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Burkina : « Quand un pays traverse une crise comme la nôtre, chacun doit accepter de consentir un sacrifice » (Boureima Ouédraogo, AJP-BF)

Publié le vendredi 22 juillet 2022 à 22h06min

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Burkina : « Quand un pays traverse une crise comme la nôtre, chacun doit accepter de consentir un sacrifice » (Boureima Ouédraogo, AJP-BF)

Le processus de réconciliation nationale et de cohésion sociale préoccupe l’Alliance des jeunes patriotes du Burkina Faso (AJP-BF) qui a, par une conférence de presse animée à cet effet ce vendredi 22 juillet 2022 à Ouagadougou, supplié chaque Burkinabè de consentir le sacrifice.

« Par moment, il faut savoir prendre des décisions fortes pour pallier à des problèmes qui ont trait à l’intérêt supérieur de la nation, surtout lorsque la vie de la nation est menacée comme notre cas », avance, à travers la déclaration lue par son président, Boureima Ouédraogo, l’Alliance des jeunes patriotes du Burkina Faso (AJP-BF).

L’organisation se convainc également qu’aucun processus de réconciliation ne peut faire l’unanimité au sein de l’opinion publique.

« La réussite de la réconciliation dans notre pays doit passer par des sacrifices au niveau politique, social et surtout au niveau juridique. Au niveau politique, elle peut être appréhendée dans le sens de la paix des braves. Ces braves sont ces leaders qui ont dirigé notre pays à un moment donné de son histoire (anciens chefs d’Etat) », ébauche Boureima Ouédraogo, qui suggère également l’organisation à nouveau d’une rencontre entre ces anciens chefs d’Etat en vue de les réconcilier. Il estime que leur réconciliation entraînera celle de plusieurs autres de leurs partisans. Le président de l’AJP-BF pense que l’arrivée de Blaise Compaoré procédait de cette vision d’unir les Burkinabè.

Des membres de l’AJP-BF

Dans leur schématisation, il y a ce que les conférenciers ont ensuite qualifié de « paix des demi-braves », qui, selon eux, consiste à créer un climat d’échanges et de réconciliation entre les leaders politiques.

« La réconciliation au niveau social est un processus qui devrait être conduit par les autorités coutumières et religieuses qui disposent d’une grande responsabilité dans la quête perpétuelle d’une paix durable. Elles auront pour missions de sensibiliser les populations sur les pratiques de réconciliation et travailler à apaiser les cœurs des victimes et des parents des victimes », déroulent les responsables de l’AJP-BF, invitant chaque Burkinabè à soutenir toute initiative visant à créer la paix et à renforcer le vivre-ensemble.

Le président de l’AJP-BF, encadré de son secrétaire général (à gauche) et de son responsable chargé à l’organisation

Au plan juridique, ils proposent la « justice transitionnelle ». La justice transitionnelle s’entend ici, dit M. Ouédraogo, par une justice qui s’adapte aux défis du moment. Il retient que le HCRUN (Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale) a identifié plus de 5 000 dossiers, que la justice classique n’a pas pu épurer. D’où la nécessité, à son avis, de trouver des mécanismes pour solder tout cela. « Dans le processus de réconciliation, chacun doit faire violence sur lui-même, y compris la justice elle-même », commente-t-il.

« La réconciliation est l’oxygène de la lutte contre l’insécurité. Nous invitons les Burkinabè à accorder une chance à la réconciliation nationale et à soutenir toute initiative de recherche de compromis dynamique pour une paix durable au Faso », lance Boureima Ouédraogo.

« Quand un pays traverse une crise comme la nôtre, chacun doit accepter de consentir un sacrifice », souligne-t-il.

Les responsables de l’organisation disent travailler dans la sensibilisation de la jeunesse afin qu’elle œuvre à la promotion de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale. A cet effet, un panel sur la réconciliation nationale est annoncé pour le samedi 30 juillet 2022 à l’université de Ouagadougou.

O.L
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 22 juillet 2022 à 19:07, par Paul En réponse à : Burkina : « Quand un pays traverse une crise comme la nôtre, chacun doit accepter de consentir un sacrifice » (Boureima Ouédraogo, AJP-BF)

    Et, vous ? en donneur de leçons, quels sacrifices avez vous consentis à part se pavaner devant un micro pour une conférence de presse ?

  • Le 22 juillet 2022 à 19:08, par Paul En réponse à : Burkina : « Quand un pays traverse une crise comme la nôtre, chacun doit accepter de consentir un sacrifice » (Boureima Ouédraogo, AJP-BF)

    Et, vous ? en donneur de leçons, quels sacrifices avez vous consentis à part se pavaner devant un micro pour une conférence de presse ?

  • Le 23 juillet 2022 à 06:39, par HUG En réponse à : Burkina : « Quand un pays traverse une crise comme la nôtre, chacun doit accepter de consentir un sacrifice » (Boureima Ouédraogo, AJP-BF)

    la réconciliation entre les anciens chefs d État n est pas notre problème.Le MPSR doit lutter contre le terrorisme car un pouvoir acquis par les armes ne peut pas réconcilier pas les gens.D ailleurs il faut que les décisions de justice puissent s appliquer avant de parler de réconciliation. En plus si les bourreaux sont arrogants il est difficile de se réconcilier.

  • Le 23 juillet 2022 à 09:35, par Hore gari En réponse à : Burkina : « Quand un pays traverse une crise comme la nôtre, chacun doit accepter de consentir un sacrifice » (Boureima Ouédraogo, AJP-BF)

    Est ce que ces jeunes savent de quoi ils parlent ? Souvent c’est dommage de sauter du coq à l’âne et déverser des âneries dans les conférences de presse.
    De quelle sacrifice parlez vous ? Que les parents des victimes pardonnent sans connaître qui a tué ? Comment ? Quand ? Et pourquoi ?
    Avez vous perdu un proche du fait des différents régimes qui se sont succedés dans ce pays ?
    Connaissez vous la douleur des parents et les conséquences sociales de la perte d’un proche ?
    De grâce prenez vos petits sous et ayez l’amabilité de respecter la douleur d’autrui.
    Dans ce pays il faut réapprendre aux gens à respecter la vie humaine qui est sacrée.
    Dans la vie l’argent n’est pas une valeur mais plutôt un moyen !!!!!!

  • Le 23 juillet 2022 à 11:51, par jan jan En réponse à : Burkina : « Quand un pays traverse une crise comme la nôtre, chacun doit accepter de consentir un sacrifice » (Boureima Ouédraogo, AJP-BF)

    Hummm, quand des zouaves opportunistes apparaissent tel des champignons vénéneux après la pluie, c’est grave. En plus de ça les prisonniers du procès Sankara se baladent librement. Où va se pays ?? Dieu seul le sait. Moi j’accuse le "révolution" du 4 août 83 qui est la vraie source des problèmes que ce pays rencontre.

  • Le 23 juillet 2022 à 12:00, par Le Duc du Yatenga Nouveau En réponse à : Burkina : « Quand un pays traverse une crise comme la nôtre, chacun doit accepter de consentir un sacrifice » (Boureima Ouédraogo, AJP-BF)

    Heureusement qu’il existe d’autres Organisations de jeunesse. La question du Burkina n’est pas une affaire de "grin" de thé, Boureima OUEDRAOGO ! La réconciliation telle que la conçoit de nos jour n’est pas le problème du Burkina. C’est une peur que les vauriens ressentent, vu que la Révolution Nationale est en marche et à grand pas. Et c’est ça que l’AJP/BF doit saisir comme sujet d’analyse et de débat constructifs pour ne pas encore être dépassée à ce moment-là. Le Duc n’aime pas les mouvements garés !!

  • Le 23 juillet 2022 à 15:31, par Floda En réponse à : Burkina : « Quand un pays traverse une crise comme la nôtre, chacun doit accepter de consentir un sacrifice » (Boureima Ouédraogo, AJP-BF)

    Du n’importe quoi chacun doit consentir à un sacrifice dans cette vie chère où le président et son gouvernement ont doublé leurs salaires, pendant que ceux qui sont au front ont des primes de misère et que dire des VDP ?

  • Le 23 juillet 2022 à 20:05, par jeunedame seret En réponse à : Burkina : « Quand un pays traverse une crise comme la nôtre, chacun doit accepter de consentir un sacrifice » (Boureima Ouédraogo, AJP-BF)

    Ces alliances et autres marchés de jeunes pullulent et récitent répètent des choses sans grande portée à nos oreilles tout simplement parce qu’on les écoute.

  • Le 23 juillet 2022 à 20:56, par Le Vigilent En réponse à : Burkina : « Quand un pays traverse une crise comme la nôtre, chacun doit accepter de consentir un sacrifice » (Boureima Ouédraogo, AJP-BF)

    Boureima Ouédraogo, tu dis que "chacun" doit accepter de consentir des sacrifices, mais apparemment, ton "chacun la" semble unipolaire en ce qu’il n’est pas pris dans le sens de "le uns et les autres sans exception aucune". On dirait qu’en ce qui concerne surtout le volet juridique, tu demandes aux victimes de consentir des sacrifices pour le bonneur exclusif des auteurs et responsables des crimes. C’est bizarre ta conception de sacrifice a consentir.
    Pour ma part les sacrifices a consentir par chacun consisteront en ce que :
    - les auteurs des crimes acceptent de dire la virite, de reconnaitre leurs tords, d’eviter les manoeuvres tendant a echapper a la justice et de demansder pardon aux victimes et/ou a leurs ayants droit ;
    - et les victimes et/ou leurs ayants droit acceptent la demande de pardon.

  • Le 24 juillet 2022 à 15:37, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Burkina : « Quand un pays traverse une crise comme la nôtre, chacun doit accepter de consentir un sacrifice » (Boureima Ouédraogo, AJP-BF)

    Je partage la désolation des précédents intervenants de constater que les dirigeants de fait du pays, sous couvert de "libération du territoire" font la même politique politicienne que leurs prédécesseurs avec l’usage immodéré des "OSC" instrumentalisées.

    C’est aussi triste et inquiétant de voir que ce sont des jeunes qui sont utilisés généralement, ce qui montre leur détresse et l’irresponsabilité de ceux qui hypothèquent l’avenir du pays qu’ils représentent.

    Mais malgré tout, cela a un avantage, celui de nous décrypter la pensée, le message de ceux qui nous gouvernent "par embuscade" pour emprunter les termes d’un chroniqueur télé. On pourrait interpréter ainsi le contenu de cette conférence de presse :

    Burkinabè, l’heure étant grave et notre existence menacée, nous vous exhortons à faire des sacrifices, et à renoncer aux mirages qui vous ont emmené à cette situation. Renoncez à la démocratie, à l’état de droit, à la vérité, à la justice.

    Acceptez que les militaires vous dirigent par coup d’état ou par simulacre d’élections, que les crimes restent impunis, que les accusés et condamnés soient blanchis et reviennent aux affaires, et en échange, vous aurez la paix. Sinon...

    C’est le prix à payer pour sortir de la violence terroriste qui vous a suffisamment "conscientisé" pour que vous acceptiez un coup d’état en 2022 alors que vous l’aviez farouchement refusé en 2015. Pour votre bien, pour la paix et la réconciliation, allez plus loin dans "l’acceptation".

    Le problème, c’est que si c’est cela, ça signifie aussi que le terrorisme n’est pas venu par hasard mais qu’il aurait donc été suscité et entretenu dans ce but politique ultime. Quand à la folie d’une telle "doctrine" politique qu’on pourrait appeler "état de non-droit et d’injustice", inutile de développer sur ça, le seul fait que des gens pensent que ce soit possible montre la perdition qui est la nôtre. Comment peut-on imaginer calmer une crise née de l’impunité par plus d’impunité ?

    Mais quelle serait alors la réponse des burkinabè à cette "proposition" ? Cette situation fait penser à celles du régime Bédié avant le coup d’état ou de Gbagbo avant la rébellion. Celle où ceux qui ont le pouvoir, convaincus d’avoir le monopole de la force, veulent imposer des choses inacceptables à leurs concitoyens, l’injustice, notamment la confiscation du pouvoir par un groupe, par la violence physique, économique et juridique dans l’impunité.

    Le résultat est généralement la révolte violente, et la désagrégation de l’état, la seule question étant de savoir quand et où ça va éclater avant de se généraliser, coup d"état, rébellion armée, insurrection populaire ? Dans notre cas, ajouté au terrorisme, ça peut signifier la "somalisation" pour des décennies, à cause de l’égoïsme et de l’entêtement de quelques uns qui disent "nous ou le chaos".
    Resterons-nous aveugles jusqu’à tout laisser détruire ?

  • Le 25 juillet 2022 à 11:19, par Bestiscoming En réponse à : Burkina : « Quand un pays traverse une crise comme la nôtre, chacun doit accepter de consentir un sacrifice » (Boureima Ouédraogo, AJP-BF)

    ""la réconciliation est l’oxygène de la lutte contre l’insécurité.""hmmm si cette affirmation est vraie,il faut noter aussi en grand caractère que l ’INJUSTICE EST L’OXYGENE DE L’INSECURITE..

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