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Droits humains au Burkina Faso : La situation reste préoccupante du fait du contexte sécuritaire

Publié le vendredi 9 décembre 2022 à 15h57min

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Droits humains au Burkina Faso : La situation reste préoccupante du fait du contexte sécuritaire

Dans le cadre de son mandat de suivi des droits humains, la Commission nationale des droits humains (CNDH) a publié son rapport sur la situation des droits humains au Burkina Faso couvrant la période 2021, ce vendredi 9 décembre 2022. C’était au cours d’une conférence de presse animée par la vice-présidente assurant l’intérim du président de la CNDH, Alida Henriette Da Gonta, aux côtés de Somitié Sougué, le secrétaire général de ladite commission et d’Antoinette Sawadogo, la rapporteure.

Le rapport sur la situation des droits humains en 2021 de la CNDH, édité avec l’appui financier de l’USAID à travers ABA ROLI, fait une synthèse des préoccupations sur l’état des droits humains au Burkina Faso. Dans le cadre de l’élaboration de ce document, la commission a identifié des thématiques qu’elle considère comme étant les plus préoccupantes dans le contexte actuel des droits humains dans notre pays.

Il s’agit notamment de la situation des droits humains dans le contexte sécuritaire, la situation spécifique des personnes déplacées internes, la situation des droits catégoriels, les avancées législatives en matière des droits humains et les droits humains et de développement. Pour la collecte des données relatives à chaque thématique, quatre méthodes ont été utilisées. Au nombre desquelles la revue documentaire, des missions de monitoring et d’enquêtes, l’exploitation des plateformes de la commission et la collecte d’informations auprès des structures étatiques et non étatiques concernées par les thématiques.

Les partenaires de la CNDH ont rehaussé la cérémonie par leur présence

Le rapport a été finalisé et validé par les commissaires depuis le mois d’août 2022. Pour des raisons indépendantes de leur volonté, sa publication a accusé un retard. Finalement, elle a eu lieu ce vendredi 9 décembre 2022, à Ouagadougou. C’est le second exercice auquel se soumet la CNDH, et cela conformément à la loi du 24 mars 2016 portant création d’une Commission nationale des droits humains. La synthèse du rapport annuel sur la situation des droits humains au Burkina Faso lu par la rapporteure générale de la CNDH, Antoinette Sawadogo, présente un état des lieux très préoccupant en raison du contexte sécuritaire caractérisé par la persistance des attaques terroristes observées au cours de l’année 2021.

La dégradation de la sécurité a entraîné un déplacement massif de populations. Comparativement à l’année 2020, le nombre des PDI a connu une hausse, passant de 1 074 993 à 1 579 976 à la date du 31 décembre 2021, soit un taux d’accroissement de 46,98%. Si des efforts ont été fournis pour leur prise en charge, le rapport révèle que de nombreux défis sont toujours d’actualité et méritent une attention soutenue. Ces défis sont liés aux violences basées sur le genre, à l’assainissement, à l’accès à l’eau potable, au logement, à la santé, et à l’éducation.

La rapporteure générale de la CNDH, Antoinette Sawadogo, a décliné quelques grandes articulations du rapport

Il a été donné de constater dans le rapport, des restrictions disproportionnées des libertés d’expression, d’opinion et d’information avec la coupure d’internet sans base légale mais aussi la persistance des violences conjugales, des cas de viols et de recrutement d’enfants par les groupes armés terroristes. Quant aux textes de loi adoptés par l’Assemblée nationale courant la période du rapport, ils représentent un progrès en matière de protection des droits humains, selon la commission.

Il s’agit de la loi portant modification de la loi du 24 mars 2016 portant création d’une CNDH, de la loi portant protection des personnes à l’égard du traitement des données à caractère personnel. En ce qui concerne les droits humains en lien avec le développement, la commission a énuméré des défis qui sont relatifs au droit à un environnement sain avec la persistance de l’utilisation des produits dangereux dans l’orpaillage et la présence de produits impropres à la consommation qui affecte le droit à la santé.

Vue des participants lors de la conférence de presse

A l’issue des constations faites sur la situation des droits de l’homme, la commission a formulé des recommandations. La sécurité étant une condition de l’effectivité des droits humains, elle recommande prioritairement que les mesures et actions de sécurisation des populations, du territoire et de lutte contre les groupes armés terroristes soient intensifiées, mais dans le respect des engagements du Burkina Faso en matière de droits humains.

Relativement aux droits catégoriels, la CNDH conseille de renforcer la sensibilisation sur les violences basées sur le genre au profit des populations, de renforcer les capacités des femmes et des filles déplacées internes sur les mécanismes de dénonciation et de plainte existant sur les violences basées sur le genre et opérationnaliser le fonds d’appui à la prise en charge des femmes et des filles victimes de violences.

La vice-présidente assurant l’intérim du président de la CNDH, Alida Henriette Da Gonta

Pour sa part, la commission s’engage à accompagner les actions entreprises pour relever les défis actuels en lien avec la jouissance des droits humains et la protection des populations. La présente activité intervient au moment où le monde entier commémore la journée internationale des défenseurs des droits humains. Elle se tient également à la veille de la journée internationale des droits de l’homme.

« Il n’y avait pas meilleur jour pour communiquer sur ce rapport », a déclaré la vice-présidente, Alida Henriette Da Gonta. Le présent rapport qui vient d’être publié servira d’outil de travail pour le gouvernement, les organisations de la société civile ainsi que les partenaires intervenant dans le domaine des droits humains.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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