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Burkina/Emploi : Perspective de recadrage des activités de placement, il était vraiment temps !

Publié le lundi 12 septembre 2022 à 22h10min

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Burkina/Emploi : Perspective de recadrage des activités de placement, il était vraiment temps !

Le conseil des ministres a, en sa séance du mercredi, 7 septembre 2022, adopté l’avant-projet de loi sur le nouveau Code du travail du Burkina Faso. Ce nouvel instrument juridique du travail qui comporte des innovations retient également l’attention par sa volonté de ‘’recadrage’’ dans les activités de placement dans les entreprises au Burkina ; une pratique qui s’assimile à une véritable exploitation de l’homme…, une pratique esclavagiste à laquelle s’adonne allègrement une certaine catégorie de Burkinabè.

L’avant-projet annonce des innovations majeures, dont le renouvellement du Contrat de travail à durée déterminée (CDD) qui est désormais limité à deux fois, la codification du principe du télétravail et sa mise en œuvre, un meilleur encadrement du régime du travail temporaire, la période de jouissance du repos pour allaitement (1h30mn par jour) qui passe de 14 à 15 mois, les permissions exceptionnelles qui passent de dix à quinze jours dans l’année.

« Aujourd’hui, la tendance au niveau international, à l’OIT (Organisation internationale du travail), c’est de faire en sorte que le travailleur puisse s’épanouir, éviter de stresser le travailleur. (…). C’est aussi pour cela qu’on demande de privilégier le télétravail là où cela est possible », commente un spécialiste du droit du travail. Selon le successeur de Pr Séni Ouédraogo, Bassolma Bazié, il s’agit, par ce code en gestation, de réparer les injustices depuis longtemps récriminées par les acteurs sociaux.

Et parlant d’injustices sociales qui ont pignon sur rue au Burkina, il y a ces pratiques dans les activités de placement dans les entreprises au Burkina. Un système qui a tendance à faire croire que certains salaires sont très gros pour être rétribués à des Burkinabè ; seule une petite catégorie de Burkinabè devra y avoir droit.

Par cette pratique de placement, le contexte de quête cruciale d’emploi aidant, cette catégorie de Burkinabè, par le biais de certaines de ces agences de placement, recrute pour des entreprises, en général des multinationales/étrangères, dont on connaît le niveau de traitement intéressant par rapport à nombre d’entreprises nationales.

Par ce truchement, l’employé perçoit la moitié ou même le tiers du salaire qu’il devait percevoir s’il était directement recruté par l’entreprise pour laquelle il travaille. Le gap va, lui, dans le compte de l’entreprise intermédiaire (la société de recrutement).
« Le code (nouveau) du travail veut que si l’entreprise recrute directement ou une société recrute pour une entreprise, quelle que soit la façon, il (employé : ndlr) doit recevoir le même salaire que le recrutement direct par l’entreprise. Il n’y a pas de raison qu’un agent directement recruté par une entreprise touche par exemple 200 mille et que l’entreprise passe par une société pour recruter d’autres types d’agents pour le même travail et qui n’ont même pas la moitié de 200 mille », soulève le ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, Bassolma Bazié.

Il était donc temps d’être regardant sur cette démarche immorale de certaines sociétés de placement car cette boulimie ne fait qu’agrandir le cercle des frustrations et sape les efforts de cohésion sociale tant prônée dans les discours.
Au-delà du Code du travail, il est indispensable, face à la forte demande d’emplois, que l’Etat réorganise tous ces Fonds censés financer notamment les projets et initiatives des jeunes et des femmes et ainsi être des instruments de promotion de l’entreprenariat.

Malheureusement, ces nombreux Fonds apparaissent plutôt, et jusque-là, comme des outils politiques que des politiques pour servir les populations burkinabè à travers leur public-cible. Il faut que tous ces Fonds en vigueur recouvrent, enfin, leur vocation.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 12 septembre 2022 à 22:35, par En réponse à : Burkina/Emploi : Perspective de recadrage des activités de placement, il était vraiment temps !

    Merci BASSOLMA.
    Ce code devrait même être rétroactif pour permettre de poursuivre ces entreprises esclavagistes de placement à rendre gorges, en toute logique avec le débat international sur les réparations de la traite négrière.
    Et certains de ces négriers modernes aspirent même à la magistrature suprême ? Pauvre BURKINA

    • Le 13 septembre 2022 à 09:10, par Citoyen En réponse à : Burkina/Emploi : Perspective de recadrage des activités de placement, il était vraiment temps !

      L’analyse me semble partiale et partielle car ces entreprises de placement se développent dans les pays où les grève sont sauvages et Mr Basolma a contribué à instaurer la culture de la grève sauvage si bien que les entreprises étrangères surtout, ne voulant pas avoir à faire aux tribunaux du travail ont trouvé un chemin pour court pour se débarrasser des grévistes professionnels. Quand elles demandent le changement d’un agent, le bureau de placement à déjà tout prévu dans ses contrats de travail et il est relevé et remplacer par cette horde de Demandeurs d’emplois. Conséquence, le travailleur perd sa liberté d’expression, perd 1/4 ou même un 1/2 de son salaire pour enrichir ce que vous appeler les esclavagistes et les nouveaux négriers. Assumons donc courageusement notre passé récent faites de "frappes chirurgicales" du General Basolma BAZIE.

  • Le 13 septembre 2022 à 07:39, par Bollena En réponse à : Burkina/Emploi : Perspective de recadrage des activités de placement, il était vraiment temps !

    je pense que c’est une bonne démarche à féliciter surtout en ce qui concerne les CDD et les placements que beaucoup d’entreprises exagèrent.

  • Le 13 septembre 2022 à 08:06, par A woto ! En réponse à : Burkina/Emploi : Perspective de recadrage des activités de placement, il était vraiment temps !

    Corriger les injustices est une tâche noble. Mais il ne faut pas perdre de vue certains avantages qui seront également perdus.

    1. Les sociétés de placement s’en mettent plein les poches et cela n’est pas normal. Mais à côté il y a aussi des emplois qui se créent : le personnel que la société de placement emploie.

    2. Cette loi pourrait avoir un effet inattendu : les entreprises pourraient diminuer les salaires afin de continuer à recourir aux services des sociétés de placement. L’astuce est simple : on reclasse les agents actuels sans incidence financière (on crée simplement de nouveaux intitulés de postes) et on continue à passer par une agence de placement selon une nouvelle grille salariale pour les postes devenus vacants. Pour reprendre l’exemple de l’article, au lieu de payer 200 mille, on crée le poste à 110 mille, on verse les 200 mille à l’agence de placement. Et cette loi n’aura servi à pas grand chose.

    • Le 14 septembre 2022 à 08:33, par METEB En réponse à : Burkina/Emploi : Perspective de recadrage des activités de placement, il était vraiment temps !

      A Woto, c’est tout simplemement une pratique dolosive qui peut faire perdre des plumes à l’entreprise et pas la structure de recrutement.
      Si la description du poste (ce qui est attendu de l’agent) demeure inchangee, il suffit que l’employe s’en prevale pour une raison ou pour une autre devant l’inspection du travail pour avoir gain de cause. Il en est de meme lorsqu’un employé est renvoyé pour compression de personnel et que son employeur en recrute une personne pour occupé le poste liberé.

  • Le 13 septembre 2022 à 10:30, par @@GOG En réponse à : Burkina/Emploi : Perspective de recadrage des activités de placement, il était vraiment temps !

    M.le Ministre je suis très reconnaissant pour ce que vous venez de proposer pour enfin mettre fin à cette histoire de placement ,c’est immoral ces placements.Je vous félicite pour cette injustice que vous tenez à réparer.
    Mais ,je vous invite à aplanir les injustices salariales dans la fonction publique que vous dirigez,avant la fin de votre mandat.L’histoire se souviendra de vous.On vous sais très épris de justice.
    Vous avez l’occasion rare de résoudre cette injustice qui demotive nombre de salariés.Ça mattra probablement fin à ces histoires de retard et d’absences dans les administrations.
    Je ne vous flatte pas ,c’est la vraie paie puante de notre fonction publique.
    Courage à vous !

  • Le 13 septembre 2022 à 12:43, par ABONDANCE En réponse à : Burkina/Emploi : Perspective de recadrage des activités de placement, il était vraiment temps !

    Merci M. LE MINISTRE . Il était vraiment temps que ça cesse. Ces vieux dragons voulaient noyer l’avenir de plusieurs générations et voila que vous venez comme un sauver. les cabinets de placement doivent reversée le salaire normale qu’aurai perçu le travail si ce dernier était directement recruter par l’entreprise mère et recevoir des commissions sur ses prestations. On a trop durée dans cette merdre. Puisse Dieu vous inspirer d’avantage Monsieur le Ministre. Il est aussi temps de resourdre le problème de location de maison que l’ancien MINISTRE M. BAGORO avait engagé et qui fut rangé au tirroir par les VAUTOURS DE LA REPUBLIQUE.

  • Le 13 septembre 2022 à 13:49, par Schopferer En réponse à : Burkina/Emploi : Perspective de recadrage des activités de placement, il était vraiment temps !

    Les stagaires sont pris en compte ? meme les entreprises de l’etat prends les stagaires pour le travail sans les payer. Dans les faits, cette pratique est malheureusement devenue une mauvaise habitude. Ce serait déjà une amélioration si une petite rémunération pouvait être fixée ici.

  • Le 13 septembre 2022 à 17:51, par KingBaabu En réponse à : Burkina/Emploi : Perspective de recadrage des activités de placement, il était vraiment temps !

    Les sociétés d’intérim, qui ont vu leur boom au Burkina avec J-L Serre-Combes (mort en 2019) doivent tout simplement ètre interdites d’exercice au Burkina Faso. Merci M. le Ministre. Pour une fois je vous applaudis à tout rompre.

  • Le 15 septembre 2022 à 04:44, par Wistiti En réponse à : Burkina/Emploi : Perspective de recadrage des activités de placement, il était vraiment temps !

    Bravo mr le ministre,
    C’était ma plus grande préoccupations dans le disfonctionnement du monde du travail dans notre pays. L’histoire retiendra que c’est vous qui avez mis fin au trafic moderne des êtres humains dans notre pays. Je suggère simplement que ces sangsues appelées abusivement agences de placement soient simplement interdites et que cette activité soitt confiée à un demenbrement de lEtat avec les gardes fou qui doivent aller avec.

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