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Production fourragère au Burkina : Les zones de Sondré-est et de Niassa dans le Centre-sud pionnières

Publié le jeudi 20 octobre 2022 à 14h38min

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Production fourragère au Burkina : Les zones de Sondré-est et de Niassa dans le Centre-sud pionnières

L’Organisation néerlandaise de développement SNV a initié le mardi 18 octobre 2022, une visite commentée à Sondré-est (commune de Bindé) et à Niassa (commune de Gogo), dans la région du Centre-sud pour présenter les résultats préliminaires de la production fourragère dans les zones pastorales des dites localités. Cette activité entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet Amélioration de la mobilité du bétail et des revenus des agropasteurs par l’utilisation de la téléphonie mobile et de l’imagerie satellitaire dans sa composante infrastructures pastorales (MODHEM+/DDC).

L’alimentation du bétail est la difficulté majeure de l’élevage au Burkina Faso. Elle est l’une des causes principales des conflits entre éleveurs agriculteurs. Dans le contexte d’insécurité que vit actuellement le Burkina Faso, il est impératif de penser à la mise en place des zones pastorales où on y produit en même temps de l’aliment pour bétail. Cela permettra non seulement de valoriser ces espaces mais aussi de les sécuriser tout en améliorant la productivité des aliments du bétail.

C’est toute la visée du projet d’Amélioration de la mobilité du bétail et des revenus des agropasteurs par l’utilisation de la téléphonie mobile et de l’imagerie satellitaire/Composante infrastructures pastorales (MODHEM+/DDC) financé par la coopération suisse à hauteur de près de 3 milliards de francs CFA et mis en œuvre par SNV au Burkina Faso et ses partenaires notamment l’INERA.

Selon le coordinateur de MODHEM+/DDC de SNV a indiqué que le projet comporte quatre axes

20 communes réparties en quatre régions

Selon le coordonnateur du projet à SNV Burkina, Kassoum Ouédraogo, ce projet se fixe comme objectif, de faciliter la mobilité du bétail et d’améliorer les revenus des pasteurs et des agropasteurs. Il est mis en œuvre dans 20 communes réparties dans les régions du Centre-sud, du Centre-ouest, des Cascades et du Sud-ouest et a une durée de quatre ans. Pour atteindre ses objectifs, SNV a axé ses interventions sur quatre volets que sont : la facilitation de la mise en place d’infrastructures pastorales et les aménagements pastoraux ; l’accompagnement les chaînes de valeurs pastorales ; travailler sur tout ce qui est cadre institutionnel, règlementaire et politique pour que la pratique de l’élevage pastoral se fasse dans un environnement favorable ; le renforcement des capacités des agropasteurs pour leur permettre d’être beaucoup plus efficaces.

Pour le Dr Zampaligré, ce projet entre dans le cadre de l’effort de la recherche dans l’identification et la vulgarisation des variétés de fourrages adaptées à l’agro-écologie du Burkina Faso.

Pour Dr Nouhoun Zampaligré, directeur de recherche en système de production animale à l’INERA et par ailleurs, directeur général de l’Ecole nationale d’élevage et de santé animale (ENESA), cette initiative entre dans le cadre de l’effort de la recherche dans l’identification et la vulgarisation des variétés de fourrages adaptés à l’agro-écologie du Burkina Faso. « C’est une initiative que nous avons expérimenté pendant trois années et avec nos producteurs leaders », a-t-il précisé. Pendant ces trois années, a-t-il poursuivi, deux catégories de fourrages ont pu être identifiées notamment la variété à usage unique et celles à double usage. Il se trouve que celles à double usage sont les plus adaptées aux agropasteurs notamment ceux qui produisent pour la consommation humaine et du bétail. « A ce niveau nous avons identifié une variété de sorgho qui est le Sariasso 16, contenegra, sepong 82. Au niveau des légumineuses, nous avons le niébé 11 P. Pour ce qui est de la production fourragère pure, il y a le panicum, le penissetum et les brachiaria », a-t-il expliqué.

Avec cette initiative, nous arrivons à produire nous-mêmes les aliments dont nos animaux ont besoin, a confié Mahamadou Diallo, éleveur et producteur fourrager dans la zone pastorale de Sondré-est

De la satisfaction des autorités

A écouter la gouverneure du Centre-sud, Yvette Nacoulma/Sanou, la région est une zone agro-sylvo-pastorale avec un fort potentiel de développement qui fait face à de nombreux défis dont celui du changement climatique. C’est pourquoi, elle a saisi l’opportunité pour féliciter tous les acteurs des communes d’interventions du projet. « Ce projet contribuera sans doute à faire en sorte que les zones de Sondré-est et de Niassa puissent jouer pleinement leur rôle qui est celui de réservoir de ressource fourragère », a-t-elle prédit.

La gouverneure du Centre-sud a donc invité tous les acteurs à rester mobilisés pour la suite du processus.

A cet effet, la gouverneure de Centre-sud a donc invité tous les acteurs à rester mobiliser pour la suite du processus. « Ce que nous avons constaté ce matin se sont des connaissances qui ont été expérimentées au niveau des centres de recherches qui ont été mises en œuvre par les producteurs. C’est pour nous une très bonne approche. C’est une phase pilote. Nous espérons que les paysans vont s’approprier ses variétés et techniques et pouvoir les vulgariser pour participer à augmenter la production fourragère au Burkina Faso », s’est réjoui également le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques, Victor Bonogo. Il s’est engagé à apporter des réponses aux défis énumérés par les acteurs, notamment la sécurisation foncière de la zone pastorale.

A cette occasion, les meilleurs producteurs ont été récompensés

Les pasteurs et agropasteurs ont reconnu les avantages de la culture fourragère et se sont engagés à la pratiquer. « Avant, nous avions des difficultés pour nourrir nos animaux, aussi bien en saison pluvieuse qu’en saison sèche, car le nombre d’animaux dépassait la capacité des pâturages naturels. Avec cette initiative, nous ne faisons plus face au problème de pâturages car nous arrivons à produire nous-mêmes les aliments dont nos animaux ont besoin », s’est réjoui Mahamadou Diallo, éleveur et producteur fourrager dans la zone pastorale de Sondré-est.

Pour rappel, cette seule zone pastorale, couvre une superficie de 16 459 ha. La station d’élevage, occupe, quant à elle, 1 160 ha. La zone est limitée à l’est par le fleuve Nakanbé et un cours d’eau appelé Wobogo ; au nord, par un cours d’eau appelé Yamoko. A l’ouest, par Soussougou et au sud par un village aménagé, nommé Kaibo V2. A l’intérieur, il y a cinq parcs de vaccination, 4 barrages dont trois fonctionnels, 29 forages dont 7 non fonctionnels.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

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