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École primaire de Yilou : « Le préfet a dit de tenir compte de l’espace restant pour une bonne cohésion sociale », explique Karim Sawadogo

Publié le jeudi 21 juillet 2022 à 11h31min

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École primaire de Yilou : « Le préfet a dit de tenir compte de l’espace restant pour une bonne cohésion sociale », explique Karim Sawadogo

« Le préfet et les anciens du village ont dit de tenir compte de l’espace restant pour une bonne cohésion sociale ». C’est ce qu’a laissé entendre Karim Sawadogo, l’ex maire de Guibaré qui est accusé de morcèlement du domaine scolaire de l’école primaire de Yilou et d’avoir érigé un bar à proximité de l’établissement. Pour nous donner sa version des faits, M. Sawadogo a demandé à ce qu’on vienne découvrir de nous-mêmes ce qui se passe. Pour ce faire, Lefaso.net est allé à sa rencontre le samedi 16 juillet 2022 à Yilou.

Arrivé à Yilou aux environs de 13h, nous appelons l’ex maire de Guibaré, Karim Sawadogo, qui se déplace lui-même pour nous conduire à son domicile. Au bout d’un trajet de cinq minutes, nous voici chez lui. Nous déclinons l’objet de notre présence. « Comme je vous l’annonçais au téléphone, des habitants de votre localité vous reprochent le morcèlement du domaine scolaire de Yilou et d’y avoir bâti à proximité un bar. Qu’avez-vous à dire face à ces accusations ? ».

Et l’ex maire de répondre : « Comme vous êtes venu, je n’ai pas grand commentaire. Je suis natif de Yilou et mon père fut chef de terre qui a géré le village pendant 17 ans. Je vous informe que le domaine scolaire en question est une grande partie de son champ, une grande partie du champ du chef feu Yilou Naaba Raogo ».

Karim Sawadogo, ex maire de la commune de Guibaré

M. Sawadogo explique que le domaine scolaire étant jusque là sans document qui atteste son existence, l’actuel préfet de Guibaré a pris l’initiative de le délimiter le mardi 12 juillet 2022 en sa présence et celle du Conseil villageois de développement, du commissaire de police et des membres du bureau APE. « Pendant qu’on parcourait ensemble le domaine scolaire pour sa délimitation, certaines personnes ont exigé qu’on retienne les anciennes limites. Alors que ces limites-là sont déjà occupées ».

À en croire l’ex maire de Yilou, le préfet, de concert avec le bureau APE et les anciens du village, ont décidé de ne pas détruire d’habitations. Ce, d’autant plus que le domaine n’avait pas été délimité au préalable. « Le préfet et les anciens du village ont estimé qu’il est mieux pour une bonne cohésion sociale, de tenir compte de l’espace restant. Ainsi, toute personne qui viendrait désormais à s’y introduire, répondra devant la justice », affirme-t-il.

Manrewendé, l’une des personnes venues pour témoigner de la véracité des propos de M. Sawadogo

Pendant que nous étions en entretien, des jeunes mais aussi quelques personnes avancées en âge ont rejoint la demeure de l’ex maire pour lui apporter leur soutien et attester de la véracité de ses propos.
Poursuivant son récit, M. Sawadogo en vient au bar décrié par des habitants du village. « Parlant du maquis, c’est mon épouse qui, après avoir ouvert son restaurant, est passé à l’ouverture de celui-ci. Et je vous précise que le village n’est pas loti », signale-t-il.

Dans le même temps, l’ex maire confie qu’un maquis du nom de “Sodigas” se trouve à quelques mètres d’une école alors qu’il est situé en pleine ville de Kongoussi. Ce qui n’est pas normal puisque la loi recommande une distance d’au moins 400 mètres entre un débit de boisson et une école, lui faisons-nous observer.

« Les choses pour lesquelles l’on m’accuse sont purement d’ordre politique », soutient l’ex maire de Guibaré

« Mais je ne prends pas cette situation du maquis Sodigas pour exemple. Sachez que quand viendra le moment de lotir la zone, tout sera réaménagé en fonction de ce que la loi préconise », réagit M. Sawadogo. Il dit n’avoir aucun intérêt à ruiner la vie des élèves en tant qu’enseignant de profession.

En ce sens, il déclare avoir enseigné dans une école de Barsalogho pendant six mois où son premier élève est celui qui a dirigé la mairie jusqu’à sa dissolution. « J’avais une indemnité de 95 500 francs CFA. Mais pour appuyer la famille enseignante pour qu’elle se constitue en groupe d’animation pédagogique pour améliorer le rendement je leur remettais tous les mois la somme de 50 000 francs CFA », a-t-il mentionné. M. Sawadogo ajoute également avoir contribué à la construction de trois des classes de l’école primaire de Yilou.

La récente construction dans le domaine scolaire de Yilou est arrêtée

À l’issue des échanges Karim Sawadogo propose une visite du domaine scolaire de Yilou. Sur les lieux, c’est le représentant du Conseil villageois de développement, Paténéma Sawadogo, qui nous montre la nouvelle délimitation du domaine en présence de l’ex maire et de quatre autres.

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 21 juillet 2022 à 11:09, par Arsène Olivier En réponse à : École primaire de Yilou : « Le préfet a dit de tenir compte de l’espace restant pour une bonne cohésion sociale », explique Karim Sawadogo

    Mais monsieur le maire, mais cette explication ne vous absout pas. Pourquoi il n’y a pas eu de lotissement pendant que vous étiez bourgmestre ? Et c’est votre épouse qui s’adonne à ce métier d’entremetteuse au vu et au sus de tous avec votre aval. Reconnaissez que c’est trop gros quand même !

  • Le 21 juillet 2022 à 12:36, par Kouda En réponse à : École primaire de Yilou : « Le préfet a dit de tenir compte de l’espace restant pour une bonne cohésion sociale », explique Karim Sawadogo

    Je me demande où va le Burkina Faso. J’ai très peur pour ce pays. Le cas évoqué dans cet article suscite plusieurs questions et préoccupations.
    - Faut-il continuer à réaliser les infrastructures collectives, financées par fonds publics, à proximité des cours royales dans les localités où existent des rois ? N’est-il pas mieux de chercher un terrain bien plus neutre ? Ici, votre père a donné une terre pour construire une école. Il a donné sa parole. Vous occupez après une partie de cette terre et voulez mettre tout le monde devant le fait accompli en disant que le préfet a dit de tenir compte de l’espace restant. Quelque chose ne va pas.
    - Votre épouse construit un débit de boisson à proximité d’une école sans respecter la réglementation en la matière. Les maisons des filles servant de chambres closes à proximité immédiate de l’école ne respectent pas non plus la décence morale. Monsieur, vous avez enfreint la loi quelque soient les gymnastiques que vous faites pour exposer le bien que vous avez fait pour l’enseignement ou les enseignants avant. Non. Avoir aidé l’enseignement au Burkina Faso ne justifie ni ne vous donne le droit de construire un débit de boisson avec maisons pour plaisirs charnels à cette proximité de l’école.
    - Quelle morale nous reste-t-il dans ce pays ? Quelqu’un, qui a été premier responsable de la commune, parce qu’il cherche de l’argent et rien que l’argent, se croit permis de fouler toutes les lois de ce pays destinées à protéger nos enfants. Que voulez-vous pour votre commune monsieur ? Et vous êtes soutenus en cela par des personnes assez âgées. Des enfants essaient de vous raisonner mais vous préférez l’argent, facile, sale, dépravant et qui détruira l’avenir des enfants.
    - La zone n’est pas lotie. Oui. Cela vous donne-t-il le droit de ne pas respecter des lois protégeant les enfants ? Monsieur l’ex maire, voulez vous nous dire qu’en zone non lotie il est tolérable de ne pas respecter la loi ?
    - Un préservatif a été trouvé dans les toilettes de l’école. Qui l’a placé là ? A quel dessein ? Est-ce ceux qui l’ont utilisé qui l’y ont abandonné ?
    - Dire que les élèves, garçons comme filles, connaissent tout du sexe n’est pas une justification valable et ne sera jamais une justification valable pour promouvoir la prostitution dans le domaine d’une école. J’ai très honte de votre comportement, de votre attitude, de votre malhonnêteté.
    - Monsieur l’ex maire, arrêtez de botter en touche ou de chercher de faux-fuyants. En morcelant la terre de l’école pour en faire un maquis et en encourageant la prostitution à proximité de cette école de votre commune, vous ne vous faites pas honneur. Pas du tout.

  • Le 22 juillet 2022 à 10:45, par kwiliga En réponse à : École primaire de Yilou : « Le préfet a dit de tenir compte de l’espace restant pour une bonne cohésion sociale », explique Karim Sawadogo

    Bonjour les modérateurs,
    Tiens, vous n’avez pas validé mon post, qui était pourtant loin d’être incendiaire.
    Mais ce n’est pas grave car Arsène Olivier et Kouda ont, bien mieux que moi, exprimé le fond de ma pensée.
    Je trouve que, dans l’ensemble, vous faites un boulot remarquable. Peut-être êtes-vous débordés par moments.
    Respectueusement.

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