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Centre-sud du Burkina : Grâce à l’accompagnement du PAFPA Dual, Aboubacar Maré réussit à sécuriser son site de production

Publié le mardi 20 décembre 2022 à 11h58min

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Centre-sud du Burkina : Grâce à l’accompagnement du PAFPA Dual, Aboubacar Maré réussit à sécuriser son site de production

Éleveur, Aboubacar Maré est l’un des bénéficiaires du Programme d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (PAFPA). Grâce à ce programme, il est parvenu à sécuriser son site de production animale en y érigeant une clôture. En vue d’évaluer l’impact des activités du PAFPA Dual sur ses bénéficiaires, il a été initié une mission de supervision sur recommandation du Comité de revue du programme budgétaire. Cette mission qui s’est effectuée du mercredi 14 au vendredi 16 décembre 2022, dans le Centre-Sud du Burkina Faso, intervient au lendemain de celle, organisée dans la région du Centre.

En 2008, Aboubacar Maré a été victime de vol de cinq bœufs. Il est habitant de la commune de Gom-Boussougou, située dans la province du Zoundwéogo au Centre-sud du Burkina Faso. Depuis ce temps, Aboubacar Maré nourrissait l’espoir de clôturer son site de production animale pour protéger son bétail des voleurs. Mais aussi, des autres bêtes qui s’y introduisaient pour s’accaparer des aliments. Aujourd’hui, grâce au PAFPA, son projet a pu voir le jour.

« Je me rends souvent chez mes élèves pour voir comment est-ce qu’ils évoluent et je constate qu’ils s’en sortent plutôt bien », Boubacar Maré

« J’ai bénéficié d’une aide du PAFPA de deux millions de francs CFA. Ce qui m’a permis de construire la clôture de mon site de production et un magasin », déclare Aboubacar Maré, éleveur évoluant dans l’embouche bovine et ovine. Il renchérit cependant, qu’il a dû effectuer un apport personnel de deux autres millions de francs, pour parvenir à ses fins. Tant, la réalisation de ce projet était capitale pour lui.
M. Maré affirme également que l’appui du Programme, lui a permis de former 27 apprenants dont 22 femmes, dans le domaine de l’embouche bovine et ovine selon le système dual. « À l’issue de la formation qui a duré deux mois, quatre des bénéficiaires ont reçu un accompagnement du PAFPA », souligne M. Maré.

Habitante de la localité de Zoumakiéta et mère de deux enfants, Jacqueline Koama parcourait huit kilomètres à vélo pour suivre sa formation en embouche porcine

À l’instar des apprenants formés par M. Maré, bien d’autres ont bénéficié de d’apprentissage ou de renforcement de capacité comme Jacqueline Koama. Elle, a été formée à l’embouche porcine. « J’ai été formée en embouche porcine durant deux mois par monsieur Sambaré. Cet apprentissage m’a été d’une grande utilité. Car je sais désormais comment procéder à l’élevage des porcs », a-t-elle indiqué.
Selon Jacqueline Koama, ce sont quatre porcs et du matériel qui lui ont été offerts pour démarrer son activité d’élevage. Un don qui vient beaucoup la soulager, dit-elle. « J’ai été dotée en plus des porcs, de cinq sacs d’aliments pour porc, d’une petite bassine, un seau, une paire de gangs… Je m’en réjouis parce que je pourrai maintenant me prendre en charge à travers cette activité ».

Si leur formateur, Haro Sambaré dit continuer à les suivre de près afin de les aider en cas de besoin, il déplore l’inexistence des porcheries qui constituent pour lui, une difficulté

On en sait davantage sur le contenu de la formation en embouche porcine avec M. Sambaré. « La formation a consisté à les former d’abord en embouche porcine et en suivi-santé de porc. Ensuite, elle a été orientée vers la fabrication d’aliments pour porcs », explique-t-il.
Ce sont au total sept femmes qui ont bénéficié d’une dotation de quatre porcs pour démarrer leur activité d’élevage.
Le PAFPA Dual se veut un moyen de rendre disponible une masse critique de compétences humaines et citoyennes pour accompagner la création d’entreprise et l’insertion des jeunes dans les secteurs porteurs de croissance.

Le site de production animale de Thomas Bouda

27 porteurs de projets ont mobilisé 452 entreprises formatrices

C’est ainsi qu’il a été enregistré à la date du 30 juin 2022 selon le rapport du PAFPA, 27 porteurs de projets qui ont mobilisé 452 entreprises formatrices et 48 centres de formation professionnelle. Cela, dans le but de former 6 846 jeunes et femmes dont 36% de femmes.

Et la Chambre régional d’agriculture du Centre-sud est l’un de ces porteurs de projets. « Nous avons été porteur de projet et dans ce sens, nous avons eu à former 20 formateurs endogènes et 252 jeunes et femmes au métier agro-sylvo-pastoral. Au terme de la formation, ce sont 80 apprenants qui ont bénéficié de kits d’installation », a mentionné Fayçal Ouédraogo, secrétaire général de la Chambre régional d’agriculture.

« J’étais tout récemment en Côte d’Ivoire pour vendre mes bœufs », a confié M. Bouda

L’un des formateurs endogènes, Thomas Bouda a témoigné avoir amélioré la gestion de son entreprise grâce à l’appui du PAFPA. « J’étais auparavant dans l’informel mais aujourd’hui, avec l’aide du PAFPA, j’ai pu formaliser mon entreprise ».
Les actions du Programme ont aussi profité à une coopérative évoluant dans le maraichage. À ce niveau, onze apprenants ont bénéficié de la formation dont Cécile S. Konditamdé. « On nous a montré durant trois mois, comment cultiver la tomate, l’oignon, le piment… Nous avons aussi été dotés d’un rouleau de grillage et d’un château d’eau ».

La coopérative ambitionne réaliser un chiffre d’affaire de plusieurs millions de francs CFA à travers la production du piment

Détermination et conviction ont conduit cette coopérative à s’organiser en aménageant un espace de près de deux hectares où elle compte mettre l’accent sur la culture du piment.
Le PAFPA constitue les choix opérés parmi l’ensemble des voies et moyens nécessaires à la qualification des ressources humaines dans plusieurs secteurs potentiels et prioritaires comme l’aviculture. Zarata Tondé, elle, qui s’est investie dans ce secteur se dit très heureuse d’avoir opté pour cette activité.

La partie gauche du petit espace construit par Mme Tondé qui abrite les poules

Le coût du kit d’installation en aviculture, estimé à 300 000 francs CFA

« Je faisais l’aviculture sans savoir que l’on pouvait en deux ou trois mois vendre des poussins. On nous a appris à élever les poules locales, les poules améliorées… Après ma formation j’ai construit un petit espace que j’ai scindé en deux, l’un pour les poussins et l’autre pour les poules pondeuses », a fait savoir Zarata Tondé.
Faute de moyens, madame Tondé soutient qu’elle a dû se limiter à la construction de cet espace. Car elle aurait voulu totalement séparer les poules pondeuses des poussins. Mais aussi bâtir un abri pour isoler les poulets malades.

L’autre partie du même espace aménagé par Mme Tondé pour accueillir les poussins

À en croire madame Tondé, ce sont 105 poussins, deux sacs d’aliment pour volaille, trois mangeoires, trois abreuvoirs et trois fourneaux à charbon dont elle a bénéficié du PAFPA.

La formation en aviculture a concerné selon le formateur Abdoul Kader Nikièma, seize bénéficiaires au total. Parmi eux, seulement deux ont eu besoin de perfectionnement. Des seize bénéficiaires en effet, cinq femmes et cinq jeunes ont été accompagnés afin d’exercer le métier d’aviculture. Le coût du kit d’installation offert à chaque bénéficiaire est estimé à 300 000 francs CFA, laisse entendre M. Nikièma.

« Je me suis procurer une carte professionnelle d’éleveur », annonce fièrement Zarata Tondé

Un taux d’insertion professionnelle de 56,63%

L’objectif visé à travers de telles actions, s’inscrit pour le PAFPA, dans sa vision de permettre aux jeunes et femmes d’accéder à des formations qualifiantes, qui par l’abnégation, leur permettra d’exercer efficacement leur métier afin de créer durablement des revenus.

En dehors de certaines difficultés constatées sur le terrain, le Conseil national du patronat burkinabè à travers le Dr Issa Compaoré, s’est dit satisfait des résultats engrangés depuis la mise en œuvre du PAFPA. « C’est un sentiment de satisfaction globale. Un certain nombre de personnes ont pu bénéficier de formation par l’entremise des partenaires de mise en œuvre. Ils ont mobilisé aussi au niveau local, des producteurs qui ont été des formateurs endogènes… Donc, je pense que de façon général, le dispositif mis en place fonctionne ».

Pr Issa Compaoré, l’expérience de la coopérative évoluant dans le maraichage est à encouragé et surtout à dupliquer

Pour Issa Compaoré, la question de l’insertion de l’après formation reste un défi à relever. Ce qui s’explique déjà par le faible taux d’accompagnement retenu lors de la conception du Programme, qui est de 8%. M. Compaoré assure toutefois que les difficultés enregistrées sur le terrain vont être examinées en vue de corriger les failles pour les six prochains mois restants, avant la fin du Programme.

Du bilan dressé à mi-parcours par le PAFPA, il en ressort que par modalité d’apprentissage, 3 067 jeunes et femmes sont formés en apprentissage et 3 411 bénéficiaires en formation modulaire qualifiante. Parmi les jeunes formés et enquêtés, 3 669 apprenants sont en situation de travail (employé dans une entreprise ou auto-employé) après leur formation, soit un taux d’insertion professionnelle de 56,63%.

Lire aussi Centre du Burkina : 30 femmes et filles déplacées internes sont formées au métier de tisserand par le PAFPA-Dual

Selon toujours l’enquête de Kobocolect conduite par le Programme, les filles et femmes insérées représentent 22% contre 35% d’hommes. Concernant la nature de l’emploi relatif au travail obtenu, 18% des apprenants disent être employés, 13% en auto-emploi et 25% ont amélioré leur productivité. Quant à la performance des formateurs outillés par le PAFPA Dual, 98% des apprenants formés expriment leur satisfaction pour leur capacité de transmission de savoir-faire et savoir-être.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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