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Cinéma : la « Cité pourrie III », une série sur les frasques soico-politiques

Publié le jeudi 8 décembre 2005 à 07h10min

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Sidnaba

Lundi 5 décembre dernier, le maire de la commune de Ouagadougou, Simon Compaoré a parrainé la projection du film la « Cité pourrie III » du réalisateur Zida B. Sidnaba. C’était au ciné Burkina devant un public amoureux du cinéma africain.

Pour cette première de la « Cité pourrie III », Charlemagne Abissi, directeur général de Savane communication et producteur exécutif de « Savane cinéma » a souhaité la bienvenue au bourgmestre de la cité, Simon Compaoré. Il a en outre parlé de l’évolution de la série « La cité pourrie » dans un contexte difficile de la production cinématographique de nos jours. De nouveaux comédiens anonymes ou de talents accompagnent la « Cité Pourrie III » au nombre desquels Delphine Ouattara et Hamidou Zongo appelé « FM Liman » qui nous a brusquement quitté samedi 3 décembre dernier.

En sa mémoire, Charlemagne Abissi demandera une minute de silence. « Ouagadougou est la capitale du cinéma africain et je suis heureux de constater que le réalisateur qui est un novice en la matière s’est lancé dans une très belle aventure. Nous lui disons merci ». Tels seront en substance les propos du maire Simon Compaoré à l’issue de la projection du film. Pour ce dernier, toutes les bonnes volontés doivent soutenir Sidnaba Boubacar Zida, le réalisateur car il vient combler un vide en dénonçant certaines tares et abus de nos sociétés.

C’est un public enthousiaste qui a suivi les séquences sur les péripéties de la cité pourrie. L’ensemble du film « Tempoosgo la cité pourrie » comportera au total 52 épisodes de 26 minutes. Il est subdivisé en 13 parties de 4 épisodes chacune. La « Cité pourrie III » constitue donc la troisième.

Fernando GUETABAMBA


La « Cité pourrie III »

Après son film « Ouaga Zoodo » qui a connu un grand succès avec plus de 100 000 entrées, Zida B. Sidnaba remet ça. La « Cité pourrie III » qui est la suite de la série du même nom nous replongera encore dans la ville de « Tempoosgo » avec les différentes péripéties de seshabitants. Le maire de « Tempoosgo » aura maille à partir avec certains de ses administrés tous aussi « rebelles » que lui. Habib Wassé et Café Monré (empêtré dans ses problèmes de femmes) commenceront leur guerre à mort pendant que de pauvres hères tels Jérôme et Mâ Toossé croiront voir le bout du tunnel dans la gestion de leurs affaires pourries dans la « Cité pourrie ». Salam Nobedo, l’ancien riche qui croit toujours tout acheter avec ses « vieux sous » ne verra pas venir sa chute... Et la vie continue dans la « Cité pourrie ».

Présentation générale : la « Cité pourrie »

Satire sociopolitique, adaptation d’un feuilleton radiophonique de 104 épisodes qui a fait la pluie et le beau temps sur les ondes de radio Savane FM au Burkina Faso, « La Cité pourrie » met en exergue les travers des Etats africains de la période post-coloniale : trafic d’influence, détournements de fonds publics, gabégie, concussion, abus de biens sociaux, concupiscence et infidélité ; incurie, manque de vision, autocratie, etc.

Les cités africaines s’initient à la démocratie. Dans ce feuilleton la « Cité pourrie », toutes les formes excentriques de « cratie » prennent le pas sur la démocratie où un maire corrompu gère la cité en compagnie de personnages loufoques qui confondent leur essor financier et économique à celui de la ville qu’ils n’hésiteraient pas à mettre aux enchères. Seulement, dans cette ville, les « fous », désignés et vus comme tels par la populace sont des hommes de raison qui contribueront à donner une autre vision de la gestion des hommes et des biens publics.

Le maire sera destitué suite à une révolte populaire et remplacé par un délégué spécial, militaire à la retraite, devant préparer les élections municipales ; les citoyens se rendent bien vite compte que ce dernier est pire que le maire qu’ils ont chassé.

La « Cité pourrie », plus que d’actualité, est un hymne à la conscience des peuples : prendre en main son destin, ouvrir les yeux sur la gestion des biens publics : tel est le salut du peuple qui a longtemps cru aux vendeurs d’illusions « clé en main ».

F.G.

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 8 décembre 2005 à 09:57, par Zabré Somwékré En réponse à : > Cinéma : la « Cité pourrie III », une série sur les frasques soico-politiques

    Tout ce que cet homme fait semble être béni par Dieu, et son imagination féconde fait de lui aujourd’hui un des hommes que, personnellement, j’admire beaucoup.
    Son ton libre et indépendant sont autant de qualité qui sont à son actif.
    Je n’ai jamais eu de contact direct avec l’homme, mais toutes les images (photos ou vidéos) que j’ai pu voir de lui sont celles d’un homme souriant. Si bien que l’envie me prend de le voir sans son sourire charmant.
    Bon vent à Sinaaba qui effectivement travaille (avec succès) à mériter son som.

  • Le 8 décembre 2005 à 15:30 En réponse à : > Cinéma : la « Cité pourrie III », une série sur les frasques soico-politiques

    bonjour
    je suis un burkinabé residant au sénégal, j’ai beaucoup entendu parler ce film qui fait un veritable tabac, je voudrais savoir si on aura la chance un jour de le voir ici.
    merci et courage pour le réalisateur

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