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Gouvernance locale dans la région du Centre-Nord : « Le projet ViMPlus dote les Conseils Villageois de Développement (CVD) de compétences clés pour booster la gouvernance locale et renforcer la cohésion sociale »

Publié le mardi 13 décembre 2022 à 14h00min

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Gouvernance locale dans la région du Centre-Nord : « Le projet ViMPlus dote les Conseils Villageois de Développement (CVD) de compétences clés pour booster la gouvernance locale et renforcer la cohésion sociale »

Le projet Victoire sur la Malnutrition Plus (ViMPlus) est un projet financé par l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) sur une durée de 5 ans (2018-2023), et mis en œuvre par ACDI/VOCA en collaboration avec Save the Children et Tufts University. Le projet a pour but d’améliorer de manière durable la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables.
Parmi les composantes du projet, figure la gouvernance dont l’objetcif est de renforcer les capacités des institutions locales pour une sécurité alimentaire durable des ménages.

Pour atteindre les groupes cibles, ViMPlus dans son approche d’intervention passe par le CVD. Chaque village administratif dispose de cette structure dont le rôle selon le Code Général des Collectivités Territoriales est de coordonner les actions de développement.

 Des CVD de plus en plus outillés et compétents pour l’exercice de leur mission grâce au projet

De 2019 à 2022, le projet ViMPlus a initié un vaste programme de renforcement des capacités des CVD, cheville ouvrière du développement local à la base, dans l’optique de leur permettre de jouer pleinement les rôles qui leurs sont dévolus.

Lucien OUALI, Chef de projet Adjoint Technique fait remarquer que cette initiative a été prise et mise en œuvre car l’état des lieux effectué en amont des activités a révélé que le rôle du CVD était méconnu non seulement des populations à la base, mais aussi de la grande majorité des membres des bureaux des CVD eux-mêmes ». Par ailleurs, les CVD ne rendaient pas compte de leur gestion à la base et cela était à l’origine des conflits et aussi de la faible participation des populations aux actions communautaires du au manque de confiance.

« Aussi, le projet a-t-il placé la gouvernance locale parmi ses priorités dans ce sens qu’elle facilite dans le village la participation directe des différents acteurs au processus du développement » ?
Ainsi, l’appropriation du rôle du CVD, la planification locale participative et l’exercice de la redevabilité ont été au cœur des actions du projet dans le domaine de la gouvernance, qui ont touché plus de cent (100) CVD donc cent (100) villages de 8 communes de la zone d’intervention : Barsalogho, Namissiguima, Pissila, Bouroum, Nagbingou, Tougouri, Yalgo et Rollo.

Les producteurs gèrent eux même la collecte et la diffusion de l’information climatique

La recherche de solutions endogènes aux problèmes des communautés et le renforcement de l’engagement communautaire ont été les centres d’intérêt pour le projet, souligne M. OUALI : « Nous avons pensé cette approche de planification locale participative et de redevabilité pour renforcer la cohésion sociale dans les villages d’intervention. C’est également une invite de la part des populations à un engagement communautaire pour le développement des villages ».

 Quelques résultats et effets induits grâce à l’accompagnement du projet

• Une planification participative des activités adoptée par les villages

Dans les villages, toutes les sensibilités participent au choix des actions de développement. Elles définissent et analysent elles-mêms les contraintes au développement, identifient des actions réalistes et les programme dans le temps et dans l’espace. Quatre-vingt-quatre (84) villages disposent de nos jours chacun un Plan Annuel d’Investment Communautaire (PAIC) qui prend en compte les aspirations de toutes les couches sociales.

Les leaders religieux engagé pour la cause de la cohésion sociale

• Des activités autofinancées par les populations

Les PAIC est un outil qui a mis les populations en confiance entre-elles et cela a facilité la mobilisation de ressources internes. Certaines activités sont mises en œuvre sur fonds propres villageois. Le renforcement des capacités des CVD en technique de mobilisation des ressources et leur accompagnement à la mise en place de fonds villageois ont concouru à cela. Cinquante-quatre (54) CVD ont mobilisé quarante-neuf millions (49 000) de francs CFA. Ces fonds ont servi par exemple dans les communes de Pissila et de Rollo à la réalisation d’actions communautaires (locaux/sièges construits pour les CVD, maisons de femmes, réhabilitation de routes et de digue de barrage, traitement de ravines, réhabilitation de CSPS, réparation de forages…).

• Une culture de redevabilité et de cohésion sociale promue dans les villages

Plus de soixante (60) villages tiennent des journées de redevabilité en Assemblée Générale où toutes les couches sociales y sont représentées. Ce sont les membres des bureaux des CVD qui justifient leur gestion auprès des populations à travers le bilan des équipements communautaires, le bilan physique et financier des activités… Par la suite, les populations posent des questions, des échanges se font autour des points forts, des points faibles et des solutions sont proposées.

C’est une occasion pour les CVD de justifier la transparence dans leur gestion et prouver aussi que leurs actions s’inscrivent dans l’intérêt général. L’exercice de la redevabilité a consolidé la légitimité des CVD et la confiance entre lui et les autres parties prenantes et cela a renforcé la cohésion sociale et l’engament des communautés dans la gestion des affaires courantes.

Le bureau CVD s’auto evalue

Le président du CVD du village de Komsilga qui a bénéficié de cet exercice affirme : « C’est la première fois que je participe à un tel événement. C’est utile parce que cela a amélioré le climat de confiance entre le CVD et la population. Nous avons rendu compte de notre gestion à la population. C’est une occasion pour nous de découvrir à nouveau notre rôle ».

Un des chefs coutumiers nous confie : « C’est maintenant que j’ai compris le rôle du CVD. Au paravent, je pensais que c’était un acteur politique. Mais je mesure la grandeur de son rôle maintenant ».

Lucien Oualy , chef de projet adjoint et chargé de projet

• Des techniciens du projet satisfaits

Au regard des résultats atteints, les initiateurs se disent satisfaits.
Edouard Frédéric BOENA, spécialiste en cohésion sociale et redevabilité du projet estime que c’est l’une des initiatives qui a eu des résultats escomptés sur le terrain. « Les CVD maîtrisent de plus en plus leurs rôles, valorisent leurs compétences et la population également a pris conscience de son rôle dans le processus du développement. Elle travaille elle-même pour une gouvernance vertueuse et inclusive ». Ces performances déjà atteintes à mi-parcours du projet nous réconfortent » a-t-il conclu.

Réalisation d’ouvrages routière sans subvention dans la commune de Rollo

Les changements opérés suites aux réalisations sont réels et visibles sur le terrain en témoignent les actions communautaires réalisées sur fonds propres villageois. Les populations ont compris la portée du projet pour elles-mêmes.
Les témoignages des groupes cibles attestent que c’est une première dans la région du Centre-Nord de voir des journées de redevabilité se tenir au niveau village. La plupart du temps, cet exercice est réalisé au niveau communal.

Au regard du contexte sécuritaire défavorable, le projet va poursuivre les efforts pour la consolidation de la cohésion sociale de sorte à prévenir les éventuels conflits entre les communautés et surtout entre les ménages hôtes et les Personnes Déplacées Internes (PDI).

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