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Médias au Burkina : Des femmes journalistes partagent leurs expériences

Publié le samedi 18 juin 2022 à 15h52min

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Médias au Burkina : Des femmes journalistes partagent leurs expériences

Le Centre national de presse Norbert-Zongo (CNP-NZ) a initié une journée de partage d’expériences entre femmes journalistes du Burkina Faso. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la promotion de l’édition 2022 du prix Marie-Soleil-Frère de la meilleure journaliste burkinabè. C’était le vendredi 17 juin 2022, à Ouagadougou.

Les journalistes Mariam Ouédraogo des Editions Sidwaya et Atiana Serge Oulon du bimensuel l’Evènement ont animé les échanges. Rabiatou Simporé des Editions Sidwaya a été la modératrice du jour. Les femmes journalistes issues de plusieurs médias ont été informées sur les méthodes par lesquels ces deux journalistes expérimentés ont pu réaliser des sujets d’investigation. Elles ont été outillées, entre autres, sur les techniques de collecte de l’information, l’approche adéquate pour inciter les sources à s’exprimer, le secret professionnel, l’identification de sujets pertinents.

Mariam Ouédraogo est connue pour avoir traité des thématiques sur les exactions des groupes armés au Burkina Faso, les conséquences des violences terroristes sur les femmes déplacées internes de la région du Centre-Nord. Elle s’est entretenue avec des femmes victimes de viols (avec souvent des grossesses, des suicides et des bannissements de la famille), de sévices corporels et de celles dont la précarité a conduit à la prostitution.

Mariam Ouédraogo a reçu de nombreux prix journalistiques dont le prix Marie-Soleil-Frère de la meilleure journaliste burkinabè.

Atiana Serge Oulon, qui est également écrivain, a expliqué qu’il est indispensable pour les journalistes de s’organiser pour produire des articles d’initiative. Il a confié que les comptes rendus peuvent constituer un déclic pour investiguer sur une thématique. Il a demandé aux participantes de se documenter et de lire beaucoup d’ouvrages. Mariam Ouédraogo a invité ses consœurs à faire preuve de prudence dans l’exercice de leur fonction. En effet, les témoignages de victimes peuvent affecter l’état de santé mentale des journalistes. « La plupart des sujets que je traitre sont sensibles. Ce sont des sujets passionnants et stressants. J’ai rencontré des difficultés au niveau de la santé. Ces sujets m’ont beaucoup affectée, j’ai fait presque onze mois sans travailler. C’est très épuisant, et cela me ralentit dans ce que j’entreprends comme production », a-t-elle témoigné.

Comme conseil, Mariam Ouédraogo a affirmé que le moteur du journalisme réside dans la passion. Elle a ajouté qu’il faut de la patience et de la discrétion, surtout pour celles qui s’intéressent à l’investigation. « Tant qu’on n’est pas discret, on se met en danger et on expose aussi nos sources. Quand on est sur un sujet, il faut laisser les gens le découvrir à la publication plutôt que d’en parler à un grand nombre de personnes », préconise la journaliste.

Les médias ont été invités à alléger, de temps en temps, le programme des journalistes pour leur permettre de produire des reportages et des enquêtes.

Le prix Marie-Soleil-Frère de la meilleure journaliste burkinabè

Cette rencontre a été également l’occasion de mieux s’informer sur le prix Marie-Soleil-Frère de la meilleure journaliste burkinabè. Les candidates postuleront dans trois catégories qui sont la presse en ligne et écrite, la radio, la télévision. Les genres concernés sont l’interview, le reportage et l’enquête. Les productions en compétition doivent avoir été publiées entre le 3 mai 2021 et le 3 mai 2022. Chaque candidate pourra déposer trois de ses meilleures œuvres au secrétariat du CNP-NZ. La date limite de dépôt est fixée au 30 septembre 2022 à 18h. La remise du prix aura lieu le 20 octobre 2022, à l’occasion de la célébration de la journée nationale de la presse. La meilleure journaliste par catégorie empochera la somme de 500 000 F CFA. La meilleure journaliste repartira avec un million de F CFA.

Les femmes journalistes ont été invitées à créer un réseau entre consœurs.

A l’issue des échanges, les participantes ont formulé cinq recommandations au CNP-NZ. Il s’agit d’effectuer des sorties pour réaliser des productions avec les femmes journalistes. Puis, d’instituer des échanges périodiques. Aussi de séparer la catégorie presse écrite et média en ligne en ce qui concerne le prix Marie-Soleil-Frère. Comme autre doléance, elles ont demandé l’octroi d’un fonds de soutien pour financer les femmes journalistes. Enfin, de créer une cellule de suivi psychologique pour les journalistes du Burkina.

En rappel, Marie Soleil Frère/Minoungou a été professeure enseignante en journalisme. Elle a formé de nombreux professionnels des médias au Burkina et en Afrique. Elle a contribué à la création du CNP-NZ. Marie Soleil Frère Minoungou est décédée en 2021.

SB
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