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Cinéma : Les salles de Bobo-Dioulasso dans l’agonie

Publié le vendredi 30 décembre 2005 à 08h39min

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La ville de Bobo-Dioulasso comptait, dans un passé récent, 5 salles de cinéma. Il s’agissait du ciné Sanyon, du ciné Houet, de ciné Guimbi, ciné Sya et de ciné Nayala. Mais aujourd’hui, la plupart de ces salles sont en train de fermer leurs portes. Seules, deux fonctionnent actuellement à savoir le ciné Sanyon et le ciné Houet.

Les salles de ciné Sya, ciné Guimbi et ciné Nayala ont mis la clé sous le paillasson soit pour mauvaise gestion, soit par manque de clients. En ce qui concerne particulièrement ciné Sya, cette salle aurait été vendue à un privé. Il faut préciser que ciné Sanyon, ciné Sya et ciné Houet sont des patrimoines de l’ex-Société nationale d’exploitation et de distribution cinématographique du Burkina (SONACIB). Quant à ciné Guimbi, il appartient à la famille Guimbi Ouattara. Le ciné Nayala, lui était géré par un privé.

Les salles de ciné Sanyon et de ciné Houet sont actuellement exploitées par l’Association des auteurs, réalisateurs et producteurs africains de l’audio-visuel (ARPA). Leur gestion a été confiée à cette structure dans le cadre de la liquidation de la SONACIB. « Il est prévu dans la liquidation de la SONACIB, que les patrimoines de l’ex-SONACIB soient gérés par ARPA. Une convention entre cette association et l’Etat a été signée à cet effet.

La gestion des salles de cinéma, aux termes de cette convention concerne uniquement les patrimoines de l’ex-SONACIB », nous précise M. Bokar Fofana, directeur de ciné Sanyon. Si le ciné Sya qui fait partie des biens de l’ex-SONACIB ne fonctionne plus c’est que, selon le directeur de ciné Sanyon, cette salle a été vendue par le syndic liquidateur sans qu’on ne sache exactement pourquoi, alors que dans la convention, les patrimoines de l’ex-SONACIB ne doivent pas être l’objet de vente. L’Etat en liquidant courant janvier 2004 la SONACIB a voulu se donner deux ans pour détecter les goulots d’étranglement de ladite société. « Il y avait certes des problèmes à l’ex-SONACIB.

Mais ils étaient surmontables parce que la société était un phare non seulement dans la sous-région, mais partout au Burkina Faso », regrette M. Bokar Fofana qui souhaite que le gouvernement et les différents partenaires fassent le bilan des deux ans pour voir comment redynamiser ce secteur. Il reste convaincu que les problèmes de l’ex-SONACIB peuvent être résolus s’il y avait la volonté politique. M. Fofana affirme que si la structure s’effrite, ça sera fini pour le cinéma dans la région et plus particulièrement au Burkina. « Pourtant des compétences existent dans ce pays pour gérer le cinéma », ajoute-t-il.

En attendant, les deux salles de cinéma encore en activité à Bobo-Dioulasso enregistrent une affluence plus ou moins acceptable malgré des difficultés liées surtout à la vétusté des appareils. Cette situation est due au relâchement observé avant la liquidation de la SONACIB. La nouvelle société a essayé de redimensionner les choses pour ramener la clientèle.

Pour ce faire, elle diversifie les films et en projetant des films africains de bonne qualité qui commencent à accrocher les cinéphiles. M. Bokar Fofana n’est pas effrayé par la prolifération des vidéo-clubs et des cassettes CD. « Les vidéo clubs ne sont pas un concurrent sérieux pour le grand écran. Les gens sérieux n’iront pas à ces lieux à cause du manque de confort et de la qualité des images projetées, » dira-t-il. Il exhortera néanmoins les autorités à réglementer le marché des vidéo clubs.

Les salles de cinéma connaissent des difficultés aussi bien dans certaines villes du Burkina Faso qu’à Bobo-Dioulasso. Et il faut éviter que les deux salles qui marchent encore dans la deuxième ville du Burkina ne subissent le même sort que celles déjà fermées. Il faut pour cela et comme l’a souhaité M. Fofana, que les Bobolais aient la culture de cinéma. Il souhaite que les autorités communales, provinciales ou régionales se penchent sérieusement la question.

Adaman DRABO
Sidwaya

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