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Burkina : Seize formatrices à l’école de la transformation du beurre de karité

Publié le samedi 23 avril 2022 à 20h47min

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Burkina : Seize formatrices à l’école de la transformation du beurre de karité

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Conseil africain pour le développement durable (ASUDEC) ont organisé une formation au profit des femmes des régions du Centre-Sud et du Centre-Est du Burkina. Seize formatrices issues de huit ONG et coopératives ont bénéficié d’une formation en transformation de beurre de karité en savon et en produits dérivés, du 19 au 23 avril 2022 à Pô, dans la région du Centre-Sud.

Les apprenantes ont été formées en transformation du beurre de karité en savon de toilette fait avec du miel, en conservation du savon à base de beurre de karité, en fabrication de pommade de beurre de karité et de savon liquide, etc. Elles ont été également outillées sur le marketing et la recherche de marchés. Cette formation va permettre de renforcer les capacités des transformatrices du karité et de créer des emplois. Ces seize femmes, venant de sept communes des régions du Centre-Sud et du Centre-Est, vont, à leur tour, initier d’autres membres de leurs associations et coopératives estimées à 448 femmes.

Les seize femmes ont appris à transformer le beurre de karité en savon et en produits dérivés.

En plus de la formation, elles ont reçu gratuitement des équipements adéquats pour leurs activités, ce 22 avril 2022. Chaque association a bénéficié de kits composés de seaux, de bassines, de tables de coupe, de marmites, de balances, de gobelets gradués, de blouses, de gants, de lunettes, de bottes, de thermomètres industriels, de moules de savons de toilette...

La remise symbolique du matériel.

Durant ces cinq jours, les apprenantes ont été formées par Alimata Ada Alira, transformatrice de beurre de karité à Pô. Elle s’est dit ravie d’apprendre les rudiments de son métier à d’autres femmes. Elle a affirmé que les apprenantes ont été très réceptives durant la formation. La formatrice a profité de cette occasion pour inviter les femmes à travailler pour leur autonomie financière. Alimata Ada Alira a expliqué que c’est grâce à son travail qu’elle a pu participer à la scolarisation de sa progéniture. Aujourd’hui, l’un de ses enfants est professeur et l’autre est à l’université.

Alimata Ada Alira a demandé aux femmes de s’essayer à la transformation des produits forestiers non-ligneux pour être indépendantes.

Joséphine Nana/Nombré vient de l’Association des parents des enfants en situation de handicap. Elle a déclaré que cette formation a été de bonne qualité. Elle s’est justifiée en soulignant que cela va lui permettre de mieux conserver le savon qu’elle produit. Auparavant, par manque de connaissances, elle jetait des boules de savon qui étaient à son sens inutilisables.

Joséphine Nana/Nombré a salué cette initiative.

Cela constituait un manque à gagner, a-t-elle confié. C’est la même satisfaction chez Mamouna Dabré, qui a indiqué que la formation lui permettra d’accroître sa production et de s’essayer à d’autres transformations que celles qu’elle a l’habitude de faire. Elle a adressé des doléances aux initiateurs du projet. Elle souhaite qu’il y ait plus de formations de ce type et que les femmes puissent bénéficier de fonds de roulement pour agrandir leurs activités.

Mélanie Dabiré a estimé que cette formation va permettre à de nombreuses femmes d’être à l’abri du besoin.

Une activité proposée par les femmes elles-mêmes

Cette activité s’inscrit dans le cadre du projet « Créer des terres d’opportunités : transformer les moyens de subsistance grâce à la restauration du paysage au Sahel » désigné par « Projet terres d’opportunités au Sahel ». Selon la chargée du projet au sein de l’ONG Asudec, Mélanie Dabiré, cette formation répond aux doléances des femmes. « Le choix est parti des doléances qui ont été émises ; il y a des difficultés de commercialisation des noix de karité qu’elles transforment. L’idée ici, c’est de diversifier la chaîne de commercialisation.

Cela leur permettra de présenter plusieurs produits aux consommateurs et elles auront plus de revenus », s’est-elle exprimé.
Le Projet terres d’opportunités au Sahel a été financé par le ministère italien de la Transition écologique à travers le mécanisme mondial de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification (CNULD). Son objectif est de soutenir les activités qui viennent en lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse.

Bassourou Boyla a affirmé que cette activité correspond aux objectifs de l’UICN.

Cela, en restaurant les terres et en transformant les moyens de subsistance. « Nous voulons promouvoir ces approches, c’est-à-dire une approche paysagère et une autre, celle du développement de la chaîne de valeur. Les chaînes de valeur vont contribuer à renforcer les services éco-systémiques pour les communautés. Cela va leur permettre de pouvoir entretenir les paysages dans lesquels elles récoltent les différents produits », a argumenté le chargé de Projet terres d’opportunités au Sahel pour le compte de l’UICN, Bassourou Boyla. Le projet couvre des zones rurales du Burkina Faso, du Ghana et du Niger.

S.B
Lefaso.net

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