La SSA/P est une initiative de la fondation Stromme qui est mise en œuvre en partenariat avec le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation, avec l’appui des partenaires techniques et financiers. C’est un programme d’éducation accélérée qui offre une seconde chance d’accès à l’éducation aux enfants et jeunes non scolarisés ou déscolarisés. La SSA/P représente également une opportunité de continuité de la scolarité pour les enfants dans les zones à forts défis sécuritaires qui ont vu leurs écoles fermer. A en croire Cyriaque Yélémou, coordonnateur pays de la fondation Stromme au Burkina, les alternatives d’éducation accélérée sont des solutions palliatives face aux défis auxquels font face le système éducatif.

Cyriaque Yélémou, coordonnateur pays de la fondation Stromme au Burkina

La SSA/P classique permet aux enfants et adolescents non scolarisés ou déscolarisés de 9 à 12 ans, de bénéficier de 9 mois d’apprentissage dont 2 mois en langue nationale et 7 mois en français. Ils sont ensuite transférés au CE2 ou à défaut au CE1. Quant à la SSA/P d’urgence, elle permet aux enfants de 9 à 12 ans, dans des situations d’urgence d’accéder à l’éducation. Ils ont droit à 7 mois d’enseignement dont 2 mois en langue nationale, avant de réintégrer le système classique. Une autre formule de la SSA/P, permet également à certains enfants d’apprendre un métier. De 2006 à 2022, ce sont au total 85 089 enfants hors école qui ont été enrôlés et 79 104 d’entre eux ont été transférés dans des écoles primaires classiques. Pour l’année scolaire 2021-2022, ce sont au total 10 490 enfants qui ont été inscrits dans les centres SSA/P, avec 9 302 transférés dans les écoles d’accueil.

Noraogo Hiry, chargé de mission et représentant du ministre de l’éducation nationale

Pour une meilleure mise en œuvre, un curriculum de la SSA/P en situation d’urgence a été élaboré et validé par le comité de pilotage en septembre 2022. Le ministère de l’Education nationale a aussi proposé des supports techniques et didactiques pour appuyer la formation. Toutefois, plusieurs difficultés sont rencontrées dans la vulgarisation de la SSA/P08. Il s’agit du non-respect du calendrier pédagogique dû au retard de décaissement des ressources financières, de la diversité des pratiques opérationnelles qui ne respectent pas les standards de la SSA/P et de l’absence de cadre de concertation entre les partenaires techniques et financiers. Avec l’ensemble des partenaires, il va s’agir au cours de cet atelier de se concerter afin de mieux coordonner la mise en œuvre des activités, afin de maintenir la qualité et la pertinence de la SSA/P.

Vue des participants

Noraogo Hiry, chargé de mission et représentant le ministre de l’éducation nationale, a salué la mise en œuvre de la SSA/P. A l’en croire, cela contribue non seulement à accroître le taux brut de scolarisation pour l’atteinte des objectifs de l’éducation pour tous, mais aussi participe à la recherche de l’équité dans l’éducation en s’adressant aux enfants vulnérables. « Il nous faut davantage investir dans les alternatives d’éducation accélérée, pour mieux répondre aux principes de la résilience afin que nos enfants ne soient pas des proies faciles pour les forces du mal », a-t-il laissé entendre. Noraogo Hiry a affirmé que son ministère accordera un grand intérêt aux résolutions qui sortiront de ce cadre de concertation, afin de favoriser l’expansion de la SSA/P au Burkina Faso.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net