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MODHEM+ : Un bilan d’étape jugé satisfaisant

Publié le lundi 4 juillet 2022 à 11h30min

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MODHEM+ : Un bilan d’étape jugé satisfaisant

Le comité technique de suivi du projet MODHEM+ a tenu sa première session au titre de l’année 2022, ce vendredi 1er juillet à Koudougou. La cérémonie a été placée sous la présidence du secrétaire général du ministère de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques, par ailleurs président dudit comité, Victor Bonogo.

Au Burkina Faso, le secteur agropastoral contribue pour plus de 35% au produit intérieur brut et emploie plus de 85% de la population active. Malheureusement, ce secteur est durement frappé par les impacts des changements climatiques, la pression grandissante sur les ressources naturelles et la faible organisation des acteurs. Ces obstacles imposent le développement de stratégies de résilience pour permettre à l’agriculture et à l’élevage d’avoir de meilleures performances.

Selon le coordonnateur du projet MODHEM+, le projet touchera 20 communes dans a bande Sud

C’est ainsi que le Projet d’amélioration de la mobilité du bétail et des revenus des agro-pasteurs par l’utilisation de la téléphonie mobile et de l’imagerie satellitaire au Burkina Faso (MODHEM) a été initiée et mis en œuvre depuis 2015 par l’Organisation néerlandaise pour le développement (SNV) et ses partenaires ; parmi lesquels le ministère en charge des ressources animales et halieutiques. De 2015 à 2019, le projet a développé et mis en place un service appelé GARBAL destiné aux acteurs du monde rural. Lequel service est accessible à partir de téléphones mobiles grâce à un appel (777) vers un centre d’appel géré par ORANGE Burkina.

Apres une première phase qui a connu un franc succès, des innovations ont été introduites, depuis 2020, afin d’améliorer le service informationnel à travers la seconde phase du projet dénommé MODHEM+. Financées par l’ambassade des Pays-Bas au Burkina Faso et le Bureau de la coopération suisse, les actions complémentaires au MODHEM+ appelées MODHEM+/DDC sont mises en œuvre dans le cadre d’un projet d’une durée de quatre ans (du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2024) et devront, à terme, contribuer à améliorer la productivité, les revenus, la résilience et la sécurité alimentaire des populations pastorales et agropastorales dans un contexte de changement climatique et de crises sécuritaires.

La Suisse a injecté plus de 3 milliards de francs CFA dans le projet

MODHEM+/DDC apporte sa contribution à travers la réalisation d’infrastructures et l’aménagement d’espaces pastoraux, l’appui aux acteurs des chaînes de valeur pastorales, notamment les femmes et les jeunes, la création d’un cadre institutionnel, réglementaire et politique favorable au pastoralisme et le renforcement des capacités des parties prenantes. Pour une gestion efficace et efficiente des deux composantes « infrastructures pastorales » et « services d’informations », un comité technique de suivi commun a été mis en place.

Le menu des travaux

Faire la situation de la mise en œuvre des activités par les deux composantes du projet MODHEM+ afin de disposer d’un dispositif informationnel durable répondant aux besoins des agropasteurs, avec une approche systémique ; c’est dans cette optique qu’il faut situer cette première session du comité technique qui s’est tenu le 1er juillet 2022, à Koudougou. Sur la plus-value de ces deux composantes, le secrétaire général du ministère en charge des ressources animales et halieutiques a expliqué qu’elles visent à faciliter la mobilité des pasteurs et agropasteurs à travers la mise à disposition d’information sur les couloirs de transhumance disponibles, le prix du bétail et des produits végétaux sur le marché mais aussi tout ce qu’il y a comme information en lien avec la disponibilité de la biomasse.

« C’est un ensemble d’information qui doit être géré par une plateforme à travers laquelle les pasteurs et les agropasteurs peuvent avoir l’information pour améliorer leur mobilité et aussi s’orienter par rapport aux différents prix sur le marché. De l’autre côté, il y a également la réalisation d’infrastructures agropastorales qui va permettre de faciliter cette mobilité. Je parle de tout ce qui est forages, marché à bétail, piste de transhumance, parcs de de vaccination, postes vétérinaires, parc de vaccination, forages (…) qui sera aménagé pour faciliter un peu ces mouvements de pasteurs », poursuit Victor Bonogo. Apres avoir visionné une série de vidéos, il s’est dit satisfait des actions menées dans le cadre du présent projet.

Le secrétaire général du ministère en charge des ressources animales et halieutiques (en pagne tissé)

La coopération suisse et l’ambassade des Pays-Bas estiment qu’il est important de travailler dans le secteur du pastoralisme au Burkina Faso au regard de son importance sur le plan économique. « Il y a aussi la question des conflits qui existent entre les agriculteurs et les pasteurs. A travers un programme comme celui-ci, il est important d’adresser des actions pour résoudre ces conflits ou améliorer la situation. Au niveau du pastoralisme quand on parle de la transhumance, cela concerne plusieurs pays. Il est important d’adresser cette thématique sur plan national et régional. La Suisse à travers son apport au niveau régional notamment avec son appui à la CEDEAO, peut justement adresser ces questions aussi bien sur les questions nationales que régionales. C’est la raison pour laquelle la Suisse a décidé de financer ce programme », a, pour sa part, déclaré le chef de coopération adjoint du Bureau de la coopération suisse, Jean-Michel Limat. La contribution de la Suisse est évaluée à environ 5 millions d’euro soit plus de 3 milliards de francs CFA avec un apport des Pays-Bas de 4 millions d’euro.

Photo des participants à l’issue de la cérémonie d’ouverture

De son coté, Kassoum Ouédraogo a indiqué que le projet MODHEM+/DDC est mis en œuvre à travers quatre composantes dont la première composante s’active à mettre en place des infrastructures pastorales durables qui vont faciliter la mobilité et améliorer la recette fiscale des différentes communes partenaires de mise en œuvre. « L’idée c’est de travailler à faire en sorte que les communautés pastorales et agropastorales puissent avoir une résilience renforcée pour pouvoir faire face aux différents besoins dans un contexte difficile qu’est l’insécurité et les crises alimentaires », soutient le coordonnateur du projet. Cette composante couvre quatre régions de la bande sud du Burkina Faso dont le Centre-sud, le Centre-ouest, le Sud-ouest et les Cascades. Au total, 20 communes seront touchées à travers ces quatre régions. Situation sécuritaire oblige, le projet a mis en place une gestion adaptative afin de mener sereinement ses activités dans les communes de Mangodara, de Djigoué, et de Yo. Profitant de l’occasion, M. Ouédraogo a dressé le bilan de la mise en œuvre de la première phase du projet MODHEM+. Ce bilan fait ressortir l’implémentation d’une ingénierie sociale très appréciée et qui pourra servir d’exemple.

En effet, le projet a permis de mettre en place des infrastructures qui sont aujourd’hui utilisées par les communautés. Aussi, il a permis de travailler sur des aspects liés à l’accès aux intrants, et au renforcement de capacités. Toutefois des défis restent à relever et concernent le renforcement de l’environnement institutionnel, réglementaire et politique ; l’amélioration des chaînes de valeur pastorales. « Même aujourd’hui, le compost est une chaîne de valeur qu’il faut renforcer. Sans oublier le renforcement des capacités des partenaires de mise en œuvre notamment les collectivités territoriales, les services centraux et déconcentrés et la société civile », a-t-il conclu.

Aïssata Laure G Sidibé
Lefaso.net

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