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Centre universitaire de Dori : Les étudiants demandent la reprise des activités académiques et pédagogiques

Publié le lundi 16 janvier 2023 à 22h35min

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Centre universitaire de Dori : Les étudiants demandent la reprise des activités académiques et pédagogiques

L’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB), section de Dori, a tenu une conférence de presse, le 14 janvier 2023 dans le chef-lieu de la région du Sahel. Cette rencontre avec les médias a porté sur la situation des activités académiques et pédagogiques au Centre universitaire de Dori.

C’est une salle du lycée provincial de Dori qui a servi de cadre à cette rencontre avec la presse. Pour le président du comité exécutif, Hamidou Amadou Diallo, les activités académiques et pédagogiques au Centre universitaire de Dori sont arrêtées depuis le 13 mars 2022, sans que l’administration ne daigne donner des explications aux étudiants. A l’en croire, aucune note officielle n’a informé les étudiants de cet état de fait.

De mars à septembre 2022, aucune activité académique ni pédagogique n’a été programmée. Il note également que face à la pression des étudiants, l’administration a été contrainte de programmer les évaluations de la session de rattrapage en septembre 2022, sans prendre les mesures qui s’imposent en vue de permettre aux étudiants qui avaient quitté la ville de Dori à cause de l’insécurité, mais aussi à cause de l’absence d’activités académiques, de regagner la ville afin de composer.

En dépit des protestations des étudiants, le programme des évaluations a été maintenu. Selon Hamidou Amadou Diallo et ses camarades, plus de deux tiers des étudiants n’ont pas pu prendre part aux évaluations. Ils indiquent que si rien n’est fait, ces étudiants seront purement et simplement exclus de l’université, puisque le droit au redoublement n’est pas reconnu dans les filières dites professionnalisantes. Depuis ces évaluations, aucune autre activité académique n’a été programmée, confirmant la fermeture de fait du Centre universitaire, ont souligné les étudiants.

les étudiants présents lors de la conférence de presse

Absence de communication

Jusqu’à ce jour, aucune communication sérieuse n’a été faite par l’administration sur la situation du centre, déplorent les conférenciers. Pis, selon eux, la prétendue reprise des cours le 3 octobre 2022, qui avait suscité de l’espoir chez les étudiants, est restée à l’étape de rumeur. En effet, les programmes pour la plupart ont été annulés à la dernière minute pour les promotions qui en avaient, affirment les étudiants. D’autres ont eu leur dernier programme depuis février 2022.

Durant ce temps de suspension, près d’un an maintenant, aucune justification officielle n’a été donnée aux étudiants. « Il n’existe aucun cadre d’échanges sérieux entre l’administration et les étudiants », constatent les étudiants du Centre universitaire de Dori. Les informations sont pour la plupart transmises de bouche à oreille ou sur des statuts WhatsApp des étudiants qui ont eu la chance de recevoir l’information par un membre de l’administration.

Les étudiants notent également que l’insécurité ne saurait justifier la fermeture de l’université, car les établissements d’enseignement secondaire continuent de fonctionner. Il n’y a donc pas de raison que l’université reste fermée. Mieux, selon eux, il appartient à l’Etat de mettre tout en œuvre pour assurer la sécurité des étudiants et de leurs enseignants.

Le Centre universitaire de Dori est confronté à beaucoup d’autres difficultés, disent-ils. En effet, en dehors des bâtiments, l’administration est quasiment inexistante en termes de ressources humaines. Les étudiants se sentent « orphelins » et n’ont même pas l’occasion de poser leurs préoccupations.

Les responsables de l’administration (chargé de mission, directeur des études, responsable de la scolarité et responsables de filières) se soucient peu des problèmes des étudiants de Dori ; ils n’ont daigné répondre à aucune des sollicitations des étudiants. « Leur attitude frise le mépris et l’insouciance. Entrer en contact avec l’administration, ne serait-ce que pour avoir un bulletin de notes, est devenu un véritable parcours de combattant », affirment les étudiants.

Puis de poursuivre : « Le Centre universitaire de Dori manque de professeurs permanents. Des filières comme la filière mines n’ont toujours pas de professeurs permanents après quatre ans d’existence. Le peu d’enseignants permanents qui existent dans d’autres filières s’illustrent par leur absentéisme ».

Le centre universitaire de Dori est-il définitivement fermé ?

Si l’ouverture officielle du Centre universitaire de Dori le 7 janvier 2019 avait suscité plein d’espoir et d’enthousiasme chez les étudiants qui s’y sont inscrits, force est de reconnaître, quatre ans après, que le centre n’existe que de nom. « L’inquiétude est encore plus grande quand nous avons constaté que le Centre universitaire de Dori ne figurait pas parmi les choix lors des dernières sessions d’orientation sur la plateforme Campus Faso. Aucun étudiant n’a donc été orienté cette année au Centre universitaire de Dori. Doit-on comprendre que les autorités ont définitivement fermé le centre ? Ou faut-il comprendre que les étudiants de Dori doivent attendre la fin de l’insécurité pour reprendre les activités ? », s’interrogent Hamidou Amadou Diallo et ses camarades. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Daoula Bagnon Correspondant Dori Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 17 janvier 2023 à 00:48, par Bebeto En réponse à : Centre universitaire de Dori : Les étudiants demandent la reprise des activités académiques et pédagogiques

    C’est pas juste que vous soyez abandonnés à vous mêmed depuis des mois. Pour moi il y a trois raisons :
    1) L’insécurité qui ne motivé pas l’administration de façon générale à être dans les zones à risques.
    2) Manque de volontarisme de votre Ministère de tutelle. Parce que sans volontarisme du Ministère, les Centrés Universitaires dans les régions ne peuvent pas évoluer et être opérationnels, surtout que leur développement demande encore de gros investissements.
    3) Les Professeurs d’Universite ne sont pas attirés par les petits centres universitaires, parce que sur sur le plan de la recherche, et donc de leur carrière d’enseignant chercheur, ils ne trouvent pas leurs comptes Il faut les comprendre, les professeurs d’université sont évalués, ’otes et avancent en grade, selon les travaux de leurs recherches.
    Je vous conseille d’être de fins stratèges en demandant à des personnes ressources de faire du lobbying pour le centre universitaire de Dori.
    Je vous conseille en plus de venir à Ouaga et de chercher à rencontrer les plus hautes autorités pour discuter. Éviter d’insulter les autorités, de leur manquer du respect ou vous mettre dans une posture de défiance.
    Je vous souhaite beaucoup de courage et de diplomatie, la solution sera trouvée.

  • Le 17 janvier 2023 à 09:07, par Huum En réponse à : Centre universitaire de Dori : Les étudiants demandent la reprise des activités académiques et pédagogiques

    En tout cas, c’est formidable que les lycées de Dori continuent de fonctionner et qu’il n y ait pas d’attaques terroristes à Dori qui est un "ilot de paix" dans un pays en tourmente. C’est donc une "grâce divine" ! C’est dire aussi que le système de renseignements de Dori fonctionne très bien pour dejouer tous les plans d’attaques. Bravo ! Là où je doute de l’honnêteté des responsables d’étudiants de Dori, c’est qu’ils feignent d’oublier que les routes qui conduisent leurs professeurs à Dori ne sont pas sécurisées comme leur ville. Que ces étudiants répètent qu’il revient à l’Etat d’assurer la sécurité, c’est vrai mais cela laisse voir ce qu’on redoute : la politisation de cette insécurité ! Je n’en voudrai à aucun professeur de ne pas prendre le risque d’emprunter la route de Dori pour aller assurer un ? cours dans cette ville paisible ! Si la belle cité de Dori a les moyens de se payer des professeurs résidents permanents exclusivement pour l’université de Dori, eh bien, qu’il en soit ainsi ! En attendant chacun de nous va payer à cause des conséquences du Djihadisme violent qu’on impose à tout un pays ! Qu’on arrete d’être malhonnête dans ce pays ! Ça suffit maintenant !

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