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Education : un compte spécial au Trésor pour relancer le PDDEB

Publié le vendredi 25 novembre 2005 à 07h16min

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Le ministre des Finances et du Budget, Jean- Baptiste Compaoré, a signé, le jeudi 24 novembre à 12h30 à son département, un protocole de financement commun concernant le Plan décennal de développement de l’enseignement de base (PDDEB) avec les partenaires techniques et financiers du Fonds commun (PTF-FC).

Pour le chef de file des PTF-FC, L’Aot Louis, directeur de l’AFD (Agence française de développement), le présent acte, espère-t-il, met fin à la période difficile, voire de crise dans la gestion du PDDEB.

Le PDDEB, dont les objectifs globaux sont de réaliser 70% de taux brut de scolarisation et 40% de taux d’alphabétisation au Burkina Faso, de 2001 à 2010, a connu en 2005 une crise profonde dans sa gestion ayant entraîné la non-exécution des contrats par certaines entreprises, l’accumulation de factures impayées, dont bon nombre d’entrepreneurs, après exécution de leurs marchés, étaient toujours dans l’attente du paiement, etc.

Avec une telle gestion, l’ex-ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation (MEBA), Mathieu Ouédraogo, a dû céder son fauteuil à Odile Bonkoungou. A l’issue de longs mois d’hibernation, la cérémonie de signature de convention du Gouvernement burkinabè avec les PTF (le jeudi 24 novembre 2005) et les PTF-FC se veut une relance des activités du PDDEB. A travers la signature de cette nouvelle formule de partenariat, des dispositions pratiques, dit-on, sont mises en œuvre pour une gestion efficace du programme avec comme innovation la création d’un compte au Trésor.

Il s’agit donc du Compte d’affectation spécial trésor (CAST) ouvert au bénéfice du PDDEB, où les PTF, composés de l’AFD, de la Belgique, de la Banque mondiale, du Canada, du Danemark, des Pays-Bas et de la Suède, ont décidé de mettre leurs contributions, dans un « panier commun », appelé Fonds commun (FC). Le chef de file des PTF-FC a souhaité que l’acte posé marque la fin d’une période difficile, de crise et un nouveau départ avec des bases plus fermes dans la gestion et soit la mise en œuvre du PDDEB.

L’Aot Louis a cependant avoué que la situation difficile dans laquelle était plongé le PDDEB a permis de renforcer le lien de partenariat entre les différentes parties intervenant dans le projet. Il ajoutera même que la déroute dans la gestion du PDDEB est un problème normal dans l’exécution de l’approche programme. Néanmoins, pour lui, le fait de passer d’une aide programme à une aide budgétaire demande plus de responsabilité, de crédibilité et d’efficacité dans la gestion des financements.

Au cours de cette cérémonie où l’absence du premier responsable du MEBA n’est pas passée inaperçue, il est revenu au ministre délégué auprès du MEBA, chargé de l’Alphabétisation et de l’Enseignement non formel, Arsène Armand Hien, de prendre la parole pour saluer la création du CAST, dont le processus de mise en place date de plusieurs années. Il a fait remarquer que les procédures de gestion du Trésor public burkinabè sont une garantie supplémentaire d’une utilisation rationnelle et efficiente de l’aide qui sera reçue dans le cadre du financement du PDDEB.

A l’issue de la cérémonie, interrogé sur cette nouvelle formule de gestion des Fonds, le secrétaire permanent du PDDEB, Hervé Tibo Kaboré, a loué l’initiative tout en relevant le fait que c’était une première pour le Burkina Faso d’exécuter une approche programme. Lorsqu’on exécute un travail, a-t-il dit, en réfléchissant, en apprenant tout en marchant, des difficultés peuvent également être constatées, d’où, pour lui, la nécessité d’aller vers l’efficience, la fermeté, la stabilité, le renforcement des capacités dans l’exécution. Quid des entreprises qui attendent toujours d’être payées ?

« Le mieux, c’est de poser la question à ces entreprises. Des marchés ont été donnés en 2003 et en 2004 et n’ont pas été achevés. L’effort est en train d’être fait pour que chacun rentre dans ses ressources. Les entreprises qui ont exécuté des marchés et qui n’ont pas encore été payées vont l’être certainement avant la fin de l’année, notamment pour celles dont les dépenses sont présentées au niveau du MEBA », a laissé entendre Hervé Tibo Kaboré.

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur

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