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Développement du secteur agro-sylvo-pastoral : Le Burkina Faso se dote d’une boussole jusqu’à l’horizon 2025

Publié le jeudi 22 décembre 2022 à 15h10min

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Développement du secteur agro-sylvo-pastoral : Le Burkina Faso se dote d’une boussole jusqu’à l’horizon 2025

Le Burkina Faso dispose désormais d’un plan stratégique national d’investissement agro-sylvo-pastoral (PNIASP), d’un coût total estimé à 1 505, 091 milliards de francs CFA. Le document a été adopté, ce jeudi 22 décembre 2022, à travers la signature d’un arrêté conjoint par le ministre en charge de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques, Denis Ouédraogo, et ses collègues de la recherche et de l’environnement.

Cadre unique d’investissement et de pilotage opérationnel de l’action publique dans le secteur agro sylvo pastoral, halieutique et faunique pour la période 2021-2025, le plan stratégique national d’investissement agro-sylvo-pastoral (PNIASP) est désormais acté. La signature de l’arrêté conjoint de son adoption a eu lieu, ce jeudi, en présence de trois membres du gouvernement burkinabè. Il s’agit du ministre de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques, Denis Ouédraogo, du ministre de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement, colonel Augustin Kaboré et du ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Adjima Thiombiano.

La signature de l’arrêté conjoint s’est tenue au ministère de l’Agriculture

L’innovation majeure

Dans son mot, le ministre Denis Ouédraogo a rappelé les principales étapes du processus d’élaboration du PNIASP conduit, à l’en croire, « de manière participative et inclusive sous le leadership du gouvernement ». Il a laissé entendre que l’innovation majeure du processus d’élaboration de ce plan stratégique est « sa déclinaison régionale à travers l’élaboration des plans d’actions régionaux opérationnels (PARO) afin de permettre la prise en compte de la décentralisation et la responsabilisation des différents acteurs régionaux dans sa mise en œuvre ».

Dénis Ouédraogo, ministre de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques

Un gap de 745,938 milliards de francs CFA à combler

Le PNIASP a un coût total estimé à 1 505, 091 milliards de FCFA. Les dépenses d’investissement, elles, s’élèvent à 1 328,17 milliards FCFA, soit 88,25% du coût global. Le plan sera financé par l’État, les collectivités territoriales, les acteurs non étatiques, les partenaires techniques et financiers et les communautés à la base. « Les financements acquis sont estimés à 759,152 milliards de FCFA représentant 50,4% du coût global, dégageant un gap de financement 745,938 milliards, soit 49,6% », a indiqué le ministre en charge de l’Agriculture, avant d’annoncer qu’une stratégie de mobilisation des ressources est en cours d’élaboration pour combler le gap de financement.

Les impacts prévus du PNIASP

Tout en félicitant le gouvernement burkinabè et les acteurs, au nom du groupe des partenaires techniques et financiers du secteur agro-sylvo-pastoral, le chef de la coopération suisse, Yvan Pasteur, a apprécié l’analyse économique de la mise en œuvre du PNIASP dont les impacts sont assez évocateurs, selon ses mots.

A l’entendre, la mise en œuvre du PNIASP pourrait entre autres engendrer une croissance moyenne annuelle de 7,8% sur la période 2021-2025, augmenter la productivité de l’emploi du secteur primaire par actif de 413 000 F CFA en 2020 à 535 000 F CFA en 2025, créer au moins 125 000 emplois, entraîner une augmentation plus importante des revenus chez les ménages ruraux pauvres de 198 700 FCFA en 2015 à 386 200 FCFA en 2025 et réduire l’incidence de la pauvreté de 2,07% au niveau national avec une incidence plus importante en milieu rural (2,4%).

Yvan Pasteur, chef de la coopération suisse, chef de file du groupe des PTF du secteur agro-sylvo-pastoral

Yvan Pasteur a réaffirmé l’engagement des bailleurs à accompagner le gouvernement pour la mise en œuvre du PNIASP comme ils l’on fait depuis la validation de la note conceptuelle d’élaboration du document jusqu’à son adoption.

Plaidoyer pour une adoption par le conseil des ministres…

Présent à la cérémonie d’adoption du PNIASP, le représentant des acteurs non étatiques, Marc Gansonré, a regretté que « la dynamique d’inclusion qui avait prévalu lors de l’élaboration du PNIASP n’a pas été poursuivie pour sa validation ». Il a plaidé pour l’adoption du document en conseil des ministres. A l’en croire, « cela assurera au PNIASP un portage politique élevé et contribuera à une amélioration de la performance du Burkina en matière de transformation structurelle de l’agriculture, lors de la prochaine revue biennale sur le suivi de la Déclaration de Malabo de 2014 ».

Le PNIASP a un coût total estimé à 1 505, 091 milliards de francs CFA

…mais tout dépend de l’engagement des acteurs

« Nous pouvons adopter un document par une loi et il sera moins efficace qu’un document adopté par décret ou par arrêté. Tout dépend de l’engagement des acteurs à mettre véritablement en œuvre dans la cohérence, la synergie au profit des acteurs. Ne percevez pas l’adoption du PNIASP par l’arrêté interministériel comme une négligence. Nous portons l’agriculture dans nos cœurs et nous mettrons tout en œuvre pour assurer une véritable transformation structurelle du secteur agro-sylvo-pastoral », a rassuré le ministre Dénis Ouédraogo.

Le représentant des acteurs non étatiques, Marc Gansonré, a plaidé pour l’adoption du plan en conseil des ministres

Les défis

Les défis sont grands et selon Marc Gansonré, il faudra, en plus de la mobilisation des ressources, prendre les dispositions nécessaires pour opérationnaliser le dispositif de suivi-évaluation du PNIASP, à travers une responsabilisation de l’ensemble des parties prenantes dans le suivi. Outre cela, le représentant des acteurs non étatiques recommande la prise de mesures pour s’assurer de la qualité et l’adaptabilité des appuis (équipements, infrastructures, intrants) mis à la disposition des producteurs. L’autre défi est la représentativité des jeunes et des femmes dans toutes les instances de gestion et de mise en œuvre du PNIASP et l’amélioration de la diffusion du PNIASP au niveau régional et local auprès des organisations paysannes de base.

Fredo Bassolé
Lefaso.net

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