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Lutte contre le noma au Burkina : Les journalistes sensibilisés sur la maladie et sa prise en charge à Ouahigouya

Publié le lundi 24 octobre 2022 à 12h55min

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Lutte contre le noma au Burkina : Les journalistes sensibilisés sur la maladie et sa prise en charge à Ouahigouya

Dans le cadre de la lutte contre le noma au Burkina, un atelier d’échanges sur la maladie du noma s’est tenu les 20 et 21 octobre 2022 à Ouahigouya (région du Nord) au profit de journalistes venus de différentes régions du pays. C’est un atelier organisé par le Centre médico-chirurgical pédiatrique Persis (CMCPP), en collaboration avec l’Initiative des journalistes africains pour la coopération et le développement (IJACOD). L’atelier s’est achevé par une visite commentée du CMCPP et des échanges avec des malades internés.

Au cours de ces deux jours d’atelier, plusieurs communications ont été données au profit des journalistes afin de les sensibiliser sur le noma. Lesquelles communications ont porté notamment sur la situation du noma au Burkina, défis et perspectives et également la stratégie de la communication à établir pour l’éradication de la maladie dans notre pays.

Parlant de la situation du noma au Burkina, il ressort que c’est une maladie qui était en voie de disparition, mais avec la crise sécuritaire, le nombre de cas est reparti à la hausse dans beaucoup de régions (le Nord, l’Est, le Centre-nord et autres) du fait qu’à cause des déplacements des populations, elles sont exposées à l’extrême pauvreté qui les conduit à la malnutrition. Pourtant la malnutrition est, selon le docteur Lassara Zala, l’une des causes majeures du noma.

Dr Lassara Zala, initiateur du centre médico-chirurgical Persis

Concernant la stratégie de communication à mener pour éradiquer le Noma au Burkina, les journalistes ont été appelés à s’engager à travers leurs plumes, leurs voix, images, etc. Ce, dans le but de contribuer à sensibiliser la population sur la maladie et à leur faire comprendre la nécessité de se faire dépister et de se faire prendre en charge très tôt pour éviter les cas de complications.

Pour la journaliste du media en ligne Faso 7, Alice Thombiano, cet atelier d’échanges lui a permis de connaître exactement ce que c’est que le noma, les causes de cette maladie, les parties du corps qu’elle touche, mais aussi qu’il y a beaucoup d’enfants qui en souffrent au Burkina. « Et en tant que femme de media, c’est de contribuer à la sensibilisation de la population à travers des articles sur le sujet, et aussi de parler du centre Persis afin de permettre aux personnes qui ont des enfants atteints de cette maladie de pouvoir s’y rendre pour la prise en charge », a-t-elle souligné.

C’est d’ailleurs pourquoi le docteur Zala a exprimé sa satisfaction du fait que les journalistes se soient intéressés au sujet et ce qu’ils en feront après. Car, dit-il, le noma, c’est une maladie de l’extrême pauvreté et qui touche les enfants issus de ces populations vivant dans la misère et sont parfois coupées de tout. Les médias peuvent en ce moment, se convainc le spécialiste, concourir à éradiquer la maladie si l’information est bien passée et que les parents ont bien compris la maladie.

Vue des journalistes sensibilisés sur la maladie du Noma à Ouahigouya

Cet atelier d’échanges a été également l’occasion pour les journalistes de découvrir, au cours d’une visite, le centre médico-chirurgical Persis de Ouahigouya créé en 2004 et qui est devenu une référence dans la prise en charge des enfants souffrant du noma. Au cours de cette visite commentée du CMCPP, les journalistes ont échangé avec certains malades qui ont été traités dans le centre, notamment Ousmane Diallo. Pris en charge dans le centre en 2007, il est désormais employé dans ce centre comme jardinier. Il est aujourd’hui marié et père de quatre enfants. Preuve qu’on peut souffrir du noma et avoir une vie normale si toutefois la prise en charge se fait à temps.

Un engagement de l’Etat pour sauver des enfants

Même si le centre est devenu une référence en la matière de traitement du noma, il doit faire face à de nombreux défis dus à la crise sécuritaire. Au nombre de ces défis, il y a entre autres, les malades en attente d’être opérés, l’insuffisance du personnel de qualité pour la prise en charge des malades du noma, le manque de certaines structures pour une prise en charge complète des malades et l’insécurité.
Le centre, a rappelé la secrétaire exécutive de l’association Persis-Burkina, Aïssata Zala, est composé d’un service de pédiatrie, d’un centre de récupération et d’éducation nutritionnelle, d’un laboratoire, d’un service de médecine générale, d’un service de radiologie, d’un bloc opératoire, d’une maternité, d’un centre d’appareillage…

Visite du service des opérations chirurgicales

Au terme des travaux de l’atelier, plusieurs recommandations ont été faites afin de venir à bout de cette maladie. Des recommandations qui satisfont le secrétaire exécutif l’IJACOD, Jean Victor Ouédraogo. Parmi les recommandations, l’on a la mise en place d’une convention avec les radios pour poursuivre les sensibilisations, l’élaboration d’une stratégie nationale de communication sur la lutte contre le noma et un cadre d’échanges de tous les acteurs intervenant dans le domaine, un engagement de l’Etat pour sauver des enfants souffrant du noma, etc.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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