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Burkina/Insécurité : Les femmes de plus en plus impliquées dans les actes terroristes, s’inquiète le ministre du genre et de la Famille

Publié le vendredi 29 juillet 2022 à 22h25min

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Burkina/Insécurité : Les femmes de plus en plus impliquées dans les actes terroristes, s’inquiète le ministre du genre et de la Famille

Le commandant des opérations du théâtre national (COTN), lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni a, vendredi 29 juillet 2022 à Ouagadougou, fait le point des opérations de sécurisation du territoire national.

Pour cette sortie instituée pour faire le point régulier des actions dans la lutte contre le terrorisme, le premier responsable de la COTN avait à ses côtés, le ministre en charge du Genre et de la Famille, Salimata Nébié.

Invitée donc à ce point de presse, Salimata Nébié s’est inquiétée de l’implication de plus en plus des femmes en faveur des terroristes. Selon le ministre, ces femmes font dans le renseignement, l’appui logistique et autres secours aux terroristes. C’est pourquoi, elle lance un appel aux femmes à se départir de ces actes.

Le ministre a cependant expliqué qu’une direction générale en charge de la question a été, à cet effet, créée au sein de son département.

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INTERVENTION DE LA MINISTRE DU GENRE ET DE LA FAMILLE

Mesdames Messieurs les journalistes ;

Je voudrais saisir cette tribune pour évoquer une problématique, disons un tournant inquiétant de la lutte anti – terroriste dont on parle peu, mais qui prend de l’ampleur. Il s’agit de la participation de plus en plus active des femmes dans les activités et actions terroristes.

Avant de développer ce sujet, je voudrais renouveler ma pieuse pensée à l’endroit des personnes, civiles, militaires et VDP tombées pour la Patrie. Je réitère ma compassion à toutes les victimes du terrorisme et particulièrement aux femmes et aux enfants dont les souffrances interpellent la conscience humaine.

A leur endroit, l’État ne ménagera aucun effort pour marquer sa solidarité permanente, et ce avec l’accompagnement bienveillant des partenaires. C’est le lieu pour moi de saluer et d’encourager toutes les initiatives enclenchées dans le but de réduire les conséquences dramatiques dont sont particulièrement victimes les femmes et les enfants.

Ceci dit, il nous revient de façon récurrente que des femmes participent de plus en plus aux actions terroristes aux côtés des hommes. En effet, l’on observe qu’elles sont actives sur tout le spectre des activités terroristes : elles participent à la génération de combattants terroristes, au renseignement sur les activités des FDS, au soutien logistique des groupes armés terroristes, et enfin à l’action armée lors des attaques.

En exemple, lors de l’attaque du détachement de Barsalgho du 10 juillet 2022, l’on a observé des femmes haranguer les combattants terroristes pour les unes et attaquer des domiciles pour les autres. Cette façon de faire avait déjà été observée sur la majorité des attaques antérieures de détachements ou de localités comme celles de Gaskindé, Namsiguima, ou Solhan. Dans d’autres contrées, elles sont leaders de groupes armés terroristes. Dans la récente attaque du détachement de Kelbo du 25 juillet dernier, elles ont été observées en train de ramasser les blessés et les morts terroristes.

Au regard du rôle que les femmes jouent au sein de nos sociétés, cette tendance est très inquiétante. Les femmes sont supposées être des actrices de paix, plutôt que des auteurs de violences. Au début de la crise et jusqu’à ce jour, elles étaient des victimes directes ou collatérales des attaques. Le rôle des femmes comme actrices de paix doit être promu et préservé.

C’est pourquoi, je voudrais interpeller les mères, épouses et parentes de nos frères qui ont pris les armes pour diverses raisons, contre la PATRIE de s’investir dans la production de la paix.

Oui, parce que, en tant qu’épouses, sœurs, mères ou parentes de membres des groupes armés, votre contribution pour redonner l’espoir qu’une vie familiale est possible. Vous pouvez avec tact, bon cœur de femme, sensibiliser vos maris, vos frères et vos enfants afin qu’ils saisissent les opportunités qu’offre le dialogue enclenché pour quitter la pénible vie de la brousse pour une vie en famille bien meilleure à vos côtés.

A l’endroit de vos maris qui ont fait le choix de rejoindre la vie sans issue des groupes armés, dites-leur que ce choix rend vulnérable sinon BRISE la vie de votre couple. Parlez leur des angoisses permanentes qui vous tenaillent, vous et vos enfants en bas âge. Faites-leur comprendre que leur absence vous prive, vous et vos enfants de leur affection et crée les mêmes stigmates sur les autres femmes et enfants.

A vos enfants qui ont rejoint ces groupes, exprimez-leur votre affection maternelle et invitez-les à revenir à la maison en abandonnant cette option périlleuse.

A mes sœurs qui ont rejoint ou encouragent les groupes armés, je les invite à privilégier la voie qui conduit à la paix, car aucun enseignement n’encourage une femme à ôter sans discernement, la vie de son SEMBLABLE.

Dans ces groupes armés, Vous êtes sujettes à toutes formes de vice : drogue, viols, utilisations et abus inhumains indignes. Votre place et votre rôle, c’est de contribuer la prévention et la gestion des conflits.

Saisissez l’offre du dialogue ou rendez-vous discrètement dans les détachements militaires pour déposer vos armes. Vous y serez bien accueillies en vue d’une meilleure réinsertion dans la société.

Abandonnons les armes afin de reconstruire ensemble la vie en famille pour le bonheur de nos enfants. Vive la paix au Faso.

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