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Burkina : « Des solutions innovantes existent pour permettre aux exploitants de l’or de ne pas utiliser les produits chimiques » (Abdel Kalifa Diarra de la CCOM/BF)

Publié le mercredi 22 juin 2022 à 22h25min

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Burkina : « Des solutions innovantes existent pour permettre aux exploitants de l’or de ne pas utiliser les produits chimiques » (Abdel Kalifa Diarra de la CCOM/BF)

Association apolitique et à but non lucratif, la Chambre des comptoirs d’or et des métaux précieux du Burkina (CCOM/BF), crée en septembre 2021, veut se donner les moyens de promouvoir les bonnes pratiques dans son secteur d’évolution et contribuer davantage à l’économie nationale. C’est ce qu’ont laissé entendre les responsables à travers une conférence de presse de lancement de leur organisation, le samedi, 18 juin 2022 à Ouagadougou.

Le Burkina connaît, depuis plus d’une décennie maintenant, un boom minier. Une source de richesse pour l’Etat et les autres acteurs, mais également cause d’énormes et diverses difficultés. Outre les fraudes et bien d’autres pratiques non-recommandables, l’insécurité ces dernières années empiètent sur le domaine. « L’or constitue 12% du PIB et environ 70% des recettes d’exportation. Donc c’est une activité qui génère de la richesse pour le pays. Mais c’est une richesse qui, sur le long terme, coûte chère au Burkina, parce que ce n’est pas sans causer des problèmes de développement et notamment des gros dégâts environnementaux.

Comme c’est le cas avec l’utilisation des métaux lourds de type cyanure et mercure qui polluent les nappes phréatiques, les cours d’eau et les sols. A cela s’ajoute le problème de déforestation puisqu’aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de ces mines, on assiste à une réduction de la superficie des forêts [...] A côté de cela, il y a aussi des problèmes sociaux puisqu’on retrouve dans ces sites d’orpaillage traditionnel, des enfants qui y travaillent, des consommateurs de drogues, la prostitution, le développement de maladies aussi bien sexuellement transmissibles que respiratoires [...] », résumait Nicolas Hubert, chercheur post-doctorant à l’université d’Ottawa (Canada), lors du 77è maquis des sciences, tenu en juin 2021 à l’Institut français de Ouagadougou.

Outre les journalistes, la conférence a enregistré la présence de personnes qui ont manifesté de l’intérêt pour le sujet

C’est conscient de ces difficultés, qu’un groupe d’acteurs a décidé de lancer la chambre des comptoirs d’or et des métaux précieux du Burkina (CCOM/BF) pour promouvoir les bonnes pratiques en matière d’exploitation artisanale de l’or et des métaux précieux. Il s’agit, selon les responsables de l’association, de faire en sorte qu’il y ait un commerce équitable de l’or et pour que les acteurs évoluant dans la commercialisation puissent efficacement contribuer au développement économique et social du Burkina.

« Nous avons des solutions, parce que nous pensons que les solutions doivent être trouvées entre les acteurs et l’État », confie le président de la CCOM/BF, Abdel Khalifa Diarra. Tout en se réservant certains détails, il informe que l’association va initier des démarches auprès des autorités compétentes aux fins d’apporter sa contribution par des propositions aux difficultés que connaît le secteur.

« Des cadres de concertation sont créés pour dégager les solutions et pistes, afin de faire face à l’insécurité menaçant le secteur minier et le pays en général. Ces solutions seront proposées au gouvernement afin de contribuer dans la lutte contre le terrorisme. (…). Des solutions innovantes existent pour permettre aux exploitants de l’or de ne pas utiliser les produits chimiques », a annoncé M. Diarra.

Abdel Khalifa Diarra entouré de membres du bureau, dont le secrétaire à l’organisation, Adama Sawadogo (à droite)

Les dirigeants de la CCOM/BF entendent donc être actifs sur le terrain afin de contribuer à la résolution des difficultés pour faire du secteur, un maillon de développement national et d’épanouissement des exploitants et des populations.

Association apolitique, la CCOM/BF s’interdit, selon son président, toute forme de discrimination. Elle a pour but de mettre en place une chaîne d’approvisionnement responsable de l’or et des métaux précieux au Burkina dans le cadre d’un commerce équitable. Elle vise à promouvoir les bonnes pratiques en matière d’exploitation artisanale de l’or et des métaux précieux ; impulser les bonnes pratiques en matière de commercialisation et de permettre une plus grande contribution des acteurs de la commercialisation à l’économie nationale ainsi que de permettre aux investisseurs de nouer des partenariats commerciaux avec des acteurs crédibles du domaine de la commercialisation.

O.L
Lefaso.net

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