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Décès de Kassoum Kambou : Le président du Conseil constitutionnel, militant des droits de l’homme, ne fera plus prêter serment

Publié le lundi 21 février 2022 à 22h40min

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Décès de Kassoum Kambou : Le président du Conseil constitutionnel, militant des droits de l’homme, ne fera plus prêter serment

Le président du Conseil constitutionnel du Burkina, Kassoum Kambou est décédé à Paris le samedi 19 février 2022. Le monde entier a remarqué son absence à la cérémonie de prestation de serment du chef de la junte qui a pris le pouvoir le 24 janvier 2022.

Le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration(MPSR) le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a prêté serment comme président du Faso devant les autres membres du Conseil constitutionnel, le 16 février 2022. C’est à cette occasion, que beaucoup de gens ont appris sa maladie. Il était souffrant depuis plusieurs semaines. C’est le vendredi 18 février qu’il a été évacué à Paris pour des soins intensifs mais il rendra son dernier soupir le lendemain. Qui était le magistrat qui nous a quittés ?

Kassoum Kambou devrait fêter ses 66 ans le 31 décembre prochain. Il est natif de Kampti dans la région du Sud-ouest du pays. Il a eu une longue expérience professionnelle d’une quarantaine d’années et est arrivé à la tête du Conseil constitutionnel le 11 février 2015. Il a prêté serment devant le président civil de la transition, Michel Kafando.
Une vie de militant

Kassoum Kambou a eu à diriger la Commission d’enquête indépendante(CEI) qui a été mise en place pour éclaircir l’assassinat à Sapouy du fondateur du journal l’Indépendant, Norbert Zongo et de ses compagnons. C’est cette commission qui a indiqué que le journaliste a été tué et son corps incendié pour son travail d’enquête sur la mort de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré, frère cadet du président Blaise Compaoré. La Commission va désigner six "suspects sérieux", tous appartenant au Régiment de sécurité présidentielle (RSP) la garde présidentielle, indiquant ainsi que les assassins devraient être recherchés au cœur du pouvoir.

Kassoum Kambou était le représentant du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) au sein de la CEI qu’il a dirigé. Il était membre fondateur de ce mouvement et a été membre de son bureau. Il était aussi un militant du RENLAC, le réseau de lutte anticorruption, militant et ancien responsable du Ssyndicat des magistrats burkinabè (SMB).

Kassoum Kambou a eu une vie de militant et a été proche de la presse car il a animé une chronique judiciaire dans le journal Le Pays deux années durant. Il donnait des conférences et était enseignant.
C’est en guerrier lobi avec plusieurs flèches à son carquois qu’il a mené sa vie, montrant qu’on pouvait se battre avec fermeté et être d’un abord facile, avec une douceur et une courtoisie remarquable pour ses semblables.

Sana Guy
Lefaso.net

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