Mali : Les forces armées nationales sous les projecteurs
Alors que l’actualité relative aux accusations de la Mauritanie contre l’armée malienne de « crimes récurrents » contre ses ressortissants ne s’est pas encore éteinte, un autre épisode à charges vient de s’ouvrir contre les Forces armées maliennes (FAMa), pointées de faire des exécutions sommaires dans un camp situé au centre du pays.
Tout est parti de ces vidéos et photos qui circulaient sur les réseaux sociaux, présentant des dizaines de corps calcinés et entassés les uns sur les autres. « Pour la population locale du cercle Niono dans le centre du pays, les forces armées maliennes sont les responsables », relaient des médias internationaux, Le Monde Afrique et RFI. Ces médias vont par la suite pousser des investigations auprès de sources locales, qui confient que les Forces armées maliennes (FAMa) sont aidées dans leurs opérations par les mercenaires russes de Wagner.
Des éléments que réfutent l’état-major général des armées du Mali, qui parle, lui, d’une « vidéo montée de toutes pièces » dans l’optique d’une « campagne d’information visant à discréditer les FAMa ».
On se souvient qu’en octobre 2021, l’armée malienne avait également fait l’objet d’accusations portant arrestations arbitraires et exécutions extra-judiciaires dans la localité de Sofara, dans la région de Mopti. Des images et autres vidéos diffusées qui ont, à l’époque, circulé sur les réseaux sociaux en illustration, avaient été rejetées par l’armée malienne.
Cette charge est-elle une campagne contre le pouvoir de la junte au Mali, comme la perçoivent certains observateurs maliens et africains qui voient plutôt la montée de l’armée malienne depuis l’annonce suivie du lancement immédiat du processus de démobilisation de la Force barkhane et des forces européennes du Mali ?
Pour certains, la coïncidence de cette actualité de décampement des forces françaises (et européennes) du Mali dans un climat de tension entre Paris et Bamako est parlante. D’autres y voient une « réaction de survie » des groupes terroristes avec l’entrée en scène des éléments russes de Wagner tandis que certains analystes pensent que le départ des militaires français va créer un vide que voudront occuper les groupes terroristes.
Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée le vendredi, 11 mars 2022 à Ouagadougou, le commandant de la Force Barkhane, le général Laurent Michon, est revenu sur l’actualité du retrait au Mali, en relevant les efforts que l’armée française consent et le prix qu’elle paie dans le cadre de cette lutte contre le terrorisme. Il a, une fois de plus, battu en brèche, cette opinion qui pense que c’est la France qui ravitaille les groupes terroristes en logistiques.
Cette actualité d’exécutions sommaires, qui se situeraient à début mars 2022, arrive aussi à un moment où le Mali et la Mauritanie tentent de résoudre diplomatiquement une tension née de la disparition de ressortissants mauritaniens sur le territoire malien. Nouakchott accuse les Forces armées maliennes de « crimes récurrents » contre ses ressortissants. Ce qui a valu une convocation par le ministère mauritanien des Affaires étrangères de l’ambassadeur du Mali en poste à Nouakchott pour lui faire part de sa « vive protestation contre les récents actes criminels récurrents perpétrés par les forces régulières maliennes, sur le territoire du Mali, contre des citoyens mauritaniens innocents et sans défense ».
Bamako qui compte sur la Mauritanie pour atténuer les effets des sanctions de la CEDEAO a donc dépêché à Nouakchott, les 11 et 12 mars 2022, une délégation pour résoudre la préoccupation. Les échanges entre les deux parties ont abouti à la mise en place d’une commission d’enquête mixte entre le Mali et la Mauritanie ainsi que des patrouilles conjointes.
Des fronts supplémentaires pour Bamako qui se voit ainsi obligé de déployer communication et diplomatie dans une transition qui attire les intentions inquisitrices de puissances occidentales et des institutions internationales, notamment la CEDEAO.
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 14 mars 2022 à 16:08, par TANGA En réponse à : Mali : Les forces armées nationales sous les projecteurs
Nous au Burkina n’allons pas nous mettre à vomir sur les Maliens et leur lutte contre les terroristes. Faire voir des corps calcinés n’est pas synonyme de les avoir froidement abattus. et puis, dans cette guerre asymétrique, il faut des solutions a asymétriques. Et au Burkina alors ? Et les français qui ont bombardé des civils Maliens ?
Quand on a rien à dire, il faut éviter de vouloir enfoncer l’autre, surtout le voisin car c’st ton tour apres.
Dans tous les cas, tous savons qu’après la débacle des français et leur départ, tous ces genres de problèmes, les Maliens allaient les connaitre.
Les Burkinabè ne doivent pas se placer à côté des français pour créer des problèmes au Mali. Même si ayant à côté les français nous n’avons pas peur, ayons au moins honte de trahir notre voisin.
Et puis, depuis un certain temps, on remarque cette animosité de certains journalistes sur le Mali. travaillez vous pour la france ? On est en droit de se poser cette question. AU tchad on a vu quand leur voisin ayant accueilli les russe a été accusé ; n’eu été la présence de l’Ours Russe pour remettre le coq à sa place, ça allait être une guerre entre les deux pays.
De grâce, ayons les pieds sur terre, aidons plutôt notre voisin et frère car rester avec le même colon ne fait que nous remettre en arrière. Qu’est ce que nous gagnons en enfonçant le Mali ?
Le 15 mars 2022 à 11:58, par Claude En réponse à : Mali : Les forces armées nationales sous les projecteurs
@TANGUA
Je suis d’accord, il ne s’agit en aucun cas de tirer à boulet rouge sur le Mali.
Mais face aux massacres évoqués dans cet article, je ne doute pas que les autorités Maliennes mèneront une enquête approfondie pour désigner les auteurs de ces faits.
Il en est de même des graves accusations formulées par la Mauritanie contre les FaMa. La constitution d’une commission d’enquête commune aux 2 Pays avec des investigations conjointes devraient là aussi permettre l’émergence de la vérité.
Attendons les conclusions
2. Le 14 mars 2022 à 17:27, par warzat En réponse à : Mali : Les forces armées nationales sous les projecteurs
La fin justifie les moyens. Les terroristes, ou plutôt les grands bandits et leurs commanditaires ont le feu aux fesses depuis le supposé appui de Wagner. Il y a quelques temps sur ce forum, j’avais dit que le refuge des terroristes sont le Sud Algérien et les palmeraies du désert mauritanien. L’Algérie les frappe au quotidien, le Mali les frappe fort, leur seul lieu de repli est le retour en Mauritanie.
En tout cas, nos frères maliens doivent être prêts, la France se vengera, elle a du reste commencé avec le retrait de ses ’’coopérants’’. Que le peuple malien, accepte de payer le prix de la liberté une bonne fois pour toute.
Pour le moment, on a pu lire hier que 600 000 déplacés internes maliens retournent dans leur village selon l’ONU. Bonne nouvelle pour ce peuple frère. On tente avec la presse française de ternir l’image de vos forces armées. Chez nous l’ancien président a donné instruction de traquer les terroristes et leurs complices. Quel est le résultat ? La lutte contre le terrorisme au Sahel ne s’accommode pas de notion de droit de l’homme. Les terroristes et leurs complices basés dans nos capitales provinciales doivent subir le même sort que les innocentes populations rurales. Seul le semblable guérit du semblable.
3. Le 14 mars 2022 à 18:18, par Sida En réponse à : Mali : Les forces armées nationales sous les projecteurs
Je suis désolé,mais !Si nos journalistes n’etaient pas favorable à l’information,ils auraient écrit :La France,ou les nations unies,ou un tel corps accuse l’armée malienne là,on sait que y’a 2corps opposés qui s’affrontent,et utilisent les médias pour être crédible.Mais tel que c’est dit, c’est comme si c’était une information bien fondée, à la quelle vous consentez.
4. Le 14 mars 2022 à 19:32, par Dani En réponse à : Mali : Les forces armées nationales sous les projecteurs
TANGA, je me demande si c’est le même article on lit. sinon on quoi c’est enfoncer le Mali, bien au contraire, il met en lumière des faits qui éveillent des consciences. Il faut avoir le sang froid dans la situation actuelle, c’est cela qui va sortir nos pays dans ces difficultés dans lesquelles ils se trouvent.
5. Le 14 mars 2022 à 20:29, par Baoyam En réponse à : Mali : Les forces armées nationales sous les projecteurs
On sait tous que la France est en guerre mediatique contre le Mali. Auncun des multiples succès des FAMA ne les met sous les projecteurs sauf des soupçons non avérés. Ne nous transformons pas en porte parole de la propagande française.