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Santé au Burkina : Le taux de mortalité infanto-juvénile est passé de 81,7 à 48 pour 1000 entre 2015 et 2021

Publié le lundi 19 décembre 2022 à 22h25min

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Santé au Burkina : Le taux de mortalité infanto-juvénile est passé de 81,7 à 48 pour 1000 entre 2015 et 2021

Les partenaires techniques et financiers et les acteurs de la santé se sont réunis ce lundi 19 décembre 2022 à Ouagadougou pour faire le bilan annuel de la gratuité des soins et services au profit des femmes et des enfants de moins de 5 ans. Cette septième rencontre depuis la mise en œuvre du programme en 2015, est placée sous le thème : « Renforcement de l’efficience, de la transparence et de la pérennité dans le financement de la gratuité des soins ».

Le programme de la gratuité des soins et services au profit des femmes et des enfants de moins de 5 ans a été mis en œuvre en 2016. « Ensemble, nous avons construit une architecture technique de mise en œuvre dans la progressivité et dans le principe d’apprendre en faisant, en tenant compte des ressources financières disponibles. C’est ainsi que le panier de soins gratuits a connu une amélioration avec l’ajout des soins au niveau communautaire, puis de l’ajout de la planification familiale et récemment avec l’ajout des soins en faveurs des PV VIH que nous lancerons très bientôt », a indiqué le ministre de la santé et de l’hygiène publique, Jean-Claude Kargougou.

Le taux de mortalité infanto-juvénile de 81,7 pour 1000 à 48 pour 1000 entre 2015 et 2021, a laissé entendre Dr Jean-Claude Kargougou, ministre de la santé

La mise en œuvre de cette politique, selon le ministre, a contribué à améliorer la santé des populations bénéficiaires. Il a ajouté qu’une forte augmentation de l’utilisation des services de santé est aussi constatée. « Le nombre de nouveaux contacts par an chez les enfants de moins de 5 ans a été multiplié par trois. Le taux d’accouchement assisté a atteint 94%, la prévalence contraceptive 32% en 2021, selon les dernières données de l’étude de la santé ».

Jean-Claude Kargougou a poursuivi en ajoutant qu’une diminution significative des décès a été constatée : « Le ratio de mortalité maternelle est passé de 330 à 223 décès pour 100 000 naissances vivantes. Le taux de mortalité infanto-juvénile de 81,7 pour 1000 à 48 pour 1000 entre 2015 et 2021 », a laissé entendre Dr Kargougou.

Une facturation globale de plus de 204 milliards de FCFA a été émise par l’ensemble des formations sanitaires entre 2016 à fin septembre 2022, a relevé M. Kargougou. « Le gouvernement a pu couvrir 184 644 063 615 FCFA, soit un taux de couverture financière de 90,5%. Ce fort engagement politique et économique de l’Etat est soutenu par la recherche continue du bien-être de la population et par la volonté manifeste d’accélérer les progrès du Burkina Faso dans sa marche pour l’atteinte de la couverture sanitaire universelle d’ici 2030. Au cours de l’année 2021 spécifiquement, nous avons réalisé des opérations directes de renforcement de la santé financière de la CAMEG dans le but d’améliorer la disponibilité en médicaments. Au total, environ 19 494 126 205 milliards FCFA ont été négociés et virés directement à la CAMEG au compte d’avances de paiement des dettes des formations sanitaires qui avaient atteint 23 milliards FCFA en début d’année. La situation faite en date du 14 décembre nous indique que nous restons redevables à la CAMEG d’un montant de 9 343 736 563 FCFA. Nous comptons terminer l’année 2022 avec moins de 5 milliards FCFA de dettes envers la CAMEG », a souligné le ministre de la santé et de l’hygiène publique.

Pour le Dr Pierre Yaméogo, médecin spécialiste en santé publique, secrétaire technique chargé des réformes sur le financement de la santé, cette rencontre a pour objectif de faire le bilan des acquis mais aussi de se donner des idées pour les perspectives. « Pour cette rencontre, nous allons discuter des réformes majeures pour permettre d’être plus efficaces dans l’utilisation des ressources financières. Nous allons intégrer la digitalisation qui va nous permettre d’aller vite. La digitalisation rime avec la transparence parce que si tout est informatisé, on pourra atteindre un certain niveau de transparence », confie le technicien.

Dr Pierre Yaméogo rassure que la gratuité des soins et services est effective au Burkina Faso

Dr Yaméogo rassure que la gratuité des soins et services est effective au Burkina Faso, même s’il y a quelque fois des ruptures de stocks dans les Centres de santé et de promotion sociale (CSPS). « La gratuité, elle, est effective parce que sur une facture estimée à 1,5 millions de FCFA, ce qu’on va demander comme contribution ne dépassera pas 20 000 FCFA parce qu’il y a peut-être un médicament en rupture. C’est ce qui fait que très souvent les gens pensent que la gratuité n’est pas effective », explique le médecin.

Il a rappelé que cinq biens et services sont gratuits. Il s’agit des frais de consultation, des examens complémentaires, des frais de transport, des médicaments et des frais d’hospitalisation. « Quand vous prenez les quatre biens et services, le coût dépasse même le coût des médicaments. Généralement, quand on dit gratuité, on pense seulement à la gratuité des médicaments alors que la gratuité des soins va au-delà des médicaments », a dit Dr Yaméogo.

Cependant, il est conscient que la disponibilité de tous les produits est nécessaire. Le médecin a assuré que des efforts sont en train d’être faits pour limiter au maximum les ruptures de stocks.

Pour lutter contre le racket et les détournements de produits en milieu sanitaire, Dr Pierre Yaméogo demande à ce que chaque personne qui achète un produit dans un centre de santé réclame un reçu. C’est en ce sens que les détournements pourront prendre fin, d’après le médecin.

Ramata Diallo

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 20 décembre 2022 à 09:08, par Yovis En réponse à : Santé au Burkina : L’efficience, dans la gratuité des soins au profit des femmes et des enfants, évaluée à Ouagadougou

    Il y a une tromperie manifeste et voulu dans la formulation. Il ne s’agit pas de gratuité des SOINS, mais plutôt de gratuité des CONSULTATIONS médicales. La suite, à savoir les examens, les produits pharmaceutiques, est bel et bien payante. Alors communiquons honnêtement SVP

  • Le 20 décembre 2022 à 14:14, par Kouda En réponse à : Santé au Burkina : Le taux de mortalité infanto-juvénile est passé de 81,7 à 48 pour 1000 entre 2015 et 2021

    Yovis,
    Je vous arrête net car ce que vous dites ne traduit pas fidèlement la réalité sur le terrain.
    Mon fils a été hospitalisé au CHU pédiatrique et je vous assure que la gratuité est bien effective, avec beaucoup de limites certes.
    Les consultations, les soins, des médicaments (pas tous), des examens (ceux qui se faisaient au sein du CHU pédiatrique), l’hospitalisation, tout a été gratuit. Oui, nous avons eu certains médicaments au dépôt.
    Pour les médicaments non disponibles, les médecins ont fait une ordonnance et on est sorti acheter les médicaments.
    Bien souvent, les stocks de médicaments, matériels et autres consommables relevant de la gratuité finissent vite. Du coup, il n’y a pas d’autres solutions pour les parents ou accompagnants des patients que d’acheter ces médicaments et autres produits. A ce niveau, des efforts doivent être faits par tous les acteurs de la chaîne pour assurer la disponibilité continue des produits. Peut-on envisager qu’un centre de santé de la zone qui dispose de produits relevant de la gratuité des soins approvisionne ou prête ces produits à un autre centre de santé et qu’après, les produits lui soient remboursés (par le centre emprunteur, par la structures qui répartit les produits entre les centres de santé) ou tout simplement qu’au moment de l’inventaire on accepte et inscrive que des produits remis au centre A ont été envoyés au centre B qui en manquait. Si la dernière proposition est possible, cela pourrait assouplir et faciliter la bonne marche du mécanisme de gratuité des soins. Mais c’est un grand SI.
    D’autres propositions sont les bienvenues pour améliorer le fonctionnement du système de gratuité des soins qui à l’heure actuelle est imparfait, présente de nombreuses limites et lourdeurs qui entravent son bon fonctionnement.
    Au delà de ces mesures, je pense qu’il faudrait que le ministère de la santé et tous les acteurs concernés expliquent clairement à la population ce système de gratuité des soins pour les enfants de 0 à 5 ans, ses modalités pratiques, qu’est-ce qu’il couvre, qu’est-ce qu’il ne couvre pas, etc. Cela aura le mérité de clarifier les choses et permettre à tous d’avoir la même compréhension du système.

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