"La terre appartient à celui qui la met en valeur" professait de son vivant, l’ex-Président ivoirien, Félix Houphouet Boigny. Ces paroles Kani Bicaba les a entendu, alors qu’il séjournait au bord de la lagune ébrié. De retour au pays, il fera sienne ces propos du "Vieux".

Des modestes 7 ha d’exploitation agricole à ces débuts en 1983, Kani Bicaba se retrouve à la tête d’une grande exploitation de 160 ha. Réputé gros travailleur, l’exploitant Bicaba a su mettre en valeur ses grandes superficies engendrant des rendements dépassant généralement la moyenne. C’est au regard de tous ces efforts que ce producteur pas comme les autres, a été distingué à Kaya lors de la Journée nationale du paysan. En effet, Kani Bicaba a été fait chevalier de l’ordre du mérite avec agrafe agricole.

C’est donc au milieu des siens que le producteur de Fuankuy a décidé de manifester sa joie, suite à cette distinction honorifique. Ainsi, le samedi 17 janvier dernier, au milieu d’une foule des grands jours, l’on a dansé et chanté au son du balafon dans une ambiance carnavalesque.

A cet occasion, le ministre des Ressources animales Alphonse Bonou qui présidait l’événement a loué le mérite du producteur, tout en exhortant les autres à suivre son exemple.

Un producteur moderne

Fort de ses nombreux acquis, Kani Bicaba créait en décembre 2000, la société Kaworo. Avec un effectif de 73 personnes dont 3 déclarés à la Caisse nationale de Sécurité sociale, la société fourni un travail gigantesque. Les rendements annuels et par hectare sont de 4 tonnes pour le maïs, 2,5 t pour le sorgho, 1 tonne pour le sésame et 0,8 t pour l’arachide. Kani Bicaba dispose également d’un matériel agricole adéquat : des tracteurs et charrettes, 2 égreneuses, deux remorques pour le transport du coton, une Toyota double cabine.

Un capital qui permet à Kani Bicaba et à sa société, d’envisager l’avenir. Les ambitions de ce paysan modèle se résument à l’intensification et à la diversification de la production, à l’expérimentation de la petite irrigation en saison sèche. Et tout cela, dans l’optique de promouvoir l’agriculture de qualité et l’autosuffisance alimentaire afin de lutter efficacement contre la pauvreté au Burkina.

Gabriel SAMA
Sidwaya