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Burkina Faso : Un panel sur la contribution de la musique dans la quête de la paix et de la cohésion sociale

Publié le lundi 24 octobre 2022 à 12h59min

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Burkina Faso : Un panel sur la contribution de la musique dans la quête de la paix et de la cohésion sociale

A l’initiative du Club des étudiants artistes burkinabè (CEAB), une conférence publique sur le thème : « Réconciliation, union nationale et patriotisme : quelle contribution de la musique pour un Burkina Faso de paix et de cohésion sociale ? », s’est tenue le 22 octobre 2022, à Ouagadougou.

Créé le 15 février 2021, le Club des étudiants artistes burkinabè (CEAB) est une association à but non lucratif. Sa raison d’être est de promouvoir la culture burkinabè et surtout les talents artistiques en milieu estudiantin. La crise multidimensionnelle à laquelle fait face le Burkina Faso depuis quelques années a favorisé l’intolérance, la haine, la division et la culture de l’intérêt individuel au détriment de la solidarité suscitant des antagonismes intra et inter-communautaires qui affectent le vivre-ensemble. Le CAEB a décidé de s’interroger sur la contribution de la musique face à cette problématique. Dans cette optique, l’association a initié une conférence publique sur « réconciliation, union nationale et patriotisme : quelle contribution de la musique pour un Burkina Faso de paix et de cohésion sociale ? », le 22 octobre 2022 à l’université Joseph Ki-Zerbo.

Photo de famille

Le président dudit club, Emmanuel Tarbagdo, a rappelé le contexte de la tenue de la présente activité. « C’est la situation sociopolitique qui nous a interpellé. Comme vous le savez, au Burkina Faso la question de cohésion sociale et de la paix cause des soucis. Du coup, nous avons initié cette conférence publique pour analyser sous l’angle de la musique, les questions de réconciliation, de l’union nationale et de patriotisme dont notre pays a besoin pour s’en sortir. Également, nous avons remarqué que la plupart de ceux qui analysent ces questions, le font sous l’angle de la politique », a-t-il expliqué.

Cette conférence publique a été animée par le président du Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG), Issiaka Ouédraogo. Juvénal Somé était le modérateur de la session. D’entrée, le conférencier a félicité le club pour cette initiative qu’il qualifie de louable, avant de réitérer la disponibilité du CISAG et ses partenaires à accompagner l’association afin qu’elle puisse prospérer dans son ambition. Parlant des attributions des artistes, Issiaka Ouédraogo a rappelé qu’ils sont à la fois un communicateur et un conseiller.

Le président du club des étudiants artistes burkinabè

« Dans les temps anciens, les conseils et souvent certaines informations étaient donnés dans les chansons. La situation dans laquelle le Burkina Faso est actuellement, nous avons besoin de cohésion sociale. Nous avons besoin que les artistes puissent véhiculer des messages de paix, de cohésion et d’unité qui vont plus rapprocher les populations », dira M. Ouédraogo.

Partant de ces attributions, l’artiste doit éviter l’usage de mots blessants, parler de perversité dans ses chansons ou encore de désunion, selon lui. « Il doit donner des enseignements à toutes les générations que ce soit la jeune génération ou l’ancienne génération. Parce que à travers la chanson, beaucoup de personnes s’inspirent », ajoute le conférencier.

Le conférencier est prêt à accompagner le club

La musique adoucit les mœurs. Si tel est le cas, le contenu doit également respecter certaines règles. Dans son allocution, M. Ouédraogo a attiré l’attention des participants sur un fait qui mine le secteur culturel. Certains artistes sont financés par des gens pour produire des musiques qui incitent à la haine. Il ajoute à cela, le comportement peu catholique de certains producteurs. « Si les artistes n’ont pas souvent les moyens pour se produire et qu’ils vont vers des producteurs qui sont animés de mauvaise volonté, il va sans dire que nous aurons un mauvais produit sur le marché qui va amener nos enfants à prendre de mauvais exemples. Notre souhait est que les artistes puissent souvent refuser certaines offres ». Cette conférence publique a été bénéfique pour les participants. Ils ont enrichi les échanges à travers diverses contributions.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 24 octobre 2022 à 13:52, par Un ami de l’art En réponse à : Burkina Faso : Un panel sur la contribution de la musique dans la quête de la paix et de la cohésion sociale

    Thème intéressant. Bravo aux initiateurs et au conférencier. De telles initiatives permettent de faire connaître les enjeux des arts et par ricochet ceux de la culture qui restent méconnus d’un grand nombre de citoyens de nos pays africains. Mais la recommandation de monsieur le conférencier demandant aux créateurs de savoir refuser certaines offres les met face à un dilemme. Faut-il accepter toute proposition afin de voir son oeuvre produite ou faut-il mettre l’intérêt artistisque en avant et se retrouver avec très peu de producteurs qui seraient interessés par notre oeuvre ?
    Il y a une réelle difficulté à concilier intérêt artistique et intérêt économique.

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