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Côte d’Ivoire : Le FPI se retire du processus de paix

Publié le mercredi 18 janvier 2006 à 07h42min

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Le Front populaire ivoirien (FPI) du président Laurent Gbagbo a
annoncé son retrait du processus de paix engagé sous les
auspices de l’ONU.
"Le FPI déclare son retrait du processus de paix et son refus de
continuer encore plus longtemps le processus de
recolonisation engagé sous l’égide de l’ONU", a annoncé à la
presse Pascal Affi N’Guessan, président du FPI.

"Le FPI demande au chef de l’Etat, Laurent Gbagbo
d’entreprendre immédiatement les démarches nécessaires afin
que le pays soit débarrassé de l’occupant étranger et d’engager
sur des bases autonomes et autochtones le processus de paix
et de réconciliation", a-t-il poursuivi.

Les partisans de la formation au pouvoir ont par ailleurs
multiplié les manifestations pour dénoncer la recommandation
des médiateurs internationaux qui proposent de dissoudre
l’Assemblée.

Les "jeunes patriotes" réclament en outre le départ des 7.000
hommes casques bleus et des 4.000 militaires français de la
force Licorne, déployés dans le pays, qui reste scindé en deux
depuis le coup d’Etat manqué de septembre 2002 et la prise de
la moitié nord par les rebelles des Forces nouvelles.

A Guiglo, dans l’ouest, plusieurs centaines de manifestants ont
pénétré de force dans l’enceinte d’un bâtiment où sont
cantonnés des casques bleus bangladais et d’autres se sont
rassemblés pour la deuxième journée consécutive devant des
bâtiments onusiens à Abidjan et devant l’ambassade de France.
Des véhicules de l’ONU ont en outre fait l’objet de jets de
pierres. Aucun blessé n’a été signalé.

Le Groupe de travail international (GTI) chargé de superviser le
plan de paix de l’ONU a recommandé dimanche de ne pas
prolonger l’actuelle législature, dominée par les partisans de
Gbagbo, dont le mandat a officiellement expiré le 16 décembre.
Cette recommandation est contraire à la volonté du Conseil
constitutionnel ivoirien, qui souhaite que l’Assemblée demeure
en fonction et conserve ses pouvoirs jusqu’à la tenue de
nouvelles élections et les manifestants accusent les médiateurs
de porter atteinte à la souveraineté de la Côte d’Ivoire.

"Processus de recolonisation"

L’agitation et la décision du FPI mettent en péril la mission du
Premier ministre, Charles Konan Banny, qui a pris ses fonctions
le mois dernier en vertu d’une résolution des Nations unies qui
étend par ailleurs le mandat du président d’une année.
Le chef du gouvernement, qui jouit de pouvoirs élargis, est
notamment chargé d’organiser des élections législatives, fin
octobre, au terme d’un processus de désarmement.

Pierre Schori, représentant spécial du secrétaire général de
l’ONU en Côte d’Ivoire, devait s’entretenir avec Gbagbo dans la
journée pour évoquer la situation.
Outre les manifestations d’Abidjan, l’ambassade de France
signale également des rassemblements à Yamoussokro, la
capitale, ainsi que dans la zone de culture de cacao, dont la
Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial, et à San Pedro,
le port d’où partent les exportations.

Le quartier général de la
police onusienne y a été détruit, selon un porte-parole de l’ONU.
A Daloa, dans l’ouest, la police a fait usage de gaz lacrymogène
pour disperser des manifestants devant des installations
onusiennes.

Source : Reuters

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