Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Le volet international toujours en instruction, selon les avocats des parties civiles
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Lors de ses plaidoiries, Me Anta Guissé a rappelé à la Chambre de jugement que le volet international du procès Thomas Sankara est toujours en instruction. Elle a aussi précisé que les avocats des parties civiles sont dans l’attente de la désignation officielle du successeur du juge Yaméogo François.
« On n’aura pas eu toute la vérité à ce procès. Il y a des auteurs identifiés et des infractions, mais ce n’est qu’un pan de la vérité. Nous sommes inquiets de n’avoir pas eu de suite sur le remplaçant du juge d’instruction Yaméogo chargé de poursuivre le volet international de cette affaire. Le combat des familles des victimes n’est pas terminé. Il y a un certain nombre de personnes à auditionner comme Christophe Mitterand, responsable de la cellule Afrique de l’Elysée. Nous espérons qu’ils seront tous entendus dans le cadre d’une commission rogatoire », a déclaré Anta Guissé, l’une des avocates des ayants droit de feu Thomas Sankara.
Pour Me Anta Guissé, toute la vérité ne sera pas dite dans ce procès du fait de l’absence de Blaise Compaoré et de Hyacinthe Kafando, tous fugitifs, et du fait que certains témoins aient déposé du bout des lèvres. « Comme l’a dit mon confrère Olivier Badolo, la vérité judiciaire est parfois imparfaite. Il y a des infractions constituées, il y a des coupables, mais on n’aura peut-être pas toutes les responsabilités. C’est le jeu du procès. Il faut savoir l’accepter et avancer et faire en sorte que ce procès serve de leçon. », a-t-elle déclaré.
Dans ses plaidoiries, Me Anta Guissé est revenue sur l’espoir qu’incarnait Sankara. « Thomas Sankara et l’histoire de votre pays, ce n’est pas simplement votre histoire. C’est aussi l’histoire de l’Afrique et de tous ces enfants d’Afrique qui étaient à l’extérieur et qui, en 1987, ont vu l’espoir d’une autre Afrique si ce n’est assassiné, au moins retardé. Le message que Thomas Sankara portait est actuel et c’est bien dommage de se dire qu’on aurait pu, 34 ans plus tôt, arriver à autre chose ».
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