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Concassage de cailloux sauvages : Un gagne-pain des femmes de Koudougou et des villages environnants

Publié le mardi 10 janvier 2023 à 22h45min

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Concassage de cailloux sauvages : Un gagne-pain des femmes de Koudougou et des villages environnants

Nombreuses sont les femmes qui se sacrifient pour concasser les cailloux sauvages dans la ville de Koudougou. Réunies au bord de la voie reliant Koudougou à Sabou, ces femmes attirent le regard de tout passant.

Il est 9h04mn ce vendredi 6 Janvier 2023 lorsque nous arrivons sur leur lieu de travail. Regroupées par dizaines sous les arbres, ces femmes, assises à même le sol, couvertes de poussière, font tranquillement leur travail dans la bonne ambiance.
Sur les lieux, le son qui résulte de la collision entre le marteau et les cailloux emplit les oreilles. A notre vue, trois femmes accourent. « Bonne arrivée ! Nous dit l’une d’elle. Ce lot est vendu à 400 FCFA le tas ». Visiblement déçues en apprenant que nous ne sommes pas là pour acheter, ces femmes retournent à leur place.

Après leur avoir expliqué la raison de notre visite, dame Poko (nom d’emprunt), la cinquantaine révolue nous raconte son quotidien dans cette activité. « Je suis ici depuis plus de 30 ans. Ma fille que j’allaitais quand je faisais mes premiers pas dans ce domaine est aujourd’hui mariée et a des enfants » a-t-elle confié.
Avant, poursuit-elle, « nous creusions nous-mêmes pour avoir les cailloux avant de procéder au concassage. Mais de nos jours, le trou n’a plus de cailloux nous sommes maintenant obligées d’acheter les cailloux avec les jeunes qui vont s’approvisionner près de la colline ».

Chantal (nom d’emprunt) quant à elle, exerce ce métier depuis maintenant dix ans. « Il y a dix années de cela que j’ai commencé à travailler ici », dit-elle. Selon elle, le travail est certes compliqué mais elle s’efforce pour pouvoir nourrir ses enfants. « Mon mari ignore parfois ses enfants, c’est la raison pour laquelle je suis venue travailler ici. Et même s’il ne m’encourage pas dans ce que je fais, je vais me battre pour m’occuper de mes enfants », martèle-t-elle le visage un peu renfrogné.

Adèle concasse les cailloux sauvages pour nourrir et scolariser ses enfants

Concasser les cailloux sauvages comporte d’énormes difficultés

Soudain, un petit cri au milieu des bruits ambiants. C’est l’une des femmes, Adèle, qui vient de se blesser au doigt. Le sang coule et elle est obligée de marquer un arrêt. Après quelques minutes passées à se soigner, Adèle se tourne vers nous. « Vous voyez, c’est comme cela ici ; nous passons toute la journée à taper au risque de taper souvent sur nos doigts » déplore-t-elle. « Je tape tous les jours et nous vendons le tas à 400 francs. Le plein d’un tricycle est vendu à 12500 francs et c’est avec cela que je paye les études de mes enfants », assure-t-elle. Le sourire aux lèvres, elle se souvient du jour de l’admission de son fils au baccalauréat. « C’est cela qui me donne la force de continuer » laisse-t-elle tomber.

La vieille Poko brave toutes les difficultés à la recherche de son pain quotidien

La vieille Poko, elle, est obligée de boire du lait chaque soir à cause de la poussière inhalée tout au long de la journée. « Il y a un éleveur qui passe souvent par ici et j’achète du lait pour boire avant de me coucher. A défaut du lait, c’est du jus de gingembre que je bois », explique-t-elle. Elle précise que les cailloux qu’elles concassent servent à construire et embellir des maisons et que malheureusement les gens ne s’y intéressent pas. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Sakinatou ROAMBA
Le faso.net

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