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Syndicats : L’Unité d’action syndicale dénonce les velléités de remise en cause des acquis des travailleurs

Publié le jeudi 11 août 2022 à 17h45min

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Syndicats : L’Unité d’action syndicale dénonce les velléités de remise en cause des acquis des travailleurs

Le projet de décret portant définition de critères d’octroi de la prime de bilan dans les sociétés d’État, Établissements publics de prévoyance sociale mettent en péril les droits acquis par les travailleurs, selon l’Unité d’action syndicale (UAS). Il en est de même pour les mesures annoncées au niveau de l’enseignement Supérieur et de la Recherche par le gouvernement. Elle l’a fait savoir dans cette déclaration en date du jeudi 11 août 2022.

Nous vous proposons l’intégralité de la déclaration !

DECLARATION SUR LES VELLEITES DE REMISE EN CAUSE DES ACQUIS DES TRAVAILLEURS PAR LE GOUVERNEMENT DE LA TRANSITION

L’Unité d’Action Syndicale (UAS) suit depuis un certain temps les actions du gouvernement de la transition qui visent à remettre en cause des droits et acquis des travailleurs. Elle constate que des projets en cours mettent en péril les droits et acquis des travailleurs. Il s’agit du projet de décret portant définition de critères d’octroi de la prime de bilan au sein des sociétés d’Etat et Etablissements Publics de Prévoyance sociale et des mesures annoncées au niveau de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Concernant les travailleurs des Sociétés d’Etat et Etablissements Publics de Prévoyance sociale

Dans le cadre du suivi de la gestion des Sociétés d’Etat (SE) et Etablissements publics de prévoyance sociale (EPPS), la 28ème Assemblée Générale des sociétés d’Etat tenue en fin juin 2020 avait recommandé la définition de critères harmonisés d’octroi des primes de bilan au sein des sociétés d’Etat. Ainsi, en exécution de cette recommandation, le Ministère du Développement Industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et Moyennes Entreprises a procédé à l’élaboration d’un projet de décret portant définition de critères d’octroi de la prime de bilan au sein des sociétés d’Etat et Etablissements Publics de Prévoyance sociale courant avril 2021 à mai 2022 sans associer le personnel desdites sociétés. C’est seulement le 03 juin 2022 que le projet a été porté à la connaissance des Directions générales des SE et EPPS.

A leur tour, chacune d’elles a porté l’information aux partenaires sociaux en leur demandant de faire des amendements audit projet pour qu’il soit soumis pour adoption à la 30ème Assemblée générale des sociétés d’Etat qui se tenait les 23 et 24 juin 2022. Cette information a suscité inquiétude et colère légitimes chez les travailleurs, délégués du personnel et organisations syndicales des SE et EPPS.

Certains SE et EPPS ont obtenu leur taux de prime de bilan par le biais de très longues luttes acharnées et vigoureusement réprimées et d’autres et/ou à travers de longues et pénibles négociations. La pratique actuelle est que les propositions des taux de bilan sont toujours soumises et approuvées par le Conseil d’administration. Et ce dernier a toujours pris en compte les intérêts aussi bien de l’Etat-Employeur que des travailleurs.

Ce projet de décret portant harmonisation de prime dans les Sociétés d’Etat (SE) et Etablissements Publics de Prévoyance Sociale (EPPS) va immanquablement réduire le pouvoir d’achat des travailleurs dans un contexte fortement marqué par la vie chère. C’est pourquoi ils se sont mobilisés spontanément à travers leurs différents représentants du Personnel au Conseil d’administration pour dénoncer ledit projet et empêcher son adoption à l’Assemblée générale des sociétés d’Etat des 23 et 24 juin 2022.

Par la suite, ils ont adressé une lettre en date du 20 juin 2022 au Ministre en charge du commerce avec ampliation au Premier Ministre et au Ministre en charge de la fonction publique pour déplorer la non implication des partenaires sociaux dans tout le processus et demander un délai plus raisonnable pour des concertations plus larges avec leurs bases.

Pour ce faire, des séances de travail ont eu lieu dans les locaux de la SONABHY le 16/06/2022 et à la Bourse de travail le 22/06/2022 au cours desquelles les Syndicats et Délégués du personnel des SE et EPPS (LA POSTE BURKINA FASO, CNSS, SONABEL, ONATEL, ONEA, SONABHY, SOPAFER-B, SONATUR, SBT, LNBTP, LONAB, CARFO), après examen et analyse des modalités de calcul du montant de la prime de bilan qui leur a été soumis sont tous arrivés à la conclusion que le projet aura un effet négatif sur le dispositif de motivation interne applicable et appliqué depuis plusieurs années suite à de longues luttes et pénibles négociations.

Concernant les travailleurs de l’enseignement supérieur et de la recherche
De nouvelles mesures ont été prises ou sont envisagées qui concernent les diverses catégories de travailleurs : les enseignants-chercheurs, les chercheurs, les hospitalo-universitaires, les enseignants à temps plein (ETP) et les ingénieurs de recherche.
Parmi ces mesures, on note principalement :

-  l’arrêté n°2020-189 du 04 juin 2020 portant fixation des obligations des enseignants-chercheurs qui a été adopté en catimini et qui remet gravement en cause des acquis des enseignants-chercheurs. Cet arrêté est contraire à l’arrêté conjoint n°2012-108/MESS/MEF du 23 avril 2012 fixant les taux de prise en charge des actes de la vie universitaire et des commissions ad’ hoc dans les institutions publiques d’enseignement supérieur et de recherche (IESR) et au Centre National des Œuvres Universitaires (CENOU) et ses différentes modifications.

Il supprime la prise en charge de la participation aux jurys de délibération et crée sciemment une confusion entre jury de correction et copies supplémentaires et fait passer le nombre de copies à corriger de 250 par an et par enseignant à 250 par module. Cela revient à dire que l’enseignant qui dispense deux (02) modules par exemple dans les filières et niveaux à fort effectif aura dans ses attributions obligatoires 500 copies à corriger ;

-  le décret 0435 du 9 mai 2019 portant organisation des emplois des enseignants-chercheurs qui interdit la nomination des enseignants à temps plein et des ingénieurs de recherche ayant soutenu leur thèse à la fonction d’assistant ;
-  la note n°2021/007/IMESRSI/SG du 12 janvier 2021 adressée aux responsables d’institution publique d’Enseignement Supérieur et de Recherche, contrairement aux conditions de candidature au CAMES qui interdit de présenter les candidatures des ETP et ingénieurs de recherche ayant soutenu leur thèse au CAMES ;

-  le décret n°2020-0238 du 25 mars 2020 portant fixation du volume horaire des enseignants-chercheurs qui augmente de façon insidieuse le volume horaire statutaire des enseignants-chercheurs ayant le grade pour encadrer les étudiants et stagiaires ;

Concernant les nouvelles mesures envisagées, il convient de citer :
-  celles relatives à la suppression des voyages d’études, de la subvention de l’Etat pour les candidatures aux différents grades du CAMES, de la prise en charge des concours d’agrégation ;
-  celle sur le conditionnement de l’avancement des enseignants-chercheurs et des chercheurs à un système de suivi-évaluation de leurs activités ;
-  le projet d’augmentation du volume horaire des enseignants-chercheurs et des chercheurs ;
-  le projet de suppression de la prime de recherche pour les enseignants à temps plein et les ingénieurs de recherche ;
-  etc.

Les mesures ci-dessus évoquées remettent en cause des acquis et droits des travailleurs et constituent d’une part un risque énorme de trouble de la paix sociale, de la quiétude dans nos universités et une sérieuse menace contre l’enseignement supérieur et la recherche dans notre pays. Nul n’ignore pourtant le sacrifice incommensurable que l’enseignant du supérieur et des grandes écoles consent depuis fort longtemps pour le bon fonctionnement de nos universités et instituts supérieurs. A défaut de le soulager il ne faut pas en rajouter.

Par la présente déclaration, l’UAS prend l’opinion publique à témoin et interpelle le gouvernement à prendre la bonne mesure de la situation et à surseoir à ces tentatives de remise en cause des acquis des travailleurs dans l’intérêt de la paix sociale, de la productivité des sociétés d’Etat et du développement de l’enseignement supérieur et de la recherche.

En tout état de cause, l’UAS prendra ses responsabilités en temps opportun et tiendra le gouvernement pour seul responsable de la détérioration du climat social dans les sociétés d’Etat et au niveau de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Ouagadougou, le 11 août 2022

Pour les Secrétaires Généraux :

Ont signé :

Le Président de mois des centrales syndicales

Olivier Guy OUEDRAOGO
Secrétaire Général/CSB

Le Président de mois des syndicats autonomes

Alain SOME
Secrétaire Général/SYNTRAPOST

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Vos commentaires

  • Le 11 août 2022 à 18:36, par Celio En réponse à : Syndicats : L’Unité d’action syndicale dénonce les velléités de remise en cause des acquis des travailleurs

    C’est pourquoi on avait recommandé une transition d’au plus 18 mois pour éviter que des gens qui n’ont pas une connaissance du fonctionnement des services de l’état ne veuillent semer la zizanie dans le pays. Tandis que vous vous revoyez à la hausse vos salaires et émoluments vous voulez recupérer le manque à gagner sur les avoirs des honnêtes travailleurs qui, dejà tiraient le diable par queue ! ça c’est de la provocation pure et simple. Je pense que la transition par ses agissements diminue chaque jour un peu plus son degré de confiance et de sympathie au sein de la population et élargie le cercle du contre-pouvoir. Cette transition commence vraiment à inquiéter. En tout cas ça là ça sera du pile ou face. Bonne chance

  • Le 11 août 2022 à 19:16, par HUG En réponse à : Syndicats : L’Unité d’action syndicale dénonce les velléités de remise en cause des acquis des travailleurs

    Dans d autres pays il y a une plateorme commune a tous les travailleurs et les ecart de salaires entre travailleurs n est pas elevés.Mais dans mon pays cest autre chose.Mon pays est le seul pays au monde ou des travailleurs de categorie inferieure ont souvent des salaires elevés que certains de categorie superieure et les soi disant syndicats forts trouvent cela normal.Si vos droits sont brimés vous savez ce que vous devriez faire Ha j oibliais que le ministre des travailleurs est un ancien soi disant syndicaliste dans un pouvoir de coup. D etat.C est votre ancien ami.Quand le mpp vous accordait des avantages en violation de la loi 081 vous etiez contents.

  • Le 11 août 2022 à 19:31, par warzat En réponse à : Syndicats : L’Unité d’action syndicale dénonce les velléités de remise en cause des acquis des travailleurs

    Ils veulent continuer à se payer des primes alors qu’il y a des investissements souvent mineurs pour améliorer les services rendues aux populations. En exemple, il est rare les weekend où il n’y a pas de suspension de la fourniture en eau et ou en électricité dans nos villes. A Koudougou, depuis près d’une dizaine d’années l’accès à l’eau potable de l’ONEA est médiocre voire nul dans certains secteurs. Donc c’est irresponsable de faire comme avant et continuer à se payer des primes et autres 13e mois......

  • Le 12 août 2022 à 00:16, par kouka En réponse à : Syndicats : L’Unité d’action syndicale dénonce les velléités de remise en cause des acquis des travailleurs

    J’espere que le gouvernement appliquera à la lettre toutes ces dispositions sans aucun égard pour le gangstérisme corporatiste appellé abusivement syndicalisme. C’est ce gangstérisme corporatiste qui est à l’origine des inéquités énormicimes constatées dans le traitement des travailleurs puplics au Burkina Faso. Jamais de plateforme commune pour tous les travailleurs ou une augmentation de salaire pour tous les travailleurs. C’est toujours les memes, les mieux nantis des travailleurs qui exigent encore et encore d’autres avantages ou ne veulent rien céder. Ce qui est injuste et cynique c’est que ces personnes utilisent le nom de tous les travailleurs pour leur revendications mesquines et extremement égoistes.

  • Le 12 août 2022 à 00:22, par kouka En réponse à : Syndicats : L’Unité d’action syndicale dénonce les velléités de remise en cause des acquis des travailleurs

    J’espere que le gouvernement appliquera à la lettre toutes ces dispositions sans aucun égard pour le gangstérisme corporatiste appellé abusivement syndicalisme. C’est ce gangstérisme corporatiste qui est à l’origine des inéquités énormicimes constatées dans le traitement des travailleurs puplics au Burkina Faso. Jamais de plateforme commune pour tous les travailleurs ou une augmentation de salaire pour tous les travailleurs. C’est toujours les memes, les mieux nantis des travailleurs qui exigent encore et encore d’autres avantages ou ne veulent rien céder. Ce qui est injuste et cynique c’est que ces personnes utilisent le nom de tous les travailleurs pour leur revendications mesquines et extremement égoistes.

  • Le 12 août 2022 à 05:59, par Nayda En réponse à : Syndicats : L’Unité d’action syndicale dénonce les velléités de remise en cause des acquis des travailleurs

    Dans un passé récent c’était la grève systématique et maintenant que l’autre est parvenu à ses fins, il participe de façon collégiale à remettre en causes vos acquis ! vous ne pouvez que vous en prendre à vous même….

  • Le 12 août 2022 à 10:33, par @@GOG En réponse à : Syndicats : L’Unité d’action syndicale dénonce les velléités de remise en cause des acquis des travailleurs

    Je ne sais pas si les nouveaux maîtres du pays comprennent ce que je leur disais y a pas longtemps à propos des inégalités salariales dans notre fonction publique et dans cette plateforme .
    Des agents d’autres ministères à catégories inférieures touchent le multiple du salaire d’autres agents dont les catégories sont supérieures sans que l’on leur dise pourquoi.Des agents même de cette même fonction publique ont des avantages injustes , malhonnêtement acquis ,sans que les tenants du pouvoir pipent mot.
    C’est tellement criard cette injustice que ça frise l’indécence.
    Pour mettre fin à cette inégalité,l’UAS n’ignore pas la solution, mais elle distrait et endort les militants.Ces mêmes pseudo leaders sont responsables de ce drame salarial dont souffrent de nombreux agents .On les voit tenir des conférences çà et là sans convaincre les militants.
    De l’harmonisation ou de la mise à plat des salaires , personne ne dit plus mot.Pourtant une conférence coûteuse à ce sujet a été organisée sous Rock assortie de résolutions restées lettres mortes.
    En réalité les leaders syndicaux sont les seuls à profiter du désordre salarial dans notre pays.Mais personne ne le saura.Leur patron devenu ministre ,lui qui fut récemment leader critique dans la lutte contre les inégalités salariales est maintenant amorphe ,bouche bé parce qu’il a eu son compte.Dommage pour nous travailleurs au Burkina Faso.

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