C’était au cours d’une cérémonie le 3 décembre dernier dans le campement de Pechastour, à Wéotenga dans la province du Ganzourgou.

La présente campagne de chasse est placée sous le thème : « la faune sauvage : une ressource renouvelable au service du développement durable ». Le choix de ce thème vise à interpeller les gouvernorats et les collectivités territoriales à soutenir davantage les efforts de mise en place d’aires de conservation communautaires. Il s’agit notamment des zones villageoises d’intérêts cynégétiques et des refugés locaux. Ces aires, selon le ministre de l’Environnement et du Cadre de vie, Laurent Sédégo, grâce à leurs « potentialités cynégétiques et « écotouristiques » offrent des opportunités pour générer des revenus et emplois

au niveau rural. Dans cette perspective, le ministre en charge de l’Environnement a pris des engagements : promouvoir des échanges visant à accroître le professionnalisme des concessionnaires des aires fauniques, promouvoir un environnement fiscal favorable à l’investissement dans le secteur des ressources naturelles renouvelables, soutenir l’aménagement, le suivi écologique et la gestion des patrimoines forestiers nationaux, mettre en place un mécanisme de gestion rationnelle des concessions de chasse. Toutes ces mesures veulent permettre à ce secteur de se porter mieux.

2004-2005, une campagne positive

Le bilan de la campagne de chasse 2004-2005 se présente comme suit : les recettes globales et directes générées sont évaluées à plus d’un milliard quatre cent millions de F CFA. 3,6% de cette somme ont été perçus par les communautés locales et 78,6% par les opérateurs économiques. Les dépenses d’investissements et de fonctionnement réalisées par les opérateurs privés sont estimés à environ un milliard de F CFA, soit 98% de leurs recettes. Cela donne un solde positif.

En plus, 15 000 emplois permanents et saisonniers sont générés par la gestion des concessions. Sur le plan de la sécurité alimentaire, plus de 200 tonnes de viande sauvage ont été produites en 2004-2005. Les 80% de cette viande sont redistribués en milieu rural par le biais des comités villageois de gestion de la faune. La campagne de chasse 2004-2005 au plan écotouristique a enregistré 1391 chasseurs (50% de chasseurs burkinabè, 6% de chasseurs expatriés résidents et 44% de chasseurs-touristes.

2094 permis de chasse ont été délivrés dont 73% pour la chasse sportive aux trophées et le reste pour la chasse villageoise. Le tourisme de vision dans les aires fauniques a enregistré plus de 5 000 visiteurs dans les principaux parcs nationaux et ranchs de gibier du pays. Des chiffres intéressants certes mais qui cachent mal les difficultés du secteur.

En effet, comme l’a révélé la promotrice du campement Pechastour, les aires fauniques sont de plus en plus envahies par les agriculteurs. Et cela perturbe « la quiétude » des animaux sauvages.

Aussi le braconnage continue de faire ses effets. Les concessionnaires trouvent également que la faible durée de la concession ne leur permet pas d’investir durablement dans l’activité. Or, indique la promotrice de Pechastour, les installations dans les campements coûtent très cher. Les concessionnaires militent pour la création de zones tampons autour des zones de chasse.

Pour sa part, le gouverneur de la région du Plateau Central, Mme Ruth Yaméogo a salué le choix de sa région pour abriter le lancement de la campagne de chasse 2005-2006. Le plus gros gibier dans cette région est le lièvre. Mais le gouverneur reste convaincu qu’une telle cérémonie va promouvoir l’écotourisme dans la zone. Cet espoir est aussi partagé par les chasseurs qui, par la voix de leur représentant ont traduit leur reconnaissance aux autorités.

Une remise de lettres de félicitations à des concessionnaires, de chèques à des comités villageois de gestion de la faune, d’attestation de guide de chasse à des particuliers constitue également une séquence de la cérémonie de lancement de la campagne de chasse 2005-2006. Le clou de la cérémonie a été la décoration des personnes militaires, paramilitaires et civiles de la médaille d’honneur des Eaux et forêts.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA (rabankhi@yahoo.fr)
Sidwaya