Sécurité alimentaire au Burkina : Vers la prise en compte des préoccupations des producteurs dans les activités de recherche
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Prendre en compte les préoccupations des producteurs dans les activités de la recherche. Cela, à travers un cadre de concertation entre chercheurs et structures de vulgarisation. C’est tout le sens de l’atelier du Conseil scientifique et technique de vulgarisation des technologies et innovations en productions animales et halieutiques (CSTV). Le présent atelier a été officiellement ouvert par le ministre de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques, Innocent Kiba, ce lundi 26 septembre 2022 à Ouagadougou, pour une durée de 72h.
Le Burkina Faso, pays à vocation agropastorale avec un cheptel numériquement important et varié, possède un secteur de l’élevage qui constitue l’un des piliers majeurs de l’économie nationale, à côté de l’agriculture et plus récemment de l’extraction minière. Ce secteur contribue en effet, pour plus de 18% à la formation du Produit intérieur brut (PIB) et représente près de 26% des exportations en valeur, selon la Politique nationale de développement de l’élevage (PNDEL, 2010).
Si l’élevage participe substantiellement à la lutte contre la pauvreté, le chômage, l’insécurité alimentaire et contribue à l’amélioration des productions végétales, il reste cependant, confronté à des obstacles qui limitent son plein essor. Au nombre de ces entraves, figure la faiblesse des liens institutionnels fonctionnels entre les structures de recherche, les services de vulgarisation agricole et les producteurs.
C’est donc en vue de parer à ces difficultés et de rendre davantage accessibles les innovations et résultats de recherche tenant compte des préoccupations des producteurs, que se tient l’atelier du Conseil scientifique et technique de vulgarisation des technologies et innovations en productions animales et halieutiques (CSTV).
« Le sous-secteur de l’élevage rencontre beaucoup de difficultés. Et l’une des difficultés majeures est surtout le manque d’application des techniques et technologies par les producteurs malgré leur existence », a souligné le ministre en charge de l’agriculture et des ressources animales, Innocent Kiba.
Une situation qui s’explique selon le ministre, par un dysfonctionnement ou encore un faible lien entre les institutions, favorisant ainsi, le manque d’efficience et une discontinuité dans le transfert des technologies vers les producteurs. À l’entendre, le comité scientifique réunit à cet effet, a l’occasion de rectifier le tir. « Il s’agira de faire en sorte qu’on ait davantage de concertations qui impliquent tous les acteurs à savoir les chercheurs, les vulgarisateurs et les producteurs. Ce, afin de prendre en compte leurs besoins dans la formulation des activités de recherche », a-t-il indiqué.
Le CSTV vise à renforcer de manière durable, les mécanismes de liaison “Recherche-Développement” et à définir les meilleures stratégies de diffusion à grande échelle, des technologies et innovations éprouvées au profit des producteurs, commerçants, transformateurs… Pour ce faire, les chercheurs de l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) avec l’appui de l’université de Floride sont à pied d’œuvre pour l’atteinte des résultats escomptés.
« La tenue de l’atelier du CSTV est l’une des contributions de l’université de Floride à travers le Laboratoire d’innovation pour les systèmes d’élevage dénommé Feed the future », a affirmé Fousseni Ouattara, représentant de l’université de Floride. À en croire monsieur Ouattara, la mission de ce laboratoire est d’améliorer le système d’élevage des petits ruminants. Il s’agit pour lui, de façon concrète d’impacter de la sorte la vie des populations vulnérables qui élèvent ces animaux.
« Donc l’idée derrière cette vision, est de renforcer les capacités des acteurs, de diffuser les technologies adaptées à la production et aussi, d’améliorer leurs revenus à travers des productions durables tout en respectant l’environnement », a mentionné monsieur Ouattara.
Les objectifs spécifiques poursuivis à travers les présents travaux sont notamment de faire le point de la mise en œuvre des recommandations de la dernière rencontre de concertation tenue en juillet 2021 à Ziniaré. Mais aussi de réfléchir sur une éventuelle révision des textes qui régissent le CSTV, pour prendre en compte les modifications effectuées dans le cadre de la fusion du ministère de l’Agriculture et celui des Ressources animales et halieutiques.
Après l’étape de Ouagadougou, les travaux sont prévus pour se dérouler les 27 et 28 septembre 2022 à Manga, dans le Centre-sud du Burkina Faso. À terme, les résultats de ces travaux devront permettre d’améliorer les revenus des producteurs d’une part et d’aboutir à une sécurité alimentaire d’autre part.
L’atelier en question est à la fois organisé par le ministère en charge de l’agriculture et celui de la recherche et de l’innovation.
Hamed NANEMA
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