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Cybersécurité : Fin de 72 heures de formation pour une meilleure synergie d’action des acteurs

Publié le vendredi 15 avril 2022 à 22h10min

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Cybersécurité : Fin de 72 heures de formation pour une meilleure synergie d’action des acteurs

L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) a achevé ses 72 heures dédiées à la formation de magistrats et officiers de police judiciaire en cybersécurité, ce vendredi 15 avril 2022 à Ouagadougou. Entamé le mercredi 13 avril 2022, ce séminaire de formation a permis aux acteurs d’accorder leurs violons en vue d’apporter une meilleure réponse dans la lutte contre la cybercriminalité au Burkina Faso.

L’écosystème du numérique, les menaces en matière de cybercriminalité, les fondamentaux des réseaux de télécommunications, l’investigation numérique, la cyber-prudence et le traitement des réquisitions sont, entre autres, les modules dispensés aux magistrats et officiers de police judiciaire (OPJ) sur la cybersécurité.
Ainsi, à l’issue de cette rencontre de renforcement des capacités, plusieurs recommandations ont été faites. Elles concernent l’ARCEP, la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC) et les opérateurs de téléphonie mobile.

À l’endroit de l’ARCEP, les participants ont demandé la mise en œuvre effective du dispositif légal d’identification des abonnés des téléphonies mobiles et des utilisateurs des cybercafés, l’application des sanctions prévues aux opérateurs en cas de manquements, la relecture de la loi pour augmenter la durée de conservation de données de trafic et de localisation.

Les parties prenantes à l’atelier de formation des magistrats et des officiers de police judiciaire sur la cybersécurité

Ils ont également souhaité que le nombre des OPJ bénéficiaires de la formation soit revu à la hausse et qu’un manuel ou un cahier de participant récapitulant les informations essentielles de l’atelier soit élaboré.
Les recommandations à la BCLCC sont la mise en place d’une plateforme en ligne pour les dénonciations et les plaintes des infractions mais aussi l’accompagnement de l’ARCEP pour l’échantillonnage des abonnés non identifiés.

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Lire aussi Lutte contre la cybercriminalité au Burkina : Les acteurs mis au même niveau d’information

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Quant aux opérateurs de téléphonie mobile, il leur est recommandé de revoir les modalités de commercialisation des cartes SIM notamment en réduisant la vente par d’autres acteurs et privilégiant la vente en agence. À cela viennent s’ajouter la veille à la célérité du traitement des dossiers de réquisitions mais aussi la mise en place des plateformes de traitement en ligne des réquisitions pour les opérateurs qui n’en disposent toujours pas.

Les victimes de cyberattaque exhortés à se référer à la BCLCC

Répondant à la recommandation faite à la BCLCC, de mettre en place une plateforme en ligne pour les dénonciations des cas de cybercriminalité, le commissaire de police Bayi Akim Nignan, chef de la division des enquêtes, a rassuré qu’une plateforme existait déjà. « L’adresse mail cybercrime@securite.gov.bf a été développée pour les dénonciations des cas de cybercriminalité au Burkina Faso. Nous avons même reçu deux plaintes hier qui ont été attribuées à des enquêteurs », a-t-il expliqué.

« L’adresse mail cybercrime@securite.gov.bf a été développée pour les dénonciations des cas de cybercriminalité au Burkina Faso », souligne le commissaire de police Bayi Akim Nignan, chef de la division des enquêtes

À l’endroit des victimes d’une cyberattaque domiciliées à Ouagadougou, le commissaire Nignan a cependant conseillé de se rendre au siège de la BCLCC (situé en face de l’entrée n°11 du stade municipal) pour porter plainte.
Pour Charles Coulidiati, procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Tenkodogo, ces trois jours de travaux ont été très bénéfiques. « Nous avons beaucoup appris en matière d’investigation dans le cadre de la cybersécurité. Nous avons aussi pris connaissance du mécanisme et des moyens déployés à cet effet », a-t-il affirmé.

Charles Coulidiati, procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Tenkodogo, a souhaité un renforcement de la coopération entre tous les acteurs de la chaîne pénale dans cette lutte contre les cybercriminels

Comme suggestion, M. Coulidiati souhaite un renforcement de la coopération entre tous les acteurs de la chaîne pénale dans cette lutte contre les cybercriminels. Il a par ailleurs souligné qu’ils attendaient un traitement diligent des réquisitions adressées aux opérateurs de téléphonie mobile pour plus d’efficacité dans la résolution des affaires de cybercriminalité.

Une réquisition par juridiction, la doléance des téléphonies mobiles

À ce sujet, Clarisse Faho Tchapda Ngounou, responsable de la règlementation environnementale et gestion des réquisitions de police à Orange, a suggéré aux OPJ de revoir la formulation des réquisitions qu’ils transmettent aux opérateurs de téléphonie mobile pour traitement. « Ce que nous avons suggéré aux OPJ, c’est de revoir comment formuler les réquisitions », a-t-elle exhorté.

« Ce que nous avons suggéré aux OPJ, c’est de revoir comment formuler les réquisitions », a exhorté Clarisse Faho Tchapda Ngounou, responsable de la règlementation environnementale et gestion des réquisitions de Police à Orange

Car selon elle, les réquisitions sont traitées de façon isolée pour chaque département du Groupe Orange. « Nous avons expliqué aux OPJ que ce qui retardait souvent le traitement des réquisitions, est le fait qu’elles ne soient pas libellées de manière à y répondre instantanément. Sur la même réquisition, l’on retrouve parfois des informations concernant Orange Money, la géolocalisation ou encore l’historique des appels. Ce qui rend complexe et ralentit le traitement. Parce que Orange Money tout comme Orange Burkina sont des juridictions à part entière. Cependant, la géolocalisation et l’historique des appels relèvent de la télécommunication et nous répondons à ce niveau à celles qui nous parviennent », a-t-elle précisé.

Au terme de cette rencontre, le directeur des affaires juridiques de l’ARCEP, Abdoulaye Mamboné, a exprimé sa gratitude et sa satisfaction à l’endroit des parties prenantes pour leur participation active à la présente formation. M. Mamboné a reconnu le gros travail qu’abattent les magistrats et les OPJ en matière de sécurité pour le bon fonctionnement de la société.
Pour conclure, le directeur juridique de l’ARCEP a souhaité qu’il y ait une véritable collaboration entre magistrats, OPJ et opérateurs de téléphonie mobile pour atteindre l’objectif commun qui est de sécuriser les populations.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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