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Situation nationale : « Le Burkina nouveau, ce n’est pas une nouvelle Constitution, ce sont les mentalités qu’il faut changer » (panel ARGA)

Publié le vendredi 9 décembre 2022 à 20h15min

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Situation nationale : « Le Burkina nouveau, ce n’est pas une nouvelle Constitution, ce sont les mentalités qu’il faut changer » (panel ARGA)

Pour son « café politique » de ce vendredi 9 décembre 2022, l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique, section du Burkina (ARGA-Burkina), en collaboration avec l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD), a décidé de réfléchir sur le thème : « Quelle Constitution pour un Burkina nouveau ? ».

Au décryptage de ce thème par le sociologue Zakaria Soré, enseignant-chercheur à l’Université Pr Joseph Ki-Zerbo et le juriste Aboubacar Sango, enseignant-chercheur à l’Université Thomas Sankara, et suite aux échanges avec les participants, il ressort que le Burkina n’a pas un problème de Constitution. « Nos problèmes, ce sont les auteurs, ce sont les hommes », peut-on résumer.

Après avoir relevé le fait que les Constitutions africaines, de façon générale, ne sont pas en adéquation avec les réalités nationales, les panélistes ont souligné que les crises actuelles du Burkina ne sont pas du fait de la Constitution.

A en croire les communicateurs, la Constitution (actuelle) contient les solutions aux problèmes. C’est pourquoi, pour ce participant, "commençons par respecter ce qui existe déjà".

« Le Burkina nouveau, ce n’est pas une nouvelle Constitution, ce sont les mentalités qu’il faut changer », soutient ce jeune participant.

Des échanges, on retient donc qu’une simple révision de la Constitution suffit, pas besoin d’une nouvelle loi fondamentale. Le "Burkina nouveau", c’est le changement des mentalités, l’amélioration des rapports de chaque Burkinabè vis-à-vis du bien commun, etc.

Pour le médiateur de ARGA-Burkina, Boureima Ouédraogo, la "réflexion se poursuit".

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 décembre 2022 à 22:49, par Dibi En réponse à : Situation nationale : « Le Burkina nouveau, ce n’est pas une nouvelle Constitution, ce sont les mentalités qu’il faut changer » (panel ARGA)

    Très juste !
    Ce sont les mentalités qui sont à changer et non la compilation des textes formels écrits par des sous-traitances juridiques occidentales et revus localement !
    Les mêmes qui pondent ces textes-constitutions de démocratie formelle, sont les mêmes qui ne les lisent qu’une fois !
    Et une fois les élections passées, les mêmes les rangent dans les tiroirs et s’occupent de leurs affaires et des petites filles à mettre dans leurs lits !
    La Honte !
    Un Etat, une Nation se construit avec des Hommes ou des Femmes d’Etat, éclairés par une vision et non avec des raclures, des médiocres, des incompétents, des gens sans culture historique et littéraire de leur peuple et encore très inculte de l’histoire du monde en chantier !
    Une nation ne se construit pas avec de médiocres politicailleries endocoloniales de corrompus, d’incapables missionnés à leurs poches personnelles et d’ethnocentrés réactionnaires et semi-féodalisés voire obscurantistes !
    Na an lara, an sara !

  • Le 10 décembre 2022 à 06:22, par Mechtilde Guirma En réponse à : Situation nationale : « Le Burkina nouveau, ce n’est pas une nouvelle Constitution, ce sont les mentalités qu’il faut changer » (panel ARGA)

    « Le Burkina nouveau, ce n’est pas une nouvelle Constitution, ce sont les mentalités qu’il faut changer »,

    Je regrette mais c’est bel et bien une nouvelle constitution qu’il nous faut qui restaure notre souveraineté en tant que Peuple. Savez-vous que nous n’existons plus en tant que Peuple ? Bien continuons

    Tout d’abord, moi je ne parlerai pas de « changement de mentalité. Sociologiquement parlant, je dirai plutôt qu’il faudrait changer de comportement. Et qu’est-ce à dire, parce que la mentalité s’est forgée au cours d’une longue expérience de la vie en société avec ses principes, ses obligations du respect de l’intérêt général, ses manières, ou protocole. Elle se transmet de génération en génération car elle relève de l’éducation, de l’initiation à la vie sociale. Une haute conscience que l’homme ne vit pas que pour lui seul, mais aussi pour autrui, avec tout ce qui peut induire comme sacrifice consenti mais aussi comme bonheur. Donc une situation pérenne propre à tous les Peuples, la mentalité est un bien social, réfléchi, conscient. Tandis que le comportement est individuel, quand bien même la mentalité peut l’influencer, le plus souvent le comportement est isolé. Il et propre à chaque individu et peut être est irréfléchi faute d’accorder un temps pour penser aux conséquences ou de s’accorder un conseiller expérimenter. Mais il peut être salvateur pour toute la société comme il est aussi et souvent déviant et peut causer à lui seul bien de problèmes à toute la société. En effet on a souvent parlé de changement de mentalité, alors que ce sont les comportements des individus qu’il faut changer. La mentalité s’applique surtout à l’âme, à la culture tandis que le comportement se réfère au cœur. C’est pourquoi l’Église parlera souvent de changement « de cœur » plutôt que de mentalité. En effet c’est dans le cœur de l’homme que se trouvent tous les problèmes du monde. Quand l’Église exhorte de changer les cœurs, ce sont les comportements des hommes qui sont visés. On peut admirer la mentalité d’un peuple tout en condamnant le comportement de ses hommes. Car la mentalité de prime abord exhorte au bien mais qu’un comportement déviant peut tout briser. C’est pourquoi la sociologie recommande lorsque le chaos s’installe, de remodeler les comportements, afin de restaurer les us et coutumes dans leur authenticité et les réconforter en tenant toujours compte de l’espace et de l’actualité. Ne dit-on pas souvent que la vie d’un homme n’épuise pas l’expérience humaine ? Et que ce sont les mêmes expériences que les hommes vivent à quelques nuances près à travers les âges et les espaces ou pour être plus explicite, sous d’autres cieux et autres temps ? En effet, les comportements, pour la plupart du temps sont déviants et peuvent provoquer des troubles voire des guerres. Mais il y a de bons comportements, fruit de mentalité universelle comme celui du respect d’autrui et de son droit de vie, de sa dignité, de la circonspection, de la prudence, de la sagesse, etc.

    Exemple : Nos aînés se sont battus pour « la vraie Haute-Volta » régionale avec ses us et coutumes âprement défendus et obtenus à Genève dans la déclaration Universelle des droits de l’Homme et du citoyens (dont notamment sa culture). Et pour éviter des problèmes plus tard avec les frontières et les peuples qui les composaient, il fut sage sur décision unanime de les garder telles qu’elles afin d’éviter des guerres fratricides.

    Pour notre pays, la frontière naturelle était le fleuve Niger (la ville de Saye appartenait à la Haute-Volta). Mais par esprit de conciliation et d’amitié et de fraternité (propre à la mentalité africaine), la Haute-Volta entama des négociations amicales avec le gouvernement et le Peuple frère du Niger et s’entendirent pour de bon et la Haute-Volta dût partir sur de nouvelles bases et il était question de bornage (un comportement). Il en fut de même avec le Peuple-frère du Ghana. Sans oublier les deux guerres ouvertes entre le Mali et la Haute-Volta.

    Aujourd’hui qu’en est-il ? Avec la révolution sous prétexte de changement de mentalité, les chefs coutumiers et religieux furent menacés et exclus de toutes représentations dans les comportements nouveaux. Ils étaient moqués ridiculisés insultés, humiliés, menacés. Puis on s’attaqua aux us et coutumes et aux religions. Enfin à la famille dont l’anéantissement connut son apogée et fut consacré à la rencontre de Beijing en septembre 1994. On connut alors le comportement reconnaissant, pour la seule validité du mariage, la définition de celui-ci, en tant que couple (et non en tant que triade : « Père, mère, enfant ») exigé par les bailleurs de fond aux pays « en voie de développement ». Résultat : La « HAUTE-VOLTA » devenue de nos jours « BURKINA-FASO » (changement de nom et de genre ! Signe des temps ?), s’est réduite comme une peau de chagrin et en proie à des dévastations par des terrorismes de tout genre (intérieur comme extérieur). Et aujourd’hui on ose encore vouloir changer de mentalité. Eh bien pendant qu’on y est, pourquoi ne pas nommer notre pays : « BURKINA-TENG-KOINMBRÉ », du fait qu’on n’a plus de valeurs intrinsèques et à l’allure où les choses se poursuivent !

    Mais en fait de mentalité que nous a-t-elle apporté la constitution que vous vantez tant ? Une chambre monocamérale occupée par un groupe prétendant représenter le Peuple (le parti au pouvoir en l’occurrence) mais aux comportements des plus abjects : les bourrages des urnes, le tripatouillage constitutionnel érigé en mode de gouvernent, comme patrimonialisation du pouvoir ou comme refus du Peuple, de ses vrais représentants, de ses normes les plus sociales et économiques. Refus également de la souveraineté de l’État et contre les dérapages du système politique et qui aurait pourtant besoin d’être restauré et réconforté dans ses valeurs authentiques. Voilà donc pour la poursuite de la réflexion que vous réclamez.

    • Le 10 décembre 2022 à 11:09, par kwiliga En réponse à : Situation nationale : « Le Burkina nouveau, ce n’est pas une nouvelle Constitution, ce sont les mentalités qu’il faut changer » (panel ARGA)

      Bonjour Mechtilde Guirma,
      C’est amusant car vous débutez par : "...c’est bel et bien une nouvelle constitution qu’il nous faut...", pour conclure par "Mais en fait de mentalité que nous a-t-elle apporté la constitution...".
      Alors que tout ce que vous incriminez ensuite, n’est pas du fait de la constitution, mais bien de la mentalité de néo-colonisés du capitalisme, dont nous avons hérité.
      Bourrage des urnes, achats de votes, corruption à tout crin,... ne sont nullement le fait de la constitution, mais le résultat de pratiques humaines symptomatiques d’une certaine mentalité.

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