Sécurité routière au Burkina : Les autorités sensibilisent les populations au port du casque
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Plus de 85% des victimes d’accidents de la circulation routière ont des traumatismes crâniens graves et 80% d’entre elles sont des utilisateurs de deux roues motorisées. Ce sont là, les statistiques publiées ce lundi 9 août 2022 à Ouagadougou, lors du lancement de la 6e édition de la semaine consacrée à la sécurité routière.
Selon les chiffres annoncés, sur 100 accidents qui se produisent au Burkina Faso, 80 sont du fait de l’homme. Dans le même temps, plus de 85% des victimes d’accidents de la circulation routière ont des traumatismes crâniens graves et 80% d’entre elles sont des utilisateurs de deux roues motorisées. Un état de fait, illustré par les images exposées pour une prise de conscience de chaque Burkinabè.
C’est donc ce qui justifie le thème de la 6e édition de la semaine dédiée à la sécurité routière, intitulé : « Le port du casque, une nécessité vitale ». Ainsi, au regard des innombrables accidents de la circulation routière qui endeuillent les familles, le gouvernement burkinabè saisit le taureau par les cornes.
L’appel du Premier ministre
« L’heure est à l’action », interpelle le Premier ministre Albert Ouédraogo. Car il n’est pas question pour lui, de politique lorsqu’il s’agit de « nos familles, nos communautés et nos espoirs qui sont menacés ». Albert Ouédraogo souligne par conséquent qu’il est temps d’aller vers l’application des textes réglementaires sur le port du casque et du contrôle sanction.
Face aux ressources limitées de l’État pour relever les défis de la sécurité routière, le chef du gouvernement lance un vibrant appel aux partenaires techniques et financiers, aux compagnies d’assurance, aux sociétés pétrolières, aux concessionnaires de véhicules..., afin de soutenir les actions entreprises dans ce sens.
Interpellation est aussi faite à l’endroit des agents chargés des contrôles routiers, en vue de rompre avec les pratiques anormales et d’œuvrer véritablement à la promotion des bonnes pratiques.
Le ministre en charge des transports, Mahamoudou Zampaligré a toutefois signalé que le port du casque n’aurait un sens que « si les autres règles de la circulation routière sont scrupuleusement respectées ». Il a rappelé de ce fait, que le bon citoyen est celui qui s’auto discipline. Car il n’a nullement besoin de présence de forces de l’ordre pour marquer l’arrêt à un feu tricolore ou encore à un panneau de stop.
Les activités inscrites prévues pour cette édition
Ainsi, dans l’optique de sensibiliser davantage les populations, il est prévu une batterie d’activités durant la semaine de la sécurité routière (9 au 13 août 2022). Ce sont notamment l’organisation d’une séance de sensibilisation sur le port du casque et de la ceinture de sécurité au niveau du carrefour de la Jeunesse dans le quartier Tampouy de Ouagadougou, le 11 août à 8h. La distribution tout au long de ladite semaine, du décret portant obligation d’intégrer le casque aux équipements de la moto lors de la vente.
Mais aussi l’organisation d’une séance d’aérobic au rond-point des Martyrs, le vendredi 12 août à 15h30. Sans oublier l’organisation d’une caravane sur le port du casque avec pour lieu de départ, la Place de la Nation, le samedi 13 août.
Étant en majorité les premiers utilisateurs des motocycles, les jeunes ont été invités à participer activement aux différentes activités inscrites à l’ordre du jour. « J’invite la jeunesse à suivre attentivement les différentes thématiques qui seront abordées afin de bien cerner le phénomène de l’insécurité routière », lance à la frange jeune, Abdoul Wabou Drabo, ministre des sports, de la jeunesse et de l’emploi.
Le décret portant obligation d’intégrer le casque dans la vente des engins
En rappel, le décret n°2005-251/PRES/PM/MCPEA portant obligation d’intégrer le casque dans la vente des engins, dispose qu’il est impératif pour tout commerçant vendeur de cyclomoteurs, vélomoteurs et motocyclettes d’intégrer le casque de protection agréé par l’administration, aux équipements d’accompagnement de ces véhicules lors de l’opération de vente. Le type de casque et ses références doivent être mentionnés sur la facture délivrée au client, sur le certificat de conformité et sur le certificat de vente exigé lors de l’immatriculation.
Le non-respect des textes du présent décret est sanctionné conformément à la loi n°15/94/ADP du 5 mai 1994 portant organisation de la concurrence au Burkina Faso, notamment d’une amende d’un à vingt-cinq millions de francs CFA, d’un emprisonnement de deux mois à deux ans ou de l’une de ces peines seulement.
En cas de récidive, la peine ci-dessus peut être portée au double. En outre, il pourrait être ordonné la cessation temporaire ou définitive de toute activité sur l’étendue du territoire national.
Hamed NANEMA
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