LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Rentrée académique à l’IMSA : « Vous aurez souvent l’impression d’être des cobayes. Il vous faudra beaucoup de courage et de persévérance », Pr Kapouné Karfo

Publié le jeudi 5 janvier 2023 à 16h50min

PARTAGER :                          
Rentrée académique à l’IMSA : « Vous aurez souvent l’impression d’être des cobayes. Il vous faudra beaucoup de courage et de persévérance », Pr Kapouné Karfo

« Il n’y a pas de santé sans santé mentale dit-on ». Cette maxime, l’Institut privé de la médecine et sciences alliées (IMSA) qui œuvre pour la formation en psychologie l’a bien comprise. Ce jeudi 5 janvier 2023 s’est effectuée la rentrée académique des étudiants. Une occasion pour les premiers responsables de l’institut d’échanger avec leurs disciples sur leurs attentes et vice versa, histoire d’entamer l’année universitaire sur de bonnes bases.

L’année universitaire 2022-2023 a débuté à l’IMSA en ce début de matinée du 5 janvier 2023. Cette année, c’est une cohorte forte de 28 étudiants qui feront leur apprentissage sur les bancs de l’institut, notamment en psychologie clinique, psychomotricité, orthophonie et en santé mentale. « Nous avons des étudiants qui sont venus d’eux-mêmes, qui se sont inscrits ici depuis maintenant trois ans. Ils sont donc de la première promotion des psychologues cliniciens et sortiront cette année. Il y a des étudiants inscrits à titre direct. D’autres aussi nous viennent de l’administration publique pour se faire former » a rappelé Pr Jean Gabriel Ouango, directeur académique de l’IMSA.

« Chaque université à sa spécialité. Celle de l’IMSA est la psychologie » Pr Jean Gabriel Ouango

L’idée de création de ce cadre universitaire porté sur les fonts baptismaux en septembre 2021 répond à la nécessité de veiller à la santé mentale des individus. Le besoin est immense mais les dispositions pour y faire face sont moindres. En effet, pour 20 millions d’habitants, le Burkina compte « 17 psychiatres dont 14 en poste, 6 psychologues cliniciens, une centaine d’infirmiers spécialisés en psychiatrie, 9 orthophonistes dont 6 non nationaux et zéro psychomotricien. C’est catastrophique » s’est alarmé Pr Kapouné Karfo, promoteur de l’IMSA. Ainsi, l’objectif est de pallier les insuffisances des ressources humaines, des structures de formation et d’intégration dans les systèmes de santé, les méconnaissances des spécialités en santé mentale, etc.

Pour Débé Kiguin, la plus-value de cet institut est sans conteste car il vient combler un manque criard en termes de besoins. Pour ce faire, l’IMSA reçoit l’accompagnement du CHU Yalgado Ouédraogo à travers une convention, permettant aux étudiants d’effectuer des stages dans les services de l’hôpital.

« Le CHU de Yalgado Ouédraogo évalue les performances de ces étudiants et leur attribue des notes de stage » Débé Kiguin

En marge de la cérémonie de rentrée, l’institut a organisé un panel sur la résilience des populations face à la crise sécuritaire, une communication assurée de main de maître par Dr Aboubacar Barry, psychologue clinicien. Ont été ainsi abordés les facteurs de résilience qui peuvent être individuels, familiaux et environnementaux. L’utilité de cette communication consistait à donner un avant-goût des réalités auxquels seront confrontés ces étudiants une fois dans la pratique.

« Nous formons des cliniciens qui iront à la rencontre des populations. C’est donc une introduction qui est profitable aux étudiants » Dr Aboubacar Barry

La cérémonie s’est close par des échanges francs entre le personnel administratif et les étudiants. C’était l’occasion pour Pr Kapoulé Karfo de donner des conseils aux étudiants pour une année scolaire beaucoup plus réussie et ce, sans filtre. « Vous aurez souvent l’impression d’être des cobayes et il vous faudra beaucoup de courage et de persévérance. Vous irez dans certains endroits où aucun orthophoniste n’est passé et où aucun psychologue n’a fait de stage, mais vous devrez produire des résultats. Vous irez peut-être en stage hors des CHU où il n’y aura peut-être pas d’encadreur direct, mais vous devrez fournir des résultats parce qu’il y a l’encadrement au niveau de l’institut pour donner des instructions par rapport à tout cela. Faites preuve de courage et d’abnégation », dira-t-il pour conclure.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Gaoua : L’ONG MERCY CORPS dresse le bilan de son projet PILAND