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Al-Jazira : Bush voulait-il zapper la chaîne quatarie ?

Publié le lundi 28 novembre 2005 à 07h47min

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Tout est parti de l’édition du tabloïd britannique le Daily Mirror du 22 novembre 2005 : l’article en question faisait état d’une conversation (en 2004) entre Tony Blair et le président américain Georges Bush qui aurait exprimé le souhait d’attaquer le siège d’Al-Jazira au Qatar. Même si, selon la même source, le Premier ministre britannique s’y était opposé, cette nouvelle fera le tour du monde, créant la consternation dans l’opinion, surtout dans le monde des médias.

Après tous les scandales qui ont émaillé le premier mandat de Georges Bush, depuis qu’il tente vainement de désaxer l’Axe du mal, pouvait -t-il franchir le Rubicond en ayant pour projet de bombarder cette chaîne, qui fait la fierté de tous les pays qui aspirent à la liberté d’opinion ? En effet, le contexte médiatique arabe se caractérise par le conformisme et la révérence. La plupart des grands médias sont contrôlés, directement ou indirectement, par les pouvoirs politiques qui y font régner une implacable censure. Créée sous les auspices de l’émir du Qatar, la chaîne Al-Jazira, du Qatar, diffusée vingt-quatre heures sur vingt-quatre par satellite, constitue une exception.

La qualité de ses informations, sa liberté de ton et son irrespect à l’égard des pouvoirs établis suscitent un formidable engouement. En atteste sa couverture exemplaire de la guerre en Afganistan et en Irak. Certes, Al-Jazira dérange beaucoup : d’abord,1 bien des régimes arabes qui, on le sait, acceptent difficilement le débat contradictoire ; ensuite, le clan Bush, qui a décidé unilatéralement de déclencher les hostilités en Afghanistan et en Irak.

Mais cette couverture à chaud dans ces pays dérange moins les néo- conservateurs américains que le fait que Ben Laden a choisi cette télévision comme premier médium de communication après Internet. Et si les propos attribués au président américain sont fondés, il y a de quoi avoir froid au dos si on pense que Bush-fils règne dans un pays qui a été toujours un exemple, de par sa Constitution, de la liberté de penser et de dire ce qu’on pense.

Après Guantanamo, Abu Grhaïb, il ne manquerait plus que le bombardement d’une chaîne de télé pour compléter le tableau des scandales. S’il le faisait, ce serait la plus mauvaise manière de zapper une chaîne, car « la malédiction du second mandat » risquerait de tomber sur lui plus tôt que prévu.

Rabi Mitibkèta
Observateur Paalga

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