président de l’Association Racines, Elie Justin Ouédraogo, ce 20 janvier 2023 à la Primature, après avoir été reçu en audience par le Premier ministre, Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela.

Au cours de cette entrevue, le président de l’Association Racines a plaidé auprès du chef du gouvernement, pour que les chefs coutumiers et traditionnels aient un statut officiel. Cependant, a souligné Elie Justin Ouédraogo, nous ne voulons pas qu’ils soient dans le jeu de la politique partisane. « S’ils restent dans ce jeu-là, ils ne seront jamais un élément de rassemblement et de cohésion sociale. Il faut les sortir de la politique et les impliquer dans les politiques de développement », a-t-il précisé. De son avis, les transitions sont des moments favorables pour faire des réformes dans un pays. Et si les membres de l’Association ont été emmenés à solliciter cette audience auprès du Premier ministre, c’est qu’ils ont entendu dans ses discours et dans ceux du Président du Faso, une ouverture dans ce sens.

Le Premier ministre, Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, s’est réjoui pour sa part, de pouvoir échanger avec la délégation de « Racines », sur un sujet aussi important qui concerne nos valeurs culturelles et traditionnelles. Il a invité ses interlocuteurs, à enraciner davantage l’Association dans la société burkinabè, et à redorer l’image de la chefferie coutumière et traditionnelle.

Le chef du gouvernement a par ailleurs révélé avoir proposé depuis des années, l’institutionnalisation d’une monarchie dans notre pays, qui permettrait d’éviter la survenue des nombreuses crises. Il a cité l’exemple de la Thaïlande, où les « chemises rouges » et les « chemises jaunes » se sont affrontées à plusieurs reprises. « Dès que le roi intervient, qu’il prend une décision, tous respectent, parce qu’ils reconnaissent la légitimité du roi. De même, s’est-il interrogé, qui peut faire un coup d’Etat contre le Mogho Naaba (chef des Mossé) ? « Il n’a pas besoin d’être protégé, parce que les gens reconnaissent sa légitimité », a soutenu Me Kyelem de Tambela.

Le Premier ministre a aussi estimé que les Burkinabè devraient pouvoir imaginer une autre Constitution qui ne soit pas une réplique de l’actuelle Constitution, qu’on nous a imposée. De son avis, nous devons imaginer tous les scénarios possibles, mais de façon consensuelle, de sorte à prendre en compte toute la diversité du pays, pour que les gens se reconnaissent dans les nouvelles autorités qui seront mises en place. « Il y a des bases communes à toutes nos sociétés, au Burkina Faso et nous avons la chance d’avoir ce qu’on appelle un Etat-nation, a ajouté Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela.

DCRP/Primature

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Vos commentaires

  • Le 21 janvier 2023 à 15:38, par Ka En réponse à : Burkina : « Si la chefferie coutumière avait pris son aura, il n’y aurait pas de terrorisme dans notre pays », dixit le Premier ministre

    ’’’’’’’’’’’’’’’’’Notre association est une force de propositions qui peut aider à trouver des solutions endogènes pour la prévention des conflits, de l’extrémisme violent et pour aboutir à une gouvernance adaptée à nos réalités socio-culturelles ». Tels sont les propos tenus par le président de l’Association Racines, Elie Justin Ouédraogo, ce 20 janvier 2023 à la Primature, après avoir été reçu en audience par le Premier ministre, Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela.’’’’’’’’’’’’’’’’

    Je souscris entièrement ce qui est écrit : Car, la culture est la seule valeur pour identifier tout un peuple. Et ceux qui sont les porteurs de ses valeurs culturels sont nos chefs coutumiers, dont leurs continuités des coutumes de l’ancêtre au grand-père, allant au père en fils, restent une référencé de notre jeune démocratie qui cherche son vrai chemin.

    Simplement les querelles ethniques des politiques amateurs de notre pays, surtout pour les pouvoirs régionaux avec des politiciens aux petits pieds, constituent un obstacle considérable au développement du pays que nous aimons tous : Et si l’Afrique en est encore là où elle est, c’est en grande partie à cause de ça,

    Pourtant on voit que cette rencontre avec le premier ministre, on peut confirmer qu’un peuple sans culture est un peuple sans âme : Et nos vrais sages représentent notre culture. Car, au Burkina nos sociétés traditionnelles ne sont pas encore mortes, elles vivent, dictent nos réflexions et comportements, et elles sont un réservoir de sagesse encore utilisable pour redresser la barre de nos errements et de la mauvaise imitation du modèle occidental.

    Et comme je ne cesse de le répéter dans ce forum très riche du savoir, ’’à l’image d’autres civilisations, notre culture contient beaucoup d’aspects positifs et aussi négatifs. Nous ne perdons absolument rien à supprimer ce qui déshumanise nos comportements pour renforcer les aspects positifs. Refuser cette façon de voir les choses revient tout simplement à dire que nous sommes dans la perfection et que nos coutumes sont parfaites. Mais comment notre vie peut-elle être parfaite alors que par définition l’être humain est l’expression même de l’imperfection ?’’

    De nos jours les jeunes extrémistes et sauvages qui poussent le Burkina a faire simplement du copier-coller, on veut exactement répliquer ce que fait l’Occident, ou même le Mali notre voisin, et à la fin, on va juste vers l’autodestruction de nos valeurs et notre souveraineté. Si le copier-coller était parfait, je crois que l’Afrique ne serait pas a la remorque des occidentaux ou a la traine par les criminels comme le groupe Wagner ou l’Iran qui pendent comme au moyen âge ceux qui veulent librement s’exprimer.

    Conclusion : Avec cette sortie légitime de l’association de quelques chefs coutumiers, montre que nous avons besoin d’une catharsis nationale sans tabous, il faut mettre sur la table la naissance ethnique de cette Nation, entrer dans sa sociologie ethnique et arriver probablement à la conclusion que tous les 63 ethnies du pays ont les mêmes droits et devoirs dans ce Faso. Il me semble que certains Burkinabé pensent hélas qu’ils sont détenteurs du titre foncier de notre pays comme si les autres étaient de manière circonstancielle des faire-valoir ou des citoyens de seconde zone. Oui, il est clair, cette lutte contre nos frères déguisés en terroristes doit se faire dans la vérité sans faux fuyants avec nos chefs coutumiers et leurs continuités des coutumes.

  • Le 21 janvier 2023 à 15:43, par Souk En réponse à : Burkina : « Si la chefferie coutumière avait pris son aura, il n’y aurait pas de terrorisme dans notre pays », dixit le Premier ministre

    Prôner la monarchie, quelle drôle d’idée !
    C’est comme croire que Dieu peut résoudre tous les conflits, tous les problèmes alors que les humains doivent prendre leurs responsabilités. C’est la mission qui nous a été confiée.
    Le 1er ministre est à courts d’idées ou d’arguments.
    C’est en soi un problème.

    • Le 21 janvier 2023 à 18:33, par Gwandba En réponse à : Burkina : « Si la chefferie coutumière avait pris son aura, il n’y aurait pas de terrorisme dans notre pays », dixit le Premier ministre

      Souk

      Je ne pense qu’ils prônent la monarchie mais que les chefs coutumiers qui sont pour certains des personnes ressources de nos sociétés jouent un rôle de digues.

      Si de manière consensuelle ils sont organisés et responsabilisés ça permet de désamorcer certains conflits et même contribuer à décourager ceux qui pourraient être tenter de d’aller gonfler les rangs ceux qui s’attaquent à leurs propre populations au nom de je ne sais quoi.

      Nous réencré dans nos valeurs, les ajoutées à ceux d’ailleurs que nous avons assimilés sans parfois les subtilités et les codes qui les régissent. Ce qui peut avoir des certainement des conséquences.

      Il est parfois nécessaire de se faire confiance et créer ce qui n’existe pas encore du moment correspond à nos réalités et nos besoins. C’est à mon sens une des mission que cette transition doit avoir le courage d’accomplir.

    • Le 22 janvier 2023 à 10:03, par kwiliga En réponse à : Burkina : « Si la chefferie coutumière avait pris son aura, il n’y aurait pas de terrorisme dans notre pays », dixit le Premier ministre

      Bonjour Souk,
      "Le chef du gouvernement a par ailleurs révélé avoir proposé depuis des années, l’institutionnalisation d’une monarchie dans notre pays"
      Mais quelle drôle de façon d’affirmer son sankarisme.
      J’ai rarement vu des gens tenir autant de discours "pseudo-révolutionnaires", pour s’aplatir immédiatement devant chaque entité qui représente un quelconque pouvoir.
      On s’écrase sans aucun combat devant les fonctionnaires, on écoute attentivement les doléances du grand patronnât, sans les solliciter en rien, on laisse la "rue" appeler au crimes,... En fait, il n’y a qu’à l’encontre de la France et des incarnations occidentales que l’on se fâche.
      Donc, les "nous autres", on va s’en sortir seuls,... chacun avec son égoïsme.
      En ce qui concerne les chefs traditionnels, si je soutiens les propos de Ka, quant à la mise en exergue de nos valeurs ancestrales, porteuses de notre identité, je cautionne également son propos qui nous rappelle : "l’être humain est l’expression même de l’imperfection".
      Ainsi par exemple, à Koudougou, c’est une lutte de pouvoir sans merci, qui se livre entre les divers naaba, ne favorisant en rien, l’expression de notre culture ou de nos traditions.
      Au delà des cérémonies de façade, quelles sont les constructions culturelles, proposées par cette assemblée de chefs traditionnels ?
      De mon côté, sans être un pur sankariste, j’estime que la culture et la tradition, au même titre que la religion, ne doivent en aucun cas s’entremêler avec le politique et les sièges de prises de décisions.

  • Le 21 janvier 2023 à 18:22, par Kem En réponse à : Burkina : « Si la chefferie coutumière avait pris son aura, il n’y aurait pas de terrorisme dans notre pays », dixit le Premier ministre

    Chacun peut apporter sa contribution.
    Réduire la capacité de bien décider à quelques hommes, est une négation de l’évolution. Quelques chefs ne suffisent plus pour résoudre des problèmes.
    Les femmes sont aussi une force du pays et sont le plus souvent porteuses de messages de paix. Elles doivent trouver leur place.

  • Le 21 janvier 2023 à 19:27, par Numéro 1 En réponse à : Burkina : « Si la chefferie coutumière avait pris son aura, il n’y aurait pas de terrorisme dans notre pays », dixit le Premier ministre

    Pas besoin d’aller voir l’autorité politique pour s’investir dans des actions de recherche et Paix. Si c’est une force de proposition, alors proposez, mieux il faut agir et vite car il est urgent.
    Il faut que chacun travaille à son petit échelle sans vouloir la reconnaissance de qui que ce soit, nous le ferons pour nous mêmes et notre chère Patrie.
    Beaucoup travaille déjà en silence pour le retour de la Paix.
    Soyons humbles et intègres, la Nation reconnaîtra les efforts et mérite de chacun le jour venu.

  • Le 21 janvier 2023 à 19:40, par Mechtilde Guirma En réponse à : Burkina : « Si la chefferie coutumière avait pris son aura, il n’y aurait pas de terrorisme dans notre pays », dixit le Premier ministre

    Que d’articles ou de réactions souvent ai-je lu de ce genre-ci ! et j’ai félicité tout en écopant des injures les plus malsaines. Et j’ai passé outre en continuant à exhorter, encourager, pour me rendre compte en définitif que ce n’était que de la diversion jusqu’à ce qu’un autre groupe vienne à quelque nuances près répéter la même chose et j’ai applaudi. Mieux et le plus désarmant quant je vois que des hommes de médias des spécialistes en la matière sont traînés dans la boue ! Vraiment très désarmant. Désormais je ne ferai que vous souhaiter bon courage, et cela s’arrête là pour ma part. Même le bon courage que je souhaiterai sera pensé au fin fond de mon cœur. Je sais que cette décision que je prends loin de déplaire, mes détracteurs sur la question ont un soupir de soulagement. O.k., moi aussi j’en ai. Personne ne me reprochera mon apatridie sans souci pour le pays.

    Merci à tout le monde, c’était une expérience pour moi qui m’aurait grandie intérieurement et intellectuellement j’espère. Bon courage, à tout le monde, et bonne action à tout ceux qui se débattent pour la bonne cause. Dieu vous bénira.

  • Le 21 janvier 2023 à 22:23, par Oleg En réponse à : Burkina : « Si la chefferie coutumière avait pris son aura, il n’y aurait pas de terrorisme dans notre pays », dixit le Premier ministre

    Il y a deux de façon générale 2 sortes de régime : les régimes démocratiques et ceux autoritaires et je ne sais pas trop de quoi parle le premier ministre. Ça fait un bout de temps qu’il est à la primature et on attend donc qu’il installe la commission qui pourra nous faire sortir du régime constitutionnel. La démocratie est le meilleur ciment entre les différentes communauté que n’importe autre mode car il va être impossible pour une communauté de se mettre sous le joug d’une autre. Au lieu qu’il ressasse ce qu’il a déjà dit, qu’il se mette à l’oeuvre. Du reste, son allusion au cas thaïlandais est tronqué car entre les partisans des chemises jaunes sont plutôt promonarchie.

  • Le 22 janvier 2023 à 19:30, par Nafik En réponse à : Burkina : « Si la chefferie coutumière avait pris son aura, il n’y aurait pas de terrorisme dans notre pays », dixit le Premier ministre

    Je suis respectueux de nos traditions et de leurs garants. Ceci étant dit, un statut officiel pour les chefs traditionnels au Burkina à quel titre et pourquoi faire ? Nos chefs traditionnels n’ont qu’à faire correctement ce que leur rôle commande leur rôle à savoir veiller sur nos traditions en évitant surtout de immiscer dans la politique politicienne et en évitant de surfer sur le régionalisme et l’ethnicisme dans le pays pendant qu’ils nous chantent de faux airs de réconciliation nationale qu’ils savent impossible sans vraie justice et tralali et tralala.... Qu’ils restent tout simplement à leur place de chefs coutumiers garants de nos traditions et point final. Que veulent-ils d’autre à toujours tournoyer autour du pouvoir d’Etat parfois avec la complicité de certains politiciens calculateurs et corrompus qui leur sont acquis pour des fins inavouées et potentiellement destructrices pour notre pays. Le Burkina ne sera jamais le royaume de quelqu’un ou d’une ethnie ou d’une région qui va vouloir dominer les autres. Il ne faut même pas en rêver éventuellement en exigeant un statut officiel pour les chefs traditionnels car le Burkina est et restera une République multiethnique, multiculturelle et laïque. C’est clair et net !

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