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Burkina/ Presse : « Les journalistes font un bon travail, mais les conditions... et le professionnalisme doivent être renforcés »

Publié le mardi 3 mai 2022 à 22h35min

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Burkina/ Presse : « Les journalistes font un bon travail, mais les conditions... et le professionnalisme doivent être renforcés »

Le 3 mai est consacré comme Journée mondiale de la liberté de la presse. Pour certains, en dépit du contexte socio-sécuritaire, les journalistes ont tant bien que mal travaillé à traiter et rendre l’information. Pour d’autres, certes des acquis ont été engrangés, mais en matière de liberté d’expression, le Burkina a encore du pain sur la planche. Nous avons tendu notre dictaphone aux hommes et femmes de médias, qui livrent leur appréciation du travail des journalistes courant 2021-2022.

Guy Hervé Kam, coordonnateur national du mouvement SENS

Guy Hervé Kam, coordonnateur national du mouvement SENS

« Les Burkinabè peuvent être fiers de leur presse, car malgré les difficultés et contre toute attente, notre presse se démarque. C’est aujourd’hui une tradition ancrée dans notre pays. Depuis le 13 décembre 1998, l’assassinat du journaliste Norbert Zongo a donné à notre presse un élan d’indépendance et de diversification qu’elle défend jalousement. Je pense que les résultats qui nous offrent une place de choix dans l’espace francophone ne sont pas le fruit du hasard. Nous avons une presse qu’il faut protéger, parce que ce qui nous protège aujourd’hui, c’est la liberté de la presse. C’est un patrimoine qu’il faut protéger et faire grandir ».

Dr Cyriaque Paré, directeur de publication de Lefaso.net

Dr Cyriaque Paré, directeur de publication de Lefaso.net

« Les journalistes font du bon travail, du mieux qu’ils peuvent. Aujourd’hui ils travaillent dans des conditions encadrées par les préoccupations sécuritaires. Ce n’est pas toujours facile. On ne peut pas accéder aux zones où parfois il se passe des choses intéressantes, à cause des risques sécuritaires et des lois. Le code pénal a été révisé pour prendre en compte un certain nombre d’infractions. La présence des journalistes sur ou près des théâtres d’opérations est sévèrement punie. Tout cela joue sur le travail des journalistes. Il y a par ailleurs les problèmes de profil des journalistes. Certains refusent de se rendre à Fada ou à Dori. Les conditions, la motivation, la détermination et le professionnalisme doivent être renforcés pour plus d’informations qui donnent un compte rendu de ce qui se passe. Cela permet au consommateur d’avoir des informations au-delà des faits, c’est à dire des données mises en forme, qui ont du sens, de la contextualisation et de la perspective ».

Issouf Sare, directeur général de BF1

Issouf Sare, directeur général de BF1

« On peut se satisfaire du niveau de liberté d’expression que nous avons. Quand on parcourt certains pays voisins, on se rend compte que cette liberté n’est pas admise par tous. Mais comme on le dit souvent, pour qu’une lutte soit pérenne, rien n’est jamais acquis. Si l’on se repose sur nos lauriers soit disant que telle ou telle liberté est acquise, on se laissera facilement surprendre un bon matin, voyant qu’elles nous ont été confisquées ».

Abdoulaye Tao, journaliste à l’Economiste du Faso

Tao Abdoulaye, directeur de publication de l’Économiste du Faso

« Il faut dire que le travail de la presse est un panorama assez large, chacun le prend du bout qui lui est favorable. Mais de façon générale, on peut dire que le niveau de liberté de la presse est acceptable. Cependant, on peut toujours mieux faire, parce qu’il y a encore des atteintes à la liberté. Nous l’avons vu avec la déclaration des organisations professionnelles par rapport aux reporters de l’Observateur Paalga, les difficultés d’accès à l’information publique. Des plaidoyers doivent donc être menés, pour que les journalistes aient plus facilement accès à l’information. Certes, on se bat pour la cause, mais tout n’est pas encore comblé ».

Sarata Bougma, journaliste stagiaire à BF1

Sarata Bougma, journaliste stagiaire à BF1

« Je trouve qu’il y a encore de l’amélioration à faire, surtout sur les sujets d’initiatives. Nous remarquons que les reportages se limitent aux couvertures des séminaires, il n’y a pas assez de sujets d’initiatives personnelles. L’actualité du moment est la situation sécuritaire. Je pense qu’il il faudrait s’appesantir là-dessus. Aussi, il faudrait privilégier les sujets d’investigation. Il y a beaucoup à faire, mais dans l’ensemble pour cette année, il y a eu beaucoup d’améliorations ».

Liliane Poda, journaliste à Radio évangélique

Liliane Poda, journaliste à la Radio évangélique

« Les médias font de leur mieux pour relayer toute information jugée nécessaire et essentielle pour les populations. Mais il y’a souvent des informations très sensibles qui sont confidentielles et ne permettent pas à la presse de s’exprimer librement. Mais elle fait de son mieux ».

Harouna Rouamba, étudiant en journalisme à l’ISTIC

Harouna Rouamba, étudiant en journalisme à l’ISTIC

« La presse a fait son travail notamment dans le cadre de la sécurité du pays. Elle a donné l’information juste, ce qu’il fallait à la population. Elle a aussi fait attention pour ne pas faire la propagande du terrorisme ».

Erwan Compaoré (Stagiaire)
Yvette Hien (Stagiaire)

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