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Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

Publié le dimanche 15 mai 2022 à 21h58min

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Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

Depuis l’apparition de la grippe aviaire au Burkina, en décembre 2021, les aviculteurs ne savent plus à quel Saint se vouer. Du haut de ses 35 ans d’existence, le complexe avicole Moablaou en a fait les frais. En trois semaines, l’entreprise a perdu près de 200 000 poules pondeuses et poulettes. Un coup dur pour son promoteur Abou Simbel Ouattara qui a dû se passer des services d’une soixantaine d’employés. Quatre mois après les ravages causés par la grippe aviaire, il est toujours dans l’attente d’un appui de l’Etat pour remettre sur pied l’entreprise. Reportage.

Lundi 9 mai 2022. Il est 8 heures 45 à la Patte d’Oie, un quartier de la ville de Ouagadougou. Habituellement bondé de revendeurs et revendeuses de plaquettes d’œufs, le service commercial de l’entreprise Moablaou est fermé. Le tintamarre a fait place à un silence assourdissant. Un drame a frappé l’entreprise. Il n’y a pas eu de mort d’homme, mais c’est tout comme. La grippe aviaire a décimé tout le cheptel du plus grand complexe avicole du Burkina qui produisait pourtant près de 50% des œufs consommés sur le territoire national.

Joint au téléphone, le promoteur Abou Simbel Ouattara nous donne rendez-vous au siège de l’entreprise, à quelques jets de pierres de là. Le bâtiment abrite un personnel d’à peine une dizaine de personnes. Là aussi, le silence est maître. Seuls les murs ornés de tableaux décoratifs semblent tenir compagnie au visiteur d’un jour que nous sommes. Sur les murs du bureau du promoteur sont accrochées des attestations de mérite et de reconnaissance. Des “trophées” que Abou Simbel Ouattara présente toujours avec fierté, lui qui a claqué la porte de l’Office national des céréales (OFNACER) en 1987 pour s’aventurer dans l’aviculture.

Le service commercial qui grouillait habituellement de monde est aujourd’hui désert (photo prise le 12 juin 2019)

La poule aux œufs d’or ne caquette plus

L’esprit plongé sur son ordinateur, Abou Simbel Ouattara pousse quelques soupirs avant de se confier. « Nos pertes sont estimées à plus de 800 millions de francs CFA en pondeuses et plus de 3 milliards de francs CFA en production. Au moment où la maladie a frappé, nous étions à un peu moins de deux cent mille poules pondeuses, avec une production journalière d’à peu près 150 000 œufs. Toutes les poules ne sont pas mortes le 17 décembre 2021, mais c’est à cette date que nous avons fait le constat d’une mortalité anormale dans un de nos bâtiments. Aujourd’hui, nous n’avons aucune recette », explique Abou Ouattara, au bord du gouffre. L’entreprise vit un remake de sa galère vécue en 2015.

Une promesse de relance

Cette année-là, au mois de mars, l’entreprise Moablaou a été frappée de plein fouet par l’épidémie de grippe aviaire qui a ravagé son cheptel de 120 000 pondeuses. En mauvaise posture et sans un seul kopeck de l’Etat burkinabè, qui loue pourtant le civisme fiscal de son entreprise, Abou Simbel Ouattara réussit tout de même le sauvetage sur fonds propres et aussi grâce au soutien de ses proches et de trois banques. Après cet épisode malheureux, le promoteur avicole était loin de s’imaginer que l’Etat lui tournerait encore le dos sept ans plus tard. La lueur d’espoir qu’il avait, après une rencontre avec le ministre de l’agriculture et des ressources animales du dernier gouvernement de Lassina Zerbo, commence à disparaître.

Abou Simbel Ouattara, P-DG de Moablaou SA, demande un accompagnement de l’Etat

« Le ministre Moussa Kaboré nous a reçu, mon adjointe et moi, le 28 décembre 2021, soit onze jours après la catastrophe. Il nous a demandé de ne licencier aucun membre du personnel, de ne faire aucune mise en chômage technique, car l’Etat allait nous venir en aide. Le ministre nous a demandé de lui fournir, au plus tard le 7 janvier 2022, un dossier de relance de l’entreprise. Ce dossier devait nous permettre de chiffrer exactement nos pertes et nos besoins pour la relance des activités. Le ministre a ajouté qu’il fallait que ce dossier, en sa partie financière, soit validé par notre expert-comptable. Et la partie technique, qui concerne tout ce qui est aspect vétérinaire, devrait également être validée par les services publics vétérinaires », se souvient Abou Simbel Ouattara, qui précise que ses volailles ont été examinées par un agent vétérinaire avant leur incinération, comme l’exige la procédure.

L’impasse

Ragaillardi après cet entrevue, l’entrepreneur avicole reviendra déposer, le 7 janvier 2022, le dossier de relance au secrétariat particulier du ministre Kaboré. Pour la relance des activités, Abou Simbel Ouattara a demandé près d’un milliard de francs CFA à l’Etat burkinabè. Alors qu’il était dans l’attente d’une réponse du ministre, coup de théâtre ! Le 24 janvier 2022, un coup d’État militaire renverse le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré et l’éphémère gouvernement du Dr Lassina Zerbo. Abou Simbel Ouattara est dans l’impasse. Acculée par les charges salariales qui s’élevaient à plus de 20 millions de francs CFA par mois, l’entreprise Moablaou parviendra tout de même à payer les salaires des employés au cours du mois de janvier. Mais, le licenciement tant redouté des employés ne pouvait plus être reporté aux calendes grecques.

La ferme Moablaou est située dans la commune rurale Koubri, à la sortie sud de Ouagadougou

Licenciement et mise en chômage technique

« Nous nous sommes concertés pour voir quelle est l’attitude à prendre parce que dix jours après le coup d’Etat, il n’y avait toujours pas de gouvernement et nous n’avions pas d’interlocuteur au niveau du ministère de l’agriculture et des ressources animales. Les secrétaires généraux expédiaient les affaires courantes uniquement. Nous étions donc dans l’obligation de commencer le processus de licenciement ou de mise en chômage technique du personnel. C’est ainsi que sur les 83 employés, 60 ont été licenciés et 10 ont été mis en chômage technique. Il ne reste plus que 13 personnes pour assurer le service minimum, c’est-à-dire la maintenance des équipements de la ferme, qui rappelons-le, est une ferme industrielle », précise le promoteur de Moablaou.

Silence radio depuis deux mois

Sitôt après la formation du nouveau gouvernement de transition, le 5 mars 2022, Abou Simbel Ouattara dit avoir contacté le cabinet du nouveau ministre de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques afin de demander une audience et ainsi relancer son dossier. Mais, jusqu’au 9 mai, jour de notre passage au siège de l’entreprise, les nouvelles autorités n’avaient toujours pas réagi. Cette situation laisse perplexe M. Ouattara qui estime avoir été abandonné par son premier partenaire qui est l’Etat burkinabè. Pourtant selon une recommandation des Nations unies prise en 2005, c’est de la responsabilité des Etats de lutter contre la grippe aviaire, mais aussi d’accompagner la relance des activités des victimes de cette maladie.

Le coup de pouce de trois banques

Face au mutisme de l’Etat burkinabè, et au regard de l’urgence, Abou Simbel Ouattara a contacté trois banques de la place pour l’accompagner. Sur la somme de 750 000 000 FCFA sollicitée, à rembourser sur une période de 24 à 36 mois, ces trois banques (l’entreprise ne les as pas cité) ont décaissé la somme de 350 000 000 FCFA. « La perte de production de l’entreprise sur un exercice d’un an est évaluée à approximativement 3,2 milliards de francs CFA. Les banques peuvent-elles financer seules ce gap ? Non. Avant de me prêter l’argent, ces banques m’ont demandé si l’Etat allait me soutenir », a souligné Abou Simbel Ouattara.

Abou Simbel Ouattara dit avoir obtenu un prêt de 350 millions de francs CFA sur les 700 millions demandés aux banques

Même si les 350 millions de francs CFA sont insuffisants pour lancer deux bandes de productions sur les quatre bandes que compte la ferme avicole, il faut noter que Abou Simbel Ouattara a déjà reconstitué le premier bâtiment avec l’argent reçu des banques et un apport personnel. Un premier lot de 60 000 poussins a été réceptionné le 8 mai dernier. Il faudra attendre cinq mois pour la production des premiers œufs. Et pour y arriver, l’entrepreneur a annoncé avoir renforcé le système de biosécurité afin de réduire les risques sanitaires.

Donner un signal positif

« Je ne suis pas un oiseau de mauvais augure, mais s’il n’y a pas d’appui additionnel de l’Etat à celui des banques, je ne suis pas sûr que le miracle qui s’est produit en 2015 ait lieu. Je ne suis qu’un homme avec toutes ses limites », a déclaré Abou Simbel Ouattara qui souhaite que les autorités donnent un signal positif à tous ces jeunes qui voudraient se lancer dans la production animale moderne, mais qui hésitent encore.

« Quand vous décidez de vous mettre en règle, de formaliser une entreprise et que vous ambitionnez d’être un phare pour la jeunesse, votre État ne doit pas vous tourner le dos. Notre entreprise contribue au trésor public et à la stabilité sociale par l’apport qu’elle fait en résorbant quelque peu le chômage. Quand vous voyez une jeune femme qui vient à pied acheter nos œufs pour les revendre, et que deux ans après elle réussit à s’offrir une motocyclette, vous ne pouvez qu’être fier. Mais, quand une telle catastrophe (grippe aviaire, ndlr) survient, votre première préoccupation, c’est de savoir ce que vont devenir toutes ces femmes qui revendaient les œufs et qui avaient un revenu constant tous les douze mois de l’année », se demande Abou Simbel Moablaou.

Près de 200 000 œufs étaient produits chaque jour par la ferme Moablaou

« Le chef de l’Etat doit redonner espoir au secteur économique »

Le chef de l’Etat, Paul Henri Sandaogo Damida, en plus de galvaniser les soldats dans la lutte contre le terrorisme, doit redonner espoir aux acteurs du secteur économique. « Nous avons besoin de signaux. Ce n’est pas uniquement de l’argent. Retenons qu’il n’y a pas deux États. Il n’y a pas un président pour la lutte contre l’insécurité et un autre président pour la vie ordinaire ou économique du pays. On ne peut pas attendre de résoudre l’insécurité avant de penser à soutenir l’économie ou vice versa. Si on le fait, tout risque de s’écrouler autour de nous », prévient Abou Simbel Ouattara.

A la question de savoir si l’entreprise Moablaou avait souscrit à une assurance, son promoteur répond l’affirmative. Mais il précise que même si tous les équipements de fonctionnement de l’entreprise sont assurés, aucune société d’assurance n’assure le cheptel vivant (ici les poules) au Burkina Faso.

« Supposons que nos 200 000 poules coûtent un milliard de francs CFA. L’assurance va nous coûter au minimum un milliard de francs CFA. Si nous sommes seuls à nous assurer, le risque sera de 100%. S’il survient une catastrophe, comme celle de décembre 2021, la société d’assurance sera obligée de calculer notre prime d’assurance sur la totalité du risque et de nous le faire supporter à nous tout seul parce que nous n’avons personne qui partage ce risque avec nous », explique Abou Simbel Ouattara.

A la ferme, tout est à l’arrêt. Quelques employés assurent la maintenance des équipements en attendant une reprise des activités

Il note tout de même que lors de sa première entrevue avec le minstre, en décembre 2021, celui-ci a confié que des discussions étaient en cours avec les acteurs sur la question de l’assurance du cheptel vivant. « Actuellement certaines maisons d’assurance assurent les productions agricoles. Mais, ce n’est pas encore le cas pour le cheptel vivant. C’est un sujet qui nous préoccupe », soupire l’entrepreneur.

Dix régions sur treize touchées par la grippe aviaire au 21 février 2022

L’aviculture occupe une place de choix dans le sous-secteur de l’élevage, avec plus de 46 millions de têtes de volaille dénombrées en 2021. Les produits avicoles représentent 6% du Produit intérieur brut (PIB) agricole. La grippe aviaire a mis à genou le secteur depuis quelques mois. De sept régions en début janvier 2022, le Burkina Faso comptait à la date du 21 février 2022, dix régions touchées par l’épidémie. Aucun cas n’avait encore été détecté dans la région du Sahel, du Centre-nord et des Hauts-Bassins. Certains foyers étaient éteints notamment dans le Zoundwéogo, dans le Nahouri et la région de l’Est, où il n’y a pas eu d’évolution depuis l’annonce officielle de l’épidémie en conseil des ministres, le 13 janvier 2022.

L’entreprise Moablaou a reçu plusieurs prix dont le Grand prix africain du meilleur promoteur dans le secteur avicole dans la zone UEMOA

Agir et vite !

Selon le directeur général des services vétérinaires, Dr Adama Maïga, le plan de riposte qui a été élaboré avait besoin d’un financement. La recherche de financement était au point mort avec le changement de régime politique en janvier. Nos multiples tentatives d’entrer en contact avec le ministère pour comprendre comment l’Etat déployer ce plan de riposte sont restées vaines. Si cette riposte est, elle aussi, grippée, à quels saints vont se vouer les entrepreneurs avicoles de la trempe de Abou Simbel Ouattara, aujourd’hui désespérés. Il faut agir et vite.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

 

Quelques chiffres sur Moablaou SA

 

 L’entreprise Moablaou dispose d’une usine d’aliments complets d’une capacité de production journalière de 120 tonnes. Pour la production d’aliments pour le bétail, cette usine achète chaque année environ 6 000 tonnes de maïs jaune local, 2 000 tonnes de tourteau de soja, 1 000 tonnes de tourteau de coton à la société SN-CITEC et 700 tonnes de coquilles d’huitre locales.

 

  Chaque jour, l’entreprise produit environ 180 000 à 210 000 œufs dans ses poulaillers industriels fermés et en atmosphère contrôlée. Son chiffre d’affaires oscille entre 2,5 et 3,5 milliards chaque année.

 


 L’entreprise compte quatre grossistes et 1 200 distributeurs dont environ 800 femmes. Ces 1 200 distributeurs ont chacun au moins 4 collaborateurs pour la vente des œufs.

 

  Chaque jour 16 à 20 tonnes d’engrais organique sont produits à partir des fientes brutes de du cheptel. Les agriculteurs de la région l’achètent pour la fertilisation de leurs sols de production de céréales, de légumes et de fruits.

 

  Le complexe avicole MOABLAOU SA produit chaque jour 16 à 20 tonnes d’engrais organique à partir des fientes brutes de son cheptel. Tous les agriculteurs de la région l’achètent depuis des années pour la fertilisation de leurs sols de production de céréales, de légumes et de fruits.

 

  Pour son fonctionnement, l’entreprise Moablaou consomme en moyenne 12 millions de francs CFA/mois en électricité auprès de la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL)

 

 

  Le personnel est composé de 83 salariés dont 17 contractuels avec des profils multiples. Une vingtaine de salariés ont entre 10 et 27 ans d’ancienneté au sein de l’entreprise. Environ 30% de ce personnel a une formation universitaire supérieure : Doctorat, Master II, Licence, Brevet de technicien supérieur, Baccalauréat. Les ouvriers avicoles complètent cet effectif pour toutes les tâches.

HFB
Lefaso.net

 


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Vos commentaires

  • Le 13 mai 2022 à 14:22, par Passakziri En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

    Vraiment une entreprise que je ne conaissais pas mais qui impressionne par ses chiffres. Voilà des entreprises à soutenir. Mais au lieu de ca on veut subventionner le coton à 70 milliards ? Vraiment nous n’avons aucun plan.

    Passakziri

    • Le 13 mai 2022 à 18:43, par Danton En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

      Oui mon cher ! On veut subventionner la production du coton. Pour mieux appauvrir nos agriculteurs et nos sols et enrichir la France. Il faut absolument que l’État agisse pour sauver l’entreprise de M. Ouattara et tou(e)s les autres qui ont été anéanties par cette grippe aviaire dont le gouvernement n’a plus beaucoup parlé depuis le coup d’Etat...

      • Le 14 mai 2022 à 15:39, par Avicenne En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

        Mais que vient faire La France dans cette histoire ? Rien !
        Vous avez la chance d’avoir un grand entrepreneur qui subit malgré lui les désastres de cette grippe aviaire comme en France où les élevages sont décimés, mais nous, nous avons un ministre de l’agriculture ( M. Denormandie ) qui est considéré par cette filière comme le meilleur ministre depuis 20 ou 30 ans, avez-vous un ministre de l’agriculture qui travaille main dans la main avec le ministère des finances ? NON !
        C’est à vous de soutenir cet homme, il sort du lot et devrait avoir votre soutien car qu’est-ce que La France a à faire dans cette calamité " à moins que nos services secrets aient été diligenté pour infester l’élevage de cet entrepreneur "
        votre gouvernement est pathétique et c’est l’ UE qui va devoir encore et encore vous envoyer de l’aide pour que la famine ne vous rattrape pas.

        J’ai de l’admiration pour cet homme qui devrait devenir un modèle pour vous car en tant que femme, je ne peux que être touchée qu’il fasse travailler tant de femmes qui, ainsi peuvent prétendre à leur indépendance.

    • Le 20 mai 2022 à 13:30, par Vérité En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

      Le soutien au secteur du Coton n’empêche l’encouragement au niveau de l’élevage. L’état trouver ailleurs des fonds additionnel.

  • Le 13 mai 2022 à 16:04, par Skalfreee En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

    Vraiment il y’a urgence à agir.
    Mouablou fait la fierté du pays. L’Etat gagnerait à agir vite avant qu’il ne soit trop tard. Il y’a des emplois en jeu et aussi tout un écosystème à préserver.
    Que Dieu vous assiste M. OUATTARA et qu’il vous donne la force de poursuivre votre belle œuvre.
    Nos pays ont besoin des champions nationaux comme vous.
    Force à vous !

  • Le 13 mai 2022 à 18:24, par Johan Stephen En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

    Ce promoteur a besoin d’être encouragé par l’Etat, à cause de la notoriété de la ferme industrielle, du courage légendaire du promoteur que j’ai eu l’honneur de connaître, mais aussi à cause du nombre d’emplois générés pour le bonheur des burkinabé.
    En plus, il demeure un exemple de réussite dans la filière dans un pays d’élevage où on continue d’importer des œufs et des volailles.
    Tous mes encouragements "maestro". Vivement que l’Etat entende ton cri de cœur , même si on est en transition

  • Le 13 mai 2022 à 23:36, par pandabf En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

    Non, non, et non. Ce n’est pas le role de l’Etat de choisir des entreprises a sauver et laisser d’autres mourir. Pourquoi n’avait-il pas d’assurance ? Quand les affaires marchaient bien, pourquoi n’avoir pas épargné par prudence ?

    • Le 14 mai 2022 à 13:06, par Marie En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

      Je suis tout à fait de votre avis. Beaucoup sont ici à interpeler ou invectiver l’Etat. Ben voyons ! C’est toujours cela la ruse du capitalisme. Libre marche, pas d’implication de l’Etat, autonomie totale. Quand la crise frappe, on appelle l’Etat au secours. On a vu ça avec la crise des subprimes en 2008. C’’était l’argent public qui avait renfloué les caisses des grosses firmes privées comme Lehmann Brothers qui sont à la base même de la crise.
      Dans tout le Faso des millions de paysans ont perdu leurs volailles et leurs porcs à cause de la grippe. Dans ma région par exemple, les paysans, petits éleveurs ont perdu tous les porcs il y a deux ans. Il n’y avait pas un seul paysan qui possédait encore un porc dans sa porcherie. Pas un seul. Ce petit élevage était un revenu pour eux : pour faire face aux petites dépenses du quotidien, acheter les fournitures scolaires, acheter de l’engrais, couvrir les frais d’hospitalisation ou de pharmacie. Ils n’ont plus rien. Tout a été décimé par la grippe. L’Etat a-t-il levé un seul doigt pour les indemniser ? Nada ! Ici on a milliardaire avec un système d’exploitation moderne sophistiqué, qui connaît les risques liés au métier, qui aurait du mettre en place un plan autonome de sortie de crise, à la rigueur prendre une assurance. D’autant que ce n’est pas la première fois qu’il est frappé par le désastre. Hélas, non ! On engrange des milliards. Puis quand le croisé frappe on demande a l’Etat de donner un milliard cadeau ! Et le petit eleveur des villages et des hameaux ? Ils sont des millions et ont perdu plus que ce monsieur. Il faut que le capitalisme apprenne à assumer non pas seulement ses gains, mais aussi ses pertes. Tous ceux qui interpellent l’Etat sur cette affaire adoptent la même stratégie que les grandes institutions financières responsables de la crise en 2008. Qu’avaient-elles dit : “too big to fall !”. Donc, selon la logique de certains, ce Monsieur est trop gros, trop grand pour tomber. L’état doit le maintenir debout avec l’argent du contribuable. Et moi je pose la question : quid des millions de paysans et éleveurs dans tout le Faso qui ont aussi tout perdu ? Ensemble, ne sont-ils pas bien plus gros que ce Monsieur à lui tout seul ?

    • Le 19 mai 2022 à 17:35, par BILLA Abdoul Samadou En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

      La haine , quand elle nous tient !!!
      Le monsieur n’est pas le seul qui pourrait bénéficier du soutien de l’Etat. L’Etat a bien un rôle à jouer dans cette triste situation des aviculteurs.
      Il va se rélever !!! Par la Grace de Dieu

  • Le 14 mai 2022 à 07:21, par Le Contributeur En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

    Bonjour

    Ce n’est pas la seule entreprise qui a perdu son cheptel.
    Il y’a des centaines de producteurs au Burkina qui sont confronté a ce probleme de mortalité.

    On ne peut pas prendre l’argent du contribuable pour donner a un privé.

    Ses milliards de benefices engrangés sont passés ou ? Pourquoi est ce qu’il ne prend pas des assurances ? Pourquoi est ce qu’il n’a pas pris des provisions ?

    Ce qu’il peut demander a l’Etat c’est de bénéficier du fond de garantie pour s’adosser et prendre un prêt comme le fait des milliers de PME au Burkina.

    Qu’il approche la chambre de commerce pour l’aider a prendre un pret comme toutes les entreprises

    Ceci est ma contribution !

  • Le 14 mai 2022 à 09:21, par À qui la faute ? En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

    Je compatis à ce qui arrive à cette entreprise mais il faut reconnaître que 35 ans d’existence devait suffire à consolider les fondements de la société. Surtout dans nos pays où rien n’est stable, et surtout dans ce domaine si fragile.
    Nous vivons dans des pays qui comptent même sur les entreprises pour résorber le chômage, et l’État emprunte pour payer des salaires, hors mis la période de guerre actuelle. Ça tombe vraiment mal pour vous. Il y a un domaine qui n’apporte pas d’argent mais qui limite les dégâts : c’est la gestion de risque. Nos grandes entreprises gagneraient à s’y intéresser.
    Quand je pense à la façon dont des entreprises comme SOGEBAF, et OK on disparu ça fait mal, tout ne tient qu’à un fil

  • Le 14 mai 2022 à 09:31, par zemosse En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

    J’ai connu cette entreprise à travers ses gros oeufs que j’achetais régulièrement. A ses début, les oeufs étaient vendus à son domicile à la patte d’oie. Petit à petit il a construit patiemment son entreprise et je suis impressionné par le matériel acquis. Vivement qu’on vienne à son secours. Dans tous les cas, je suis sûr qu’il se relèvera. .

  • Le 14 mai 2022 à 15:32, par Tengbiiga En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

    Quand on a une entreprise de cette envergure, on prend une assurance contre ce genre de situation.
    Ce n’est pas le rôle de l’état de gérer ce problème.

  • Le 14 mai 2022 à 17:39, par YAWOTO En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

    Plusieurs erreurs commises :
    - absence de diversification, il aurait fallu ajouter les bœufs par exemple pour la production laitière,
    - absence de provisions suffisantes pour 35 ans d’existence, la capacité d’autofinancement devrait pouvoir couvrir au minimum la moitié du besoin en fonds de roulement.
    - manque d’assurance risque que beaucoup considèrent comme de l’argent jeté par la fenêtre.
    Une bonne négociation avec les banques doit vous permettre de rebondir, par une bonne maîtrise de la planification et une gestion rigoureuse et en vous donnant le temps. Bonne chance et courage à vous.

  • Le 15 mai 2022 à 19:44, par Banaon Némaoua En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

    Bonsoir mes chers amis et frères du Faso
    je connais même si c’est un peu de loin ce Monsieur depuis au moins 20 ans ; je le respecte ; je pense que nous devons pas comparer la plus grande industrie de volaille du Burkina Faso et même de la sous région aux exploitations familiales de porcs et de volailles traditionnelle au vu de son poids économique et surtout sociale : nombre d’emplois et la contribution au fisc. C’est vraiment une unité stratégique que l’Etat doit contribuer à relever car ce n’est plus de Monsieur Ouattara qu’il s’agit mais d’une société anonyme. On peut seulement regretter que l’entreprise ayant déjà subi un coup avant n’a pas fait jouer les assurances à fonds.

  • Le 15 mai 2022 à 23:12, par kladjou En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

    Cette entreprise semble techniquement moderne dans son modèle de production mais côté management ça laisse à désiré
    Comment avec un chiffre d’affaire supérieur à 2.5 Milliards de franc CFA,
    - on n’assure pas une telle entreprise ?,
    - on ne s’est pas constitué un fonds de prévoyance ?

    Si l’Etat doit vous indemniser alors qu’il indemnise tous les autres aviculteurs qui sont burkinabè comme lui et emploient aussi des salariés.
    Et puis pourquoi vouloir repartir avec 200 000 poules au lieu de 50 ou 60 000 ?

  • Le 16 mai 2022 à 08:14, par Wendmi En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

    Pas facile ! L’État et la Banque agricole du Faso doivent impérativement aider à relancer cette entreprise. Il y va de leur crédibilité dans cette impasse dans laquelle l’entreprise se trouve.

  • Le 16 mai 2022 à 09:26, par Le Marechal du Burkina En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

    Une des options serait d’ouvrir le capital à un fond d’investissement ou ouvrir le capital à des privés.
    Je ne vois pas comment l’état pourrais intervenir directement ?
    Subvention ? Dons ? Prêt ?
    Si il le font cela créera un précédent.
    On se souvient de BRAFASO qui n’a pu être sauvé malgré la volonté de l’état.

  • Le 16 mai 2022 à 09:56, par ce que je crois En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

    Je lis avec intérêt les avis des différents internautes :
    - Ceux qui sont contre un renflouement de la société ont raison : L Etat providence est fini. Nous avons à l’origine un projet d’entreprise avec des risques de gain pour le promoteur et des risques de pertes pour lui aussi. Si on doit utiliser l’argent du contribuable à coup de milliards pour sauver une centaine d’emploi , il serait plus équitable de penser aux braves paysans , au secteur informels , aux petites et moyennes entreprises. Et comme l’a dit un internaute , après 35 ans d’existence , l’entreprise devrait avoir élaboré un plan B pour parer une situation de crise de ce genre : On appelle ça "Plan de continuité de l’activité".
    - Ceux qui sont pour le soutien à relever l’entreprise ont raison : Il ya eu dans un passé récent une intervention de l’Etat pour sauver Da Fani et Brafasso. Il nous faut construire un tissu industriel et le rôle de l’Etat et d’accompagner les acteurs tant dans la phase de lancement que de développement des unités surtout quand certains facteurs environnementaux comme le changement climatique , les pandémies ( COVID 19 , grippe aviaire ) interviennent. La ferme Moablaou est ce qu’on appelle techniquement "un champion" dans la filière au Burkina. Sa disparition pourrait avoir quelques impact sur la filière , ( au delà de l’impact économique direct sur ses partenaires fournisseurs , clients , économie locale de koubri etc) et notamment dans la distribution des oeufs , des entrées massives de poussins fraudés du Ghana etc
    Toutes les opinions sont justifiées et ce que je crois c’est d’avoir une position médiane :
    - Je fais le constat que beaucoup de travailleurs des secteurs privés et publics s’intéressent à l’élevage de la volaille comme projet économique pour l’après retraite
    - Une exploitation avicole ne peut être rentable qu’avec au minimum 2000 poules pondeuses . Le taux d’échec des promoteurs est élevé parce que passé les moments d euphorie de "montrer sa ferme" à ses amis et parents , la réalité financière entre les achats des aliments ( maïs notamment) , les soins vétérinaires , les vols des ouvriers ou du gardien etc.......,devient de plus en plus difficile et le seuil de rentabilité ressemble à la ligne d’horizon. Dans ce contexte , le promoteur se retrouve de plus en plus en train d’injecter des fonds tirés de son salaire ou du prêt scolaire dans la ferme . Au lieu que la ferme amène de l’argent elle devient un groupe financier. Le promoteur commence a espacer les visites à la ferme , à moins y inviter ses amis , et à interagir avec le gardien ou les employés par WhatsApp jusqu’au bim final ou en vend les 46 pondeuses restantes à la veille de la fête de ramadan...........
    Et si on faisait appel à un mécanisme de capital risque pour sauver Moablaou. Des investisseurs privés achètent des actions de la société et cela apporte donne les ressources dont la société a besoin pour son redressement. Un nouveau Conseil d’Administration est mis en plan et une feuille de route est tracée avec des objectifs précis. La gestion exécutive est réorganisée sous l’angle d’une cogérance
    Dans ce schéma , il sera fait appel à l’actionnariat populaire. Tous les fonctionnaires qui s’intéressent à l’élevage de la volaille comme source de revenu alternative à la pension de retraite pourront souscrire à ces actions et avoir des dividendes chaque année ( les fonctionnaires qui aiment l’élevage contemplatif ou supportent le parcours du combattant continueront bien sur leur projet)

    Voilà ce que je crois

    • Le 19 mai 2022 à 16:22, par Meimei En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

      C’est la solution socialement et économiquement équitable. Le propriétaire de la société a décidé de ne pas se couvrir des risques dans son domaine. Face à cette situation, l’État ne peut pas juste venir renflouer ses caisses. Après toutes ces bonnes années, il ne doit pas manquer des fonds pour couvrir une partie de ces pertes et le reste il pourra faire appel à des investisseurs privés. Il demeurera actionnaire majoritaire du faite qu’il a déjà des équipements et installations sur place. Même si l’Etat doit intervenir, ca ne sera pas venir restaurer le niveau de richesse d’un individu, mais l’Etat pourra prendre des parts (actions) temporaires.

  • Le 16 mai 2022 à 21:01, par Rita En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

    L’Etat doit subventionner ce grand entrepreneur. Non seulement il cree l’emplois et paie les impots. S’aurait ete dans les pays occidentaux, une entreprise d’une telle envergure en difficulte, verra l’etat intervenir pour lui apporter un pret a un taux d’interet tres minimes pour qu’il puisse relancer son activites.

  • Le 17 mai 2022 à 09:14, par hum En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

    @internaute Rita

    Comparaison n’est pas raison
    Dans les pays occidentaux l’Etat a l’argent , chez nous l’Etat n’a pas l’argent ( parce que nous ne travaillons pas suffisamment ou nous détournons beaucoup)
    Dans les pays Occidentaux l’ Erat donne pendant un certain temps des allocations aux chômeurs , chez nous l’ Etat donne des allocations aux fonctionnaires
    Elles sont nombreuses des PME qui embauchent et qui paie leur impôts et attendent depuis longtemps l’aide de l’Etat

  • Le 20 mai 2022 à 14:02, par Rita En réponse à : Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

    @internaut hum !

    Si l’etat se porte garant pour que la societe ait un pret aupres des institutions financieres, l’etat preserve les emplois, la compagnie continuera de payer les taxes, et tous ceux qui y travaillent pourront toujours payer des taxes a l’etat. D’une facon ou d’une autre, les caisses de l’etat seront toujours alimentees avec des taxes. Il faut qu’on trouve des politiques economiques dans nos pays pour preserver et creer des emplois au lieu de crier a tout temps que y a pas l’argent.

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