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Economie : Yonli tient la barre, l’inflation aussi

Publié le mardi 27 décembre 2005 à 14h39min

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Ernest P. Yonli

Quel souvenir garder de 2005 ? A-t-elle été une bonne ou mauvaise année ?
Tout dépend de l’angle sous lequel on se situe, et dans quel secteur
d’activité l’on exerce. Officiellement, le taux de croissance réel a été de 3,5 %. Un bon chiffre, selon
les macro-économistes. La bonne tenue de la gestion financière y est pour
quelque chose.

C’est ainsi qu’en septembre dernier, le FMI (Fonds monétaire
international) a félicité le Burkina pour ses performances. L’institution de
Bretton Woods a accordé 2 milliards de francs CFA, et l’Union européenne,
elle, a octroyé une sorte de prime à la performance aux autorités burkinabè,
en allouant la bagatelle de 432 millions d’euros, soit le double de ce qui était
prévu dans le cadre du 9e FED (Fonds européen de développement).

Et pour renforcer ce constat, un classement qui est presque passé inaperçu.
Le Bureau international du Travail (BIT) dans son classement sur l’indice de
sécurité économique qui classe le Burkina à la 68e place sur 90 pays
classés, soit le premier pays de l’Afrique de Ouest.

Dans ce rapport, il ressort
que la sécurité économique favorise le bien-être, le bonheur et le
développement. Le classement est fait sur la base de 7 formes de sécurité
liée au travail : le revenu, le marché du travail, l’emploi, les compétences, le
travail, l’emploi et la représentation.

Dans ce classement, le premier pays africain, l’Afrique du Sud, occupe la 38e
place.
Le gouvernement, tout en renforçant la confiance avec ses partenaires
institutionnels, a tenté d’élargir les horizons en vendant l’image du Burkina
aux partenaires privés étrangers.

Ainsi, deux grandes journées économiques
du Burkina ont été organisées en France du 26 avril au 1er mai, et en
Malaisie du 9 au 15 septembre pour montrer le potentiel d’opportunités
d’affaires. Sur la Malaisie, plus de 200 contacts ont été noués. La mission sur
la France visait, entre autres, à relancer les exportations vers ce pays, en
chute libre depuis quelques années.

Seul bémol à l’action du gouvernement, le tissu industriel du Faso s’érode
d’année en année. Problème de compétitivité à l’extérieur, et rude
concurrence des produits de la fraude à l’intérieur. Après la SIFA et la SAP, la
SN-Citec doit faire face à l’entrée frauduleuse de toutes sortes d’huiles sur le
territoire national.

La dernière rencontre gouvernement-secteur privé à Bobo
Dioulasso du 7 au 8 juillet 2005 en a fait le constat.
La situation n’a pourtant pas été aussi rose. Les Burkinabè ont quelquefois
vu rouge avec l’inflation du prix du carburant, la crise céréalière. Cependant,
l’année 2005 s’est achevée sous de bons signes. Production record de coton
et de céréales.

L’année 2005 a vu passer la flambée des prix des céréales. Cette hausse
qui est passée du simple au double dans certains cas est due, en partie, au
déficit pluviométrique qu’a connu la campagne agricole 2004/2005.

Toute
chose qui a nécessité une intervention massive du gouvernement et de ses
partenaires pour vendre des céréales à des prix sociaux. Les premières
estimations en août ont fait état d’un besoin de 33 000 tonnes pour les
régions du Sahel, du Centre-Est, du Gourma, du Mouhoun et de la Kossi.

A
cette inflation des prix des céréales, il faut ajouter celle des hydrocarbures qui
ont contribué à faire monter l’inflation à 4,5% au premier trimestre de 2005.
Pour ce qui est du prix des hydrocarbures, "pas de solution à court terme",
selon le gouvernement. Autrefois à 390 F CFA, le litre d’essence se négocie à
la pompe autour de 653 F CFA aujourd’hui.

L’année 2005 s’est achevée sur les accords de l’OMC sur la suppression des
subventions à l’exportation sur le coton. Le Burkina en est un des principaux
producteurs en Afrique de l’Ouest. Mais, en attendant les effets de cette
mesure, les sociétés cotonnières du Burkina ont commencé la
commercialisation de la production record de cette année (environ 600 000
T).

Par Abdoulaye TAO
Le Pays

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