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Rupture de super 91 à Ouagadougou : Les stations d’essences toujours bondées malgré les assurances du ministre du commerce

Publié le mercredi 28 décembre 2022 à 22h55min

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Rupture de super 91 à Ouagadougou : Les stations d’essences toujours bondées malgré les assurances du ministre du commerce

Dans un communiqué, le 26 décembre 2022, la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY) informait les distributeurs que la distribution du super 91 connaîtra de fortes perturbations en raison des opérations de maintenance dans certains dépôts dans un pays côtier abritant des stocks. Ce communiqué a été mal interprété par un bon nombre de Ouagalais. Plusieurs personnes se sont ruées vers les stations d’essence pour faire des provisions ou encore acheter de l’essence et le revendre plus cher. Quel peut être l’impact de cette rupture sur les activités économiques ?

A Ouagadougou, la capitale burkinabè, plusieurs stations d’essence sont en rupture. Les quelques-unes qui ont encore le « liquide précieux » sont remplies de personnes. Motos et véhicules se bousculent. En plus de ces bousculades, les injures « pleuvent ».

Dans certaines stations, les pompistes préfèrent servir les revendeurs au lieu des clients ordinaires. Le 27 décembre à 19h30, dans une station à Toyebin, un quartier populaire de la ville de Ouagadougou, un véhicule arrive dans une station avec quatre polytanks. Les pompistes arrêtent de servir les autres clients et commencent à remplir les polytanks sous le regard furieux des autres clients.

Bien que le ministre en charge du commerce, Serge Poda, ait rassuré les Burkinabè de la disponibilité du carburant au soir du 27 décembre, ce 28 décembre, plusieurs personnes se sont encore ruées vers des stations d’essence avec des bidons.

Pour avoir du carburant, certaines personnes doivent parcourir des kilomètres. Sakinata Sanou, gérante d’une boutique de transfert d’argent, a dû fermer boutique pour aller à la recherche du « liquide rare » actuellement à Ouagadougou.

Un casque sur la tête, vêtue d’un pull-over, la jeune dame monologue. Selon elle, ce matin elle est allée dans plusieurs stations sans avoir une seule goutte de carburant. Or si son patron arrive et qu’elle n’a pas encore ouvert la boutique, elle risque d’avoir des ennuis.

« J’habite à la Zone I. J’ai cherché du carburant dans mon quartier en vain ce matin. Je croyais que j’allais en avoir à la Patte d’oie, le lieu où je travaille. Mais là également, je n’ai rien eu. C’est un ami qui m’a dit qu’il y avait du carburant dans cette station à Ouaga 2000. Donc j’ai continué ici pour voir si je vais avoir du carburant sinon ce soir je serai obligée de prendre un taxi pour rentrer à la maison », explique notre interlocutrice.

Après Sakinata, c’est au tour de Sofiane Nikièma d’exprimer son mécontentement. Maçon de profession, monsieur Nikièma travaille sur un chantier à Loumbila, une commune de la région du Plateau-central.

Pour le maçon, la SONABHY a mal fait de faire un communiqué. Parce que d’après lui, « le Burkinabè comprend souvent de travers ». Cette situation fait qu’il ne pourra pas aller travailler ce matin. Car, dit-il, avec « le carburant que j’ai, je ne peux pas atteindre Loumbila. J’ai cherché du carburant en vain à Karpala ». A l’entendre, cette situation va le mettre en retard dans l’exécution de ses travaux. « Il faut que les stations arrêtent de servir dans les bidons. Je pense que si tout est bien organisé, il n’y aura pas de rupture. Mais si ce désordre dans les stations continue, ce sera compliqué pour tout le monde », a laissé entendre le jeune homme, le regard triste.

Ousseini Yago, agent de la fonction publique, a pu avoir du carburant le 27 décembre. Ce matin, il est allé au travail. « J’ai pu faire le plein de ma moto hier. Mais si d’ici demain après-demain, le problème de carburant n’est pas réglé, je ne pourrai plus sortir de ma maison. Puisqu’à Ouagadougou il est difficile d’emprunter les taxis », a indiqué le fonctionnaire.

Il pense que si d’ici deux jours s’il n’y a toujours pas de carburant, beaucoup d’activités vont « prendre un coup et les conséquences peuvent être terribles ».

Ramata Diallo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 28 décembre 2022 à 17:46, par Floda En réponse à : Rupture de super 91 à Ouagadougou : Les stations d’essences toujours bondées malgré les assurances du ministre du commerce

    C’est un pillage systématique qui est fait au niveau des stations, car les gens prennent plus que d’habitude et que dire de ceux qui viennent avec des bidons de 20,30 litres, juste pour se faire de l’argent. La sonabhy a cru bon faire mais avec une population à majorité analphabète,voici le chaos que cela a engendré. Franchement, si c’est une maintenance qui a lieu tous les ans, il n’y avait pas lieu de communiquer là dessus.

  • Le 28 décembre 2022 à 18:30, par Citoyen communiste En réponse à : Rupture de super 91 à Ouagadougou : Les stations d’essences toujours bondées malgré les assurances du ministre du commerce

    Il faudra que les gens apprennent à prendre les transports en commun (bus et taxi). Le manque de carburant ne peut pas être une raison pour ne pas aller au service. Au lieu de passer le temps à chercher le carburant pour sa propre moto ou voiture, marché un peu et arrivé à l’arrêt du bus et ou des taxis

    • Le 29 décembre 2022 à 08:40, par clairvoyance En réponse à : Rupture de super 91 à Ouagadougou : Les stations d’essences toujours bondées malgré les assurances du ministre du commerce

      citoyen ! Effectivement ça devait être l’idéal et le réflexe de tous ; cependant comme le transport en commun n’est pas développé au Burkina c’est ce qui explique la réticence des usagers. Est-ce que les bus vont partout et sont disponibles jusqu’à 22h ? Mêmes les lignes desservies, Est-ce qu’ils sont réguliers ? Les taxis mêmes qui devaient rentrer partout font des lignes comme les bus ; si tu veux qu’un taximan fasse le détour pour t’amener, même dans ton six mètres, soit il refuse catégoriquement, soit il multiplie le prix de la course par cinq ou plus. Conclusion ça devient plus pratique de circuler avec son engin que de vouloir emprunter les transports en commun ; surtout pour les affaires.

  • Le 29 décembre 2022 à 00:09, par SID PAWALEMDÉ En réponse à : Rupture de super 91 à Ouagadougou : Les stations d’essences toujours bondées malgré les assurances du ministre du commerce

    Le Burkina part en couilles. Allez sur le barrage n°2 et vous aller constater comment des jeunes ravitaillent des malfaiteurs en carburant dans des bidons plastiques de 20 litres. Moi j’ai observé cela entre 23 h et minuit. En rappel la loi n’autorise que des jericanes pour prendre du carburant en station service. Il faut que le gouvernement donne des instructions fermes aux propriétaires de stations d’essence. Pas de bidons en plastique mais dès djericanes.

  • Le 29 décembre 2022 à 07:15, par Sonni ALIBER En réponse à : Rupture de super 91 à Ouagadougou : Les stations d’essences toujours bondées malgré les assurances du ministre du commerce

    C’EST SUITE À UNE MAUVAISE COMMUNICATION DU MINISTRE EN CHARGE DES HYDROCARBURES QUI FAIT TREMBLER TOUT LE PAYS /C’EST DE L’AMATEURISME AVÉRÉ ET IL DOIT EN TIRER LES CONSÉQUENCES IMMÉDIATEMENT /ÊTRE MINISTRE C’EST DE SAVOIR ANTICIPER LES PROBLÈMES DE SON PORTEFEUILLE /IL FALLAIT LANCER LE COMMUNIQUÉ ET PRENDRE DES PRÉCAUTIONS AU NIVEAU DES STATIONS CAR CONNAISSANT LE RISQUE QUE CELA PEUT PROVOQUER IL EST ÉVIDENT QU’IL TOUJOURS COMMUNIQUE /LE PEUPLE BURKINABÉ EST MANIPULABLE /VOILÀ LES CONSÉQUENCES DES DIZAINES DE MILLIERS DE PERSONNES DANS TOUTES LES STATIONS DU PAYS ET C’EST EXTRÊMEMENT GRAVE /QUI S’AJOUTE À LA PANIQUE DU TERRORISME DANS LE PAYS //NOUS ATTENDONS QUE LE PREMIER MINISTRE BURKINABÉ S’EXPRIME POUR RASSURER LA POPULATION

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