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Marche-meeting des paysans burkinabè : Les “Ka-Koaadba” remontés contre les politiques agricoles du Nord

Publié le lundi 5 décembre 2005 à 07h42min

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François Traoré remettant leur pétition au ministre du Commerce

Les paysans burkinabè, sous l’initiative de la Confédération paysanne du Faso (CPF), ont entrepris depuis une année, plusieurs activités pour un commerce équitable et dire non aux subventions et autres mesures de soutien agricole des pays du Nord.

A cet effet, une marche suivie d’une remise de pétition au ministre du Commerce a eu lieu samedi 03 décembre 2005 à Ouagadougou.

La marche des paysans burkinabè du 03 décembre à Ouagadougou a réuni plus de 2500 participants. Les marcheurs sont partis du stade du 04-Août en passant par l’Ecole nationale de police, le CBC, le rond-point de la bataille du rail pour s’arrêter à la place de la Nation. Là, les pétitions collectées par la CPF au cours d’une caravane pour le commerce équitable et un mémorandum ont été remis au ministre du Commerce de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, M. Benoît Ouattara.

Les signatures récoltées sont estimées à 1 605 286. Ces pétitions selon le président de la CPF, M. François Traoré, se veulent être un symbole de l’engagement des producteurs et des citoyens pour un commerce plus juste : « En vous remettant ce total des pétitions, nous vous demandons d’être le porte-parole de ces 8 millions de producteurs burkinabè auprès de vos pairs du Nord, » a-t-il dit au ministre Ouattara.

Des doléances du monde paysan

Ces pétitions, les paysans attendent qu’elles soient remises aux états subventionneurs du Nord lors de la rencontre ministérielle de l’OMC à Hong Kong, le 13 décembre prochain. Pour François Traoré, le monde paysan veut des engagements sur des dates et des chiffres pour la suppression des subventions, des fonds de soutien pour assurer la suivie des filières agricoles africaines et soutenir les revenus des producteurs et enfin, une solution concrète et équitable sur à la question spéciale du coton.

Les paysans burkinabè sont vivement remontés contre les règles injustes du commerce international qui jouent en leur défaveur : « ce que nous voulons, c’est que la politique alimentaire basée sur la souveraineté alimentaire soit défendue avec force à l’OMC lors de la conférence ministérielle à Hong Kong.

Ce que nous réclamons aussi, c’est que nos chefs d’Etat ne signent aucun accord à l’OMC qui mettrait en péril notre propre agriculture, que nos chefs d’Etat n’acceptent pas signer les Accords de partenariat économique (APE) en négociation avec l’Union européenne, sans aucune reconnaissance préalable de la souveraineté alimentaire, ». professent-ils dans leur mémorandum. Les paysans burkinabè affirment souscrire aux principes du commerce équitable et demandent de ce fait, à être associés régulièrement aux préparatifs des négociations internationales qui concernent l’Afrique.

Ismaël BICABA
bicabai@yahoo.fr


Les mesures réclamées par les paysans aux autorités

- Suppression des taxes à l’importation sur les intrants (engrais, machines agricoles...).

- Abaissement du taux des crédits de 5 à 6% au lieu de 15 à 16% à l’instar des pays comme le Sénégal, pays membre de l’UEMOA.

- Favoriser le droit et les facilités d’accès aux médias pour la promotion de nos produits agricoles par l’accord d’un temps gratuit pour les spots publicitaires pour la promotion d’aliments locaux.

- Appel au gouvernement à honorer dignement toutes les dettes de l’Etat envers les paysans là ou sa responsabilité est engagée, même partiellement comme c’est le cas de la SOPROFA où l’Etat burkinabè est actionnaire à hauteur de 25%.

I. B

Sidwaya

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