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Dakio et Bouda : La surprise de deux outsiders

Publié le vendredi 25 novembre 2005 à 07h58min

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Clément Dakio

Beaucoup de facteurs présageaient pour les candidats Clément Toubé DAKIO et Gilbert BOUDA de mauvais scores à ce scrutin présidentiel au point de les voir tenir la queue de peloton. Cependant, les performances de ces « blancs-becs » politiques ne doivent-elles pas être pour eux des motifs de satisfaction quand on sait qu’ils ont damé le pion à des « vétérans » dans l’arène politique du Faso ?

L’une des plus grandes surprises dans cette présidentielle aura été le classement du candidat des Fasocrates, Gilbert BOUDA. Alors qu’on le citait parmi les plus « grands perdants », celui-ci est arrivé en 9e position avec un taux de vote de 1,04% bien devant une grande figure politique comme Emile PARE.

Apparu sur la scène politique qu’à la faveur de cette présidentielle, l’homme a su s’y faire une bonne image. Son nouveau concept, la « Fasocratie », y est peut-être pour quelque chose.

Au regard des résultats, il n’y a pas une province où il a pu engranger au moins 2% des voix. Mais, il est resté constant avec, un taux de vote d’au moins 1%. En cyclisme, on dira qu’il est resté dans le peloton. Ce qui peut, d’une part, traduire qu’il est un peu représentatif dans les 45 provinces du Burkina. D’autre part, il a dû bénéficier de quelques voix des indécis qui constituaient environ 20% selon le deuxième sondage du CGD en septembre 2005.

Cette hypothèse tient au fait que depuis un certain temps, la classe politique semble tomber dans une certaine torpeur provocant ainsi un désintéressement du citoyen des questions politiques. En effet, Gilbert BOUDA est peut-être l’un des candidats à avoir la caution électorale de ceux qui aspirent à l’émergence d’une nouvelle classe politique.

Clément T. DAKIO, une démonstration de force dans la Kossi
A l’instar de Gilbert BOUDA, le candidat de l’UDD, Clément Toubé DAKIO était également considéré comme un outsider dans cette compétition électorale. Mais son classement d’avant-dernier n’est pas trop « piteux » compte tenu de son expérience politique et surtout pour le fait de damer le pion à un Nayabtigungu Congo KABORE. En plus, il aura atteint un objectif majeur, se faire respecter dans sa Kossi natale en obtenant un bon score.

En effet, il vient après Blaise COMPAORE dans la province de la Kossi avec un taux de 5,89% qui le met dans une position confortable pour les élections locales à venir. Comme, il l’avait lui-même dit, si la création de l’UDD fait suite à sa mise à l’écart sur la liste du CDP aux législatives de 2002 dans la Kossi, sa candidature était en réalité une sorte de « mise au vert » pour mieux affronter les élections communales et législatives. Par ailleurs, M. DAKIO est de ces candidats qui ont eu le mérite de profiter de ce scrutin présidentiel pour mieux se faire connaître dans l’opinion nationale.

Ce dont il peut également se réjouir au regard de la jeunesse de son parti, c’est le fait d’avoir obtenu au moins un minimum de taux de vote dans toutes les circonscriptions électorales. Il lui appartient donc d’explorer cette donne pour mieux implanter son parti sur l’ensemble du territoire national.

Par Samba DIARRA
L’Opinion

P.-S.

Voir notre dossier :
Présidentielle 2005

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