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Une large diffusion du communiqué de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY) en date du lundi 26 décembre 2022 et adressé aux distributeurs, faisait état de perturbations de la distribution du super 91. Visiblement, il n’a pas fallu longtemps pour que Ouagadougou se mette en transe. Dans la nuit du lundi 26 et dans la matinée du mardi 27 décembre 2022, les stations d’essence ont été envahies. Nous avons sillonné les quartiers Tampouy, Wemtenga et Tanghin pour constater l’agitation des clients qui ballottent de station en station à la quête du liquide précieux : l’essence.
« J’ai quitté Sankaryaré. Je suis passé dans toutes les stations et me voilà ici (Tampouy). Ma moto est à sec. J’ai même dû souffler dans le réservoir pour pouvoir arriver ici. Je vois que tout le monde s’approvisionne. Si on nous avait prévenus plus tôt qu’il n’y aurait pas d’essence, on se serait approvisionné pour éviter tout ça. Maintenant que les stations sont vides, on fait comment pour vaquer à nos occupations », s’interroge Hamidou Simporé que nous avons rencontré près d’un point de vente de carburant de rue, une station "par terre" comme ils sont parfois baptisés, à Tampouy.
Tout comme lui, ils sont des centaines à avoir pris d’assaut les stations d’essence, sous prétexte qu’il y a pénurie. Cet affolement intervient après le communiqué de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures, publié sur sa page Facebook et annonçant aux distributeurs des perturbations dans la distribution du super 91. Principale raison avancée : des opérations de maintenance dans certains dépôts côtiers abritant les stocks. Depuis lors, Ouagadougou grouille dans tous les sens.
A Tanghin, non loin de la clinique Schiphra, côté ouest, se trouve une station Shell. Il était environ 8h lorsque nous passions près des lieux. L’attroupement au niveau de la station provoquait un goulot d’étranglement, si bien que la circulation devenait dense. Les voitures se plaignaient à coups de klaxons incessants pour que leur soit cédé le passage mais c’est sans compter la hargne des clients qui n’en démordaient pas. Seuls les motocyclistes arrivaient à se frayer un passage en se faufilant entre les voitures.
Même son de cloche dans une station OTAM située au quartier Wemtenga, non loin de la Caisse populaire. Là, la circulation était fluide mais la station elle, était prise d’assaut si bien qu’on ne pouvait pas apercevoir le pompiste. « Je suis venue à 6h et y avait déjà des gens qui étaient là. Je ne sais même pas si je vais avoir. Heureusement que ce sont les congés et qu’on ne va pas à l’école sinon ce n’était pas bon », se console Faris Abdoul Fataw Ouédraogo.
Pour un citoyen cette situation aurait pu ne pas arriver si la SONABHY avait été plus explicite dans le communiqué. « Moi j’ai lu le communiqué. Je n’ai rien vu de préoccupant. Mais vu que tout le monde fait le plein de sa moto, moi aussi je suis venu faire le plein de ma moto. On ne sait jamais. Ce matin, je suis allé dans deux stations d’abord, avant d’arriver ici. A peine si les gens même ne veulent pas se frapper. Moi je pense que dans certaines situations, il ne faut même pas communiquer. A défaut, il faut être clair pour que ça ne pose pas de problème », suggère t’il.
A notre retour aux environs de 11h30, les files dans les stations ne cessaient de s’allonger et les motocyclistes se transformaient en piétons soit faute de carburant, soit pour conserver le peu de carburant qui leur reste.
Pendant ce temps, le prix du litre d’essence flambe encore dans les "stations par terre" et se vend à 850 FCFA, dans certaines stations ou 1000 FCFA dans d’autres.
Erwan Compaoré
Lefaso.net
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Vos commentaires
1. Le 27 décembre 2022 à 18:00, par Yako En réponse à : Perturbations dans la distribution du super 91 : « J’ai lu le communiqué et je n’ai rien vu de préoccupant. Mais comme tout le monde fait le plein, moi aussi je suis venu faire le plein », un citoyen
Ça arrive souvent y compris en Occident où a peine il y a un mois les Allemands,Belges et Luxembourgois s’approvisionnaient en carburants à l’est de la France et/où l’inverse avec une hausse des prix entre 30 à 100+% par endroits. Conclusion :Que le gouvernement dise "gouè" aux populations pour éviter que les petits politiciens Ouagalais ne s’en emparent pour quelle fin je ne sais ! L’expérience nous enseigne que la frontière entre pain,rue, et kalach est mince au pays des hommes intègres. Yako
2. Le 28 décembre 2022 à 08:19, par Sonni ALIBER En réponse à : Perturbations dans la distribution du super 91 : « J’ai lu le communiqué et je n’ai rien vu de préoccupant. Mais comme tout le monde fait le plein, moi aussi je suis venu faire le plein », un citoyen
Cela prouve bien que NOTRE MINISTRE CHARGÉ DU CARBURANT A BCP MANQUÉ À SA COMMUNICATION pour éviter une telle pagaille dans la capitale :Sinon le manque de carburant a affecté aussi les soit disants grandes puissances économiques et sociales /LA FRANCE 🇫🇷,L’ANGLETERRE,LES USA 🇺🇸 ET AUTRES PETITS PAYS OCCIDENTAUX MAIS LE CALME À PRÉVALU POUR ENFIN TROUVER UNE SOLUTION /PATRIE OU LA MORT NOUS VAINCRONS PIAN
3. Le 28 décembre 2022 à 10:06, par Sage En réponse à : Perturbations dans la distribution du super 91 : « J’ai lu le communiqué et je n’ai rien vu de préoccupant (Un citoyen)
C’est le Communiqué même qui pose problème.
On aurait pas traité si facilement ce type d’information sensible, que la gestion se serait fait sans trop de kouack. Il y a ce que tu dis et ce que les gens perçoivent.
Avec ce type de Communiqué, il est clair que par prudence, tout monde cherchera à faire le plein au même moment. Le comportement est humain.
4. Le 28 décembre 2022 à 11:50, par clairvoyance En réponse à : Perturbations dans la distribution du super 91 : « J’ai lu le communiqué et je n’ai rien vu de préoccupant (Un citoyen)
Je pense, au regard du sentiment et des attitudes d’exagération qui sont devenus des réflexes habituels de certains usagers, que c’est mieux de ne pas communiquer ainsi, mais appliquer discrètement les mesures de rationnement. Ainsi, les gens observeront seulement qu’il y a un système de compensation de fournitures de carburant entre stations d’essence. Pendant que certaines en manquent, d’autres en disposent et continuent l’approvisionnement. A Ouaga les gens se plaisent trop dans les exagérations et les frayeurs souvent fabriquées de toutes pièces et qui peuvent engendrer des crises sociales inutiles.