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Le procès du meurtrier présumé de Jean Hélène s’ouvre mardi à Abidjan

Publié le mardi 20 janvier 2004 à 11h33min

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Le procès du sergent de police ivoirien Théodore Séri, poursuivi pour le meurtre en octobre dernier du journaliste de Radio France internationale (RFI) Jean Hélène, s’ouvre ce mardi à Abidjan.

Initialement prévu le 22 décembre, le procès, qui devrait durer deux jours, avait été repoussé, à la demande de certaines parties, en raison de la proximité des fêtes de Noël, selon le commandant Ange Kessi, commissaire du gouvernement, équivalent du procureur de la République auprès du tribunal militaire compétent pour ce crime.

"Ce n’est pas un procès spécial, c’est celui d’un Ivoirien qui a commis un acte et devra faire face aux rigueurs de la loi. Ce sera un procès ouvert à tout le monde. C’est pourquoi je n’ai pas institué d’accréditations pour sélectionner des personnes", a indiqué à l’AFP M. Kessi.

Les débats, ouverts au public, auront lieu au siège de la cour d’appel d’Abidjan, dans une juridiction de droit commun et non dans un camp militaire.

S’appuyant sur l’autopsie qui a établi que la balle avait transpercé la tempe gauche, le procureur militaire avait estimé que cela démontrait que "la mort a été donnée de façon volontaire et pas involontairement comme l’a dit le sergent Séri Théodore".

L’avocat principal du policier, Me Charles Kignima, a depuis lors démenti toute responsabilité de M. Séri, assurant que son client "n’a jamais tiré".

Il a également affirmé que personne n’était en mesure de prouver que le fusil de type kalachnikov présenté comme l’arme du crime appartenait au sergent Séri. Des experts ivoiriens et français ont démontré que l’arme avait bien tiré le projectile mortel.

Huit témoins, dont sept policiers, devraient se succéder à la barre au cours du procès. Le huitième est l’avocat des opposants qui attendaient leur remise en liberté dans les bâtiments de la direction de la police lorsque Jean Hélène a été tué.

Comme pour tout tribunal militaire, le jury sera composé exclusivement de membres des forces de défense et de sécurité (deux commissaires de police, un officier de la marine nationale et un sous-officier du même grade que l’accusé) mais c’est un magistrat civil, conseiller à la Cour d’appel, qui présidera la cour.

Jean Hélène, 50 ans, avait été tué le 21 octobre à proximité du siège de la police nationale où il attendait la remise en liberté d’opposants politiques pour les interviewer. Sa mort avait suscité une vague d’indignation et de condamnations, tant en Côte d’Ivoire qu’à l’étranger.

Le frère de Jean Hélène, ainsi que les avocats de RFI et de la famille, sont arrivés lundi soir à Abidjan en vue du procès qui se déroulera sous haute surveillance policière.

AFP

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