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Burkina Faso : La réconciliation pour remédier à l’échec de la gouvernance

Publié le lundi 6 juin 2022 à 13h54min

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Burkina Faso : La réconciliation pour remédier à l’échec de la gouvernance

L’ « Appel de Manéga », en collaboration avec le comité des résidents de la cité universitaire du quartier Patte-d’oie, a organisé un panel à l’endroit des étudiants sous le thème : « La réconciliation comme solution aux échecs de la gouvernance politique : cas de la crise de société, de la cassure sociale et du misérabilisme de la jeunesse ». C’était le samedi 4 juin 2022 au sein de ladite cité.

Les gouvernants du Burkina Faso ont échoué à tous les niveaux. C’est du moins la conviction d’un des membres initiateur de l’Appel de Manéga, Lookmann Sawadogo. Il en veut pour preuve les dossiers en souffrance en justice, près de 5 000, les disparités criardes entre les régions. A cela s’ajoute la crise sécuritaire avec son corolaire de près de deux millions de déplacés internes. Comme solution à ces échecs de gouvernance, la réconciliation semble être la seule porte de sortie pour M. Sawadogo. Car elle nous permettra de « recoller » les morceaux et de repartir sur de nouvelles bases. « Le Rwanda et l’Afrique du Sud ont réussi, pourquoi pas le pays des hommes intègres ? », s’interroge-t-il.

En déportant le débat vers les jeunes, c’est-à-dire, les étudiants, il est question de leur faire comprendre la notion de réconciliation pour susciter leur implication véritable. Car on n’a pas d’avenir dans un pays qui n’a en pas, disait Norbert Zongo. Face aux étudiants pour mener le débat, la "Yennenga de l’éducation", Yéli Kam, Aziz Drabo de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), Tahirou Barry du Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR) et le Dr Ignace Sangaré de l’UFR-LAC.

Pour Tahirou Barry, réconciliation oui, vérité et justice d’abord

Vérité-Justice-Réconciliation

Oui pour la réconciliation. Mais elle doit être fondée sur le triptyque : vérité-justice-réconciliation, a analysé le président du MCR, Tahirou Barry. Pour lui, on ne peut pas ruser avec la justice car même si on échappe à la justice de l’homme, on ne pourra échapper à celle de Dieu. Les dérives de gestions des régimes de Maurice Yaméogo, à Saye Zerbo en passant par Jean Baptiste Ouédraogo, Thomas Sankara, Blaise Compaoré, et Roch Kaboré ont tous été décryptées par l’homme politique. Si le Burkina Faso a connu une succession de programmes mal achevés ou brutalement stoppés, il a une chance de se rattraper à travers la réconciliation. Sans elle, le pays va toujours se trouver dans une série de programmes inachevés. Il termine avec une note d’espoir. « Je voudrais insister qu’il y a pas à désespérer. On ne doit pas sombrer dans le pessimisme. Il faut que chacun de vous s’engage. C’est à ce prix que nous pouvons aller vers le progrès », exhorte-t-il.

La jeunesse a son mot à dire dans le processus de la réconciliation, selon Aziz Dabo

La pluie nous bat et nous, nous nous battons

Même si notre démocratie est en pleine maturité, Aziz Drabo de la NAFA reconnaît que les politiciens au Burkina Faso ont du mal à se retrouver au nom de l’intérêt supérieur de la nation. « Certains ont même tendance à dire que la crise sécuritaire que nous vivons, la stigmatisation ethnique sont du fait de la crise politique. Tout cela crée un problème de méfiance d’où la fracture sociale », décrit-il. Alors que, poursuit-il, sur certaines questions qui touchent à la souveraineté de la nation, comme c’est le cas actuellement avec la situation sécuritaire et humanitaire, on ne devrait plus parler de clans, de partis politiques, etc. « La pluie nous bat, malheureusement on est en train de se battre », déplore-t-il. Du reste, M. Dabo invite la jeunesse à mieux se cultiver pour aborder les questions d’actualité avec discernement et lucidité.

Les déchirures sont de divers ordres, a indiqué Yéli Kam

De la morale et de la bonne gouvernance

De la déchirure, il en existe au Burkina Faso, darde Monique Yéli Kam. Ces déchirures sont économiques, administratives, le déficit d’éducation, l’incivisme et l’insécurité, etc. Pour y remédier, Mme Kam propose deux solutions : « Il faut changer notre comportement, notre morale. Et enfin changer de gouvernance », cite-t-elle. Pour ce qui concerne la morale, elle invite ses concitoyens à plus de responsabilité, à cultiver la droiture. Au niveau de la gouvernance, elle précise qu’il y a tellement à dire qu’elle recommande la réconciliation. Car tout un chacun de nous a droit à la paix. Tout un chacun doit en même temps s’engager à servir ses concitoyens pour éviter ou limiter les déchirures que nous constatons dans notre société.

Le moment ou jamais

La société burkinabè est en crise, dira Dr Ignace Sangaré. Par conséquent, des solutions doivent être trouvées parce que nous sommes condamnés à se mettre ensemble si nous voulons vivre. Pour le Dr Sangaré, l’heure de l’action a sonné, car la situation est si déplorable que la jeunesse a tendance à prendre pour modèle celui qui a volé et qui a « réussi ». Par contre, celui qui reste intègre, qui ne se contente que du fruit de son travail, est vu comme celui qui a échoué. « La question de l’identité, c’est de savoir qui est vraiment Burkinabè aujourd’hui. Le Burkina Faso semble le pays de l’homme intègre que des hommes intègres », regrette-il.

La question de l’identité du Burkinabè est à redéfinir, a lancé Dr Sangaré

« Je remercie Lookmann Sawadogo pour l’initiative depuis l’Appel de Manéga. Il est en train de nous interpeller qu’il est l’heure. C’est maintenant ou jamais », fait-il savoir. La réconciliation est un processus impératif pour le Burkina Faso. « Je dirais même c’est se réconcilier ou périr », enfonce-t-il. Cette réconciliation devra se faire cependant à tous les niveaux, conclut-il.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 6 juin 2022 à 13:53, par Mafoi En réponse à : Burkina Faso : La réconciliation pour remédier à l’échec de la gouvernance

    Ça recommence avec le fameux mot "réconciliation" et pour mieux nous endormir ,ces pseudo intellectuels nous ressortent les mêmes recettes pourries à savoir le cas du Rwanda où 2 clans à savoir les Tutsi et les Hutu se se découpés à la machette pour atteindre le million de morts et le cas de l’Afrique du Sud où là encore,on avait 2 camps à savoir les Noirs qui étaient considérés pour des moins que rien par les blancs.De vous à moi,en quoi nous avons un problème comme l’avait le Rwanda et/ou l’Afrique du Sud au point de nous intimer de faire comme eux sinon le Burkina Faso risque de disparaître sur la carte du monde.Ceci pour dire que votre escroquerie ne passera pas car ce qui vous intéresse,est qu’on déroule le tapis rouge à ce criminel ivoirien qu’est bilaise kouassi né compaore.D’ailleurs alors qu’il a été condamné à la perpet dans le procès Thomas Sankara,le sinistre de la justice de cette bande de voyous regroupés dans leur restaurant appelé "mpsr" était sorti pour dire que les États n’extradent pas leurs compatriotes et donc,les chances que l’ivoirien bilaise kouassi né compaore soit livré à la justice burkinabé par la ci sont nulles.Pourquoi donc cette excitation autour d’un seul individu qui n’est même pas Burkinabé ?Conclusion,votre réconciliation,vous pouvez la mettre là où je pense.

  • Le 6 juin 2022 à 14:07, par Un Burkinabê En réponse à : Burkina Faso : La réconciliation pour remédier à l’échec de la gouvernance

    Vous me faites rire. Donc "développement" rime avec Réconciliation ?
    1- Blaise Compaoré a eu la chance de faire cette réconciliation avec la Conférence Souveraine Nationale. Il l’a zappé.
    1- Après la journée du Pardon BC a servi à notre pays le lot d’une Insurrection Populaire qui a écarté encore le fossé entre nos compatriotes.
    1- La Réconciliation n’apportera rien à notre pays s’il n’ya pas la bonne gouvernance qui inclus la Justice et la Justice sociale. Cependant les autres apporteront du bien à ce pays même sans Réconciliation. D’ailleurs he ne vois pas ce qu’il ya à réconcilier à part l’Etat et les Collectivités Locales en ce sens sens qu’il faut harmoniser les investissements pour une meilleure répartition géographique sur l’étendue du territoire national.

  • Le 7 juin 2022 à 06:48, par Kiriki En réponse à : Burkina Faso : La réconciliation pour remédier à l’échec de la gouvernance

    La réconciliation c’est tellement quelque chose de dangereux. Réconcilier qui et qui ? Et après il va se passer quoi ? Tu souffres de maux de ventre. Tu t’en va demander qu’on te masse la tête et les oreilles pour guérir. Le problème du Burkina avant le terrorisme c’est d’abord une profonde crise de valeurs. Ok ? Une profonde crise des valeurs qui a généré son déficit générationnel des valeurs d’intégrité, du travail bien accompli, de fierté, de rigueur, de culture de l’excellence, de la croissance et le souci de la productivité, des plans de croissance et de développement, du développement et renforcement des secteur primaires qui devait qui atteint depuis au moins 15 ans. Chers africains, parlez de travail et de développement. Arrêtez la causerie . Prenez vous un peu au sérieux. Quelle réconciliation ?

  • Le 7 juin 2022 à 09:56, par Sacksida En réponse à : Burkina Faso : La réconciliation pour remédier à l’échec de la gouvernance

    D’abord, Blaise compaore et ses accolytes criminels n’a jamais ete un homme de Reconciliation car avant le 15 octobre 1987, Thomas Sankara aura tout fait pour resoudre de maniere concrete et pedagogique la crise politique au sein du Conseil National de la Revolution. De surcroit des gens tels que Jerry Rawlings est intervenu pour que les Dirigeants Revolutionnaires s’entendent pour continuer de Travailler Ensemble ; mais Blaise compaore dans sa Fourberie preparait son Coup d’Etat sanglant contre le President Thomas Sankara. Donc, la Reconciliation basee sur le Tryptique Verite Justice et Reconciliation, sur les Crimes de Sang et Economiques est INCONTOURNABLE. Ne joueons pas a l’hypocrisie car la Vie d’une Nation ne se reduit pas un Individu. De meme le Pardon et la Reconciliation meme chez Dieu Sublime createur de la Terre et du Ciel recouvrent des Principes Moraux apres des Sanctions. Salut

  • Le 8 juin 2022 à 14:50, par bance En réponse à : Burkina Faso : La réconciliation pour remédier à l’échec de la gouvernance

    Nous parlons dune union nationale de la coalition de toutes les forces vives dans une même synergie d’action concrète pour l’avancée du Burkina Faso et cherchons a assumer notre propre defense. et travaillons pour la résolution de autosuffisance alimentaire.

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