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Affaire Dabo Boukary : « Il n’y a que des complices, pas les auteurs », remarque Me Mathieu Somé (avocat de Gilbert Diendéré)

Publié le lundi 19 septembre 2022 à 22h25min

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Affaire Dabo Boukary : « Il n’y a que des complices, pas les auteurs », remarque Me Mathieu Somé (avocat de Gilbert Diendéré)

La chambre criminelle de la Cour d’appel de Ouagadougou tient sa 3e session, pour le compte de l’année judiciaire 2021-2022, du 19 au 30 septembre 2022, au Tribunal de grande instance Ouaga II. Dix-neuf dossiers sont inscrits au rôle, dont les affaires Dabo Boukary et Guiro Ousmane.

Pour cette session, il y a 42 accusés, 44 parties civiles, 107 témoins et une trentaine de chefs d’accusations, a indiqué le procureur général, Jean Jacques Ouédraogo. Ce sont des dossiers de crimes de sang et de crimes économiques.

« Nous avons une large palette d’infractions au-delà des dossiers emblématiques qui permettent d’évacuer les dossiers qui étaient-là depuis un bout de temps et qui menaçaient peut-être même de prescription pour certains », a expliqué le Procureur général. Parmi ces dossiers emblématiques, il y a ceux de Dabo Boukary (étudiant en médecine décédé en 1990) et Guiro Ousmane (ancien directeur général des douanes).

Selon le procureur général Jean Jacques Ouédraogo, les dossiers des assises passées à Koudougou ont été reprogrammés pour cette session

La présente session s’ouvre avec le dossier dit "ministère public contre Gilbert Diendéré, Mamadou Bamba et Victor Magloire Yougbaré ». Les trois accusés vont comparaître pour les chefs d’accusations suivants : « complicité d’arrestation illégale et séquestration aggravée », complicité d’arrestation illégale et séquestration aggravée, complicité de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner, et recel de cadavre », « complicité d’arrestation illégale et séquestration aggravée ».

Pas de « folklore ».

Dès l’annonce de l’ouverture du dossier, les avocats se sont prononcés. « Je le prends avec soulagement, comme tous les Burkinabè parce que depuis un certain temps, il y a un long processus de restauration par la justice de l’État de droit », a indiqué Me Prosper Farama, l’un des avocats des ayants-droits de Dabo Boukary.

« Que les décisions de justice prises soient respectées », a souhaité Me Proposer Farama

A l’exemple du procureur général, Jean Jacques Ouédraogo, Me Prosper Farama a également souhaité que le procès respecte les règles de droit de toutes les parties. « Mais aussi avec une attention particulière à la suite qui sera réservée aux éventuelles condamnations dans ce procès », a-t-il précisé. Pour Me Farama, ce procès ne doit pas être du « folklore ».

« La vérité tout simplement »

Ce n’est pas la même impression du côté de la défense des accusés. A la question de savoir si tout est réuni pour ce procès, Me Mathieu Somé, avocat de Gilbert Diendéré, n’est pas affirmatif. « Je ne pense pas, parce que, si vous remarquez, il n’y a que des présumés complices qui sont-là. Quand on parle de complicité, les auteurs, où sont-ils ? Je ne sais pas. De ce point de vue, je ne peux pas être affirmatif », relève Me Somé.

Me Mathieu Somé défend les intérêts du général Gilbert Diendéré, dans ce dossier

Toutefois, le conseil de l’accusé Gilbert Diendéré a souhaité la manifestation de la vérité. « Que cette vérité ne soit pas la vérité attendue, mais la vérité tout simplement », a exprimé Me Mathieu Somé.

Il faut noter que l’accusé Victor Magloire Yougbaré ne s’est pas présenté à la barre. Considéré comme un fugitif, le tribunal a décidé de le « juger par défaut ». Les trois accusés sont le Général Gilbert Diendéré, (capitaine au moment des faits), le Lieutenant-colonel Mamadou Bamba (étudiant au moment des faits) et Victor Magloire Yougbaré (sergent au moment des faits).

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 19 septembre 2022 à 14:43, par C P LORRO En réponse à : Affaire Dabo Boukary : « Il n’y a que des complices, pas les auteurs », remarque Me Mathieu Somé (avocat de Gilbert Diendéré)

    Bon, la justice là, vraiment nous on peut pas parler. Sinon on a l’impression que ce ne sont que les anciens dossiers (30 ans et +) qui l’intéressent seulement et ceux-ci sont jugés au cas par cas. La justice ne peut pas dire qu’elle n’est pas au courant des autres crimes qui ont été commis aux mêmes époques. Pourquoi juger certains crimes et laisser d’autres ?

  • Le 19 septembre 2022 à 17:47, par warzat En réponse à : Affaire Dabo Boukary : « Il n’y a que des complices, pas les auteurs », remarque Me Mathieu Somé (avocat de Gilbert Diendéré)

    Il est à constater que seul Gilbert Diendéré connait les geôles de la prison pour cette période sombre de l’histoire de notre pays. Ceux à qui ont profité la patrimonialisation du pays, la déliquescence morale de la société, le vol et la captation des biens publics sont libres et se la coule douce.
    Il ne faut surtout pas que ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui fassent la même chose(répression, le bâillonnement des libertés...). Ce serait perdre de vue l’objectif premier du coup d’état qu’est la lutte contre le terrorisme. C’est là que le peuple silencieux et meurtri vous attende. De plus, il ne m’est pas revenu, un seul militant du balai citoyen lié à des affaires de corruption dont l’éradication doit se faire en même temps que la lutte contre le terrorisme. Autrement les mêmes causes produisant les mêmes effets....on se retrouvera dans quelques temps à la case départ parce que ’’quand on se goinfre devant quelqu’un qui a faim, on se met en danger, comme la patrie l’est aujourd’hui. En toute fraternité.

  • Le 19 septembre 2022 à 18:14, par Wendinmi En réponse à : Affaire Dabo Boukary : « Il n’y a que des complices, pas les auteurs », remarque Me Mathieu Somé (avocat de Gilbert Diendéré)

    Étonnant tout de même qu’il n’y ait pas d’accuser dans un tel dossier. Bamba a indiqué la victime, Yougbare à conduit les bourreaux (qui ?), Gilbert a ordonné l’enlèvement et l’enterrement du cadavre après la mort de la victme (tuée par qui ?). D’où, la notion de complicité. Autant dire d’ores et déjà qu’ils sont condamnés à perpétuité et on nous évite ainsi des dépenses inutiles.

  • Le 19 septembre 2022 à 20:36, par HUG En réponse à : Affaire Dabo Boukary : « Il n’y a que des complices, pas les auteurs », remarque Me Mathieu Somé (avocat de Gilbert Diendéré)

    La justice des blancs est compliquée surtout quand les accusés ne sont pas courageux.Allons seulement.

  • Le 20 septembre 2022 à 05:56, par Dedegueba Sanon En réponse à : Affaire Dabo Boukary : « Il n’y a que des complices, pas les auteurs », remarque Me Mathieu Somé (avocat de Gilbert Diendéré)

    Pour Dabo Boukari, la plainte est portée par qui svp ?
    Pour Guiro Ousmane qui a porté plainte ?
    De même les crimes dont on ne parle pas, est-ce à dire qu’il n’y a pas eu de plaintes ? Je veux parler des assassinats ou exécutions de Jean Baptiste Lingani, et Henri Zongo, et du meutre du juge NEBIE, pour ne parler que de ces cas parmi tant d’autres ? Pour qu’il ait jugement, il faut qu’il y ait plainte ?
    D’autres parts le pauvre Golf si détesté, a été jugé pour un putsch, un LCL croupi en prison pour soit disant tentative de putsch, délit requalifié en enrichissement illicite, alors que son frère d’armes LCL lui aussi putschiste, mais putschiste victorieux a été adoubé par des grands juges, et dirige le pays.
    J’ai du mal à comprendre et à faire confiance à ces hommes qui parlent de droit ou de justice. J’ai bien peur que maître Farama n’ait raison, car nous avons bien vu comment on a fait venir Blaise pour narguer cette justice ? Pire sur le plan international il y a un ADO qui affirme violemment qu’il se fiche des décisions de justice de la CDEAO, concernant Guillaume SORO, mais qui actionne cette même CDEAO et l’ONU pour ennuyer Assimi, à cause de ses supposés ou présumés mercenaires emprisonnés à Bamako. La justice reste toujours celle des plus forts en fait. Le droit, comme on l’avait dit sous Tom Sank, est vraiment un droit bourgeois, culturellement et d’essence occidental, or nous ne sommes pas des occidentaux. N’y a t’il pas lieu de réécrire notre droit à nous africains ? Parce que ce droit à l’occidental se moque des pauvres. D’ailleurs que faisons nous des victimes du putsch du MPSR ? Elles comptent pour du beurre ? Personne n’en parle.

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