A cette occasion, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, le colonel Moussa Diallo, a échangé avec les organismes et partenaires intervenant dans le domaine de l’éducation.

En raison de la montée de l’insécurité favorisée par le terrorisme, la région des Hauts-Bassins, à l’instar de la plupart des régions du Burkina Faso, enregistre des élèves déplacés internes dont le nombre ne cesse de s’accroître.

Conscient des difficultés liées à cette situation, le colonel Moussa Diallo a diligenté un cadre de réflexion en vue de trouver des solutions.

Ce cadre regroupe, en plus du gouvernorat le Haut-commissariat du Houet, le conseil régional, la commune de Bobo-Dioulasso, les directeurs régionaux en charge de l’éducation et de l’action humanitaire de la région des Hauts-Bassins.

Vue des participants

Au niveau du préscolaire, primaire et non-formel, à la date du 13 octobre 2022, la direction régionale de l’éducation préscolaire, primaire et non-formelle disposait d’un effectif total de 3 912 élèves déplacés internes dans la région des Hauts-Bassins. Ces élèves sont déjà reçus dans des écoles. Cependant des besoins pouvant leur permettre de passer une bonne année scolaire 2022-2023 demeurent. Ces besoins sont d’ordre alimentaire, en fournitures scolaires, en cotisation APE, en tenues scolaires, en tentes, en frais de dossiers, infrastructurels et mobilier.

Quant au post-primaire et secondaire, les besoins se posent en mobilier, salles de classes, bureaux pour enseignants, chaises pour enseignants, tables-bancs, fournitures, vivres (cantine), cotisations APE, frais de dossiers pour examen et tenues scolaires.

En termes d’actions humanitaires pour le compte de l’enseignement post-primaire et secondaire, il s’agit d’acquisition de kits de dignité pour les élèves déplacées internes filles, de visite à l’école, de renforcement de capacités des EDI (cours d’appui), du relèvement économique des familles des EDI (activités génératrices de revenus) …

Selon Mariam Konaté/Gnanou, secrétaire générale de la région des Hauts-Bassins, ils se sont retrouvés avec des élèves déplacés internes dont les chiffres ont dépassé nettement leurs estimations. Aussi après le travail du cadre de réflexion, ils se sont rendus compte qu’il faut faire quelque chose parce que tous les enfants burkinabè doivent avoir accès à l’école. Cependant, les moyens qui étaient à leur disposition sont nettement en deçà des attentes. Il fallait donc rencontrer les partenaires techniques et financiers pour demander leurs accompagnements pour la prise en charge de ces enfants pour une éducation de qualité dans la région des Hauts-Bassins.

Mariam Konaté/Gnanou, secrétaire générale de la région des Hauts-Bassins

Elle souligne qu’au-delà des échanges de ce jour, ils continuent de travailler sur leur document de synthèse qui date du 13 octobre 2022 car ils continuent d’enregistrer des élèves déplacés internes venus des zones où les écoles se ferment toujours. Mais il fallait s’arrêter à un moment donné pour évaluer, demander un accompagnement (d’où la présente rencontre) et par la suite lorsqu’il y a encore des besoins, faire appel encore à ces partenaires ou développer des initiatives pour pouvoir prendre en compte.

Elle indique par ailleurs qu’au niveau local, des choses sont faites. D’abord avec les orientations du gouvernement, il a été demandé d’enregistrer tous les élèves, tous les enfants qui se présenteront comme élèves déplacés internes. Ces enfants ont donc tous été enregistrés. Elle souligne qu’au niveau du primaire, ils ont tous accès à la classe même si les conditions pour le moment ne sont pas à la hauteur des attentes. Au niveau des communes, il y a des ressources transférées en termes de prise en charge de cantine et de certaines infrastructures. A cet effet, ils ont prévu pour bientôt une rencontre avec l’ensemble des présidents de délégation spéciale pour voir au niveau des communes quelle sera la contribution de chaque commune.

Le colonel Moussa Diallo, gouverneur de la région des Hauts-Bassins

Il est à noter qu’au niveau du gouvernement, il n’est pas prévu pour l’heure des sites d’accueils de déplacés internes dans la région des Hauts-Bassins car généralement les déplacés internes qui arrivent ont des familles d’accueil. Le problème qui se pose est l’accès des enfants à l’école. En effet, bien que les élèves déplacés internes du primaire aient accès à la classe, leur nombre étant pléthorique, pour dispenser un enseignement de qualité, il faut trouver encore des infrastructures pour pouvoir leur offrir un cadre d’apprentissage acceptable. C’est dans cette dynamique que s’inscrit le gouvernorat.

Mais au niveau du post-primaire et secondaire, c’est tout autre chose car les établissements publics au niveau du secondaire ne sont pas nombreux. Les acteurs du gouvernorat sont donc en pourparlers avec les promoteurs privés d’établissements pour avoir la possibilité d’inscrire certains élèves dans les privés.

Une participante a proposé pour sa part de recenser les enseignants qui n’arrivent plus à exercer dans les zones rouges afin de combler le manque d’enseignants.

Dans le document de synthèse établi par ce cadre de réflexion et présenté ce jour aux organismes et partenaires, le total des besoins exprimés à la date du 13 octobre 2022 est de 1 418 842 287 de FCFA.

Le manque à rechercher est de 1 396 757 787 de FCFA. Des chiffres qui peuvent évoluer.

Haoua Touré
Lefaso.net