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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « L’infraction de recel de cadavres dont est accusé le Gal Diendéré est constituée », selon Me Somé

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Publié le jeudi 3 février 2022 à 12h23min

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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « L’infraction de recel de cadavres dont est accusé le Gal Diendéré est constituée », selon Me Somé

Le procès Thomas Sankara et ses compagnons se poursuit ce jeudi 3 février 2022, avec les plaidoiries des avocats de la partie civile.

Me Séraphin Somé a plaidé sur le recel de cadavres dont est accusé le Gal Gilbert Diendéré (Ndlr, lieutenant au moment des faits, il était le commandant en second du Centre national d’entrainement commandos (CNEC) et chef de la sécurité du conseil de l’Entente où a eu lieu le drame).

De l’exposé de Me Somé, il ressort qu’après la passage du Commando "mortifère", dans l’après-midi du 15 octobre 1987, treize personnes sont tombées assassinées. De sa perception, on s’attendait à ce que la raison, la décence reviennent dans la maison. C’est tout le contraire. Aucun examen médico-légal n’a été fait pour identifier les circonstances de la mort de ces derniers.

Un autre constat, les corps n’ont pas été remis aux familles. Ils ont été enlevés et inhumés nuitamment et de façon clandestine et les familles tenues à l’écart, fait constater Me Somé.

Pour l’avocat de la partie civile, les corps n’ont pas été enterrés. Ils ont tout simplement été recouverts de terre. "Si l’on s’en tient au rapport des expertises, les corps ont été mis dans des trous d’une profondeur de 15 cm au-dessus et pour les plus chanceux, le double", regrette l’avocat.

Il poursuit sa plaidoirie, en ajoutant qu’aucune identification n’a été opérée pour permettre aux familles de savoir où se trouve le corps de leur frère. En sus, aucune enquête judiciaire ni administrative n’a également été ouverte.

L’objectif visé

Selon Me Séraphin Somé, cela obéit à une logique. C’est d’empêcher toute action judiciaire tendant à faire la lumière sur cette affaire. "C’est dans ces conditions que Gilbert Diendéré est poursuivi pour recel de cadavres. Les faits sont évidemment prévus et punis par la loi. Comme pour les autres accusations, Gilbert Diendéré a gardé la même ligne de défense. Qu’il n’était au courant de rien", rappelle Me Somé.

La faute au régisseur de la MACO

Pour se tirer d’affaire, le Gal Gilbert Diendéré rejette la faute au régisseur de la MACO (Ndlr, Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou) de l’époque, Karim Tapsoba et au Commandant en chef de l’armée d’alors, Boukari Jean Baptiste Lingani. "Vous l’aurez remarqué, ces derniers sont décédés. Il en est de même pour tous ceux que Gilbert Diendéré a cités dans ce procès. En plus, ce qu’il a dit, aucune pièce du dossier ne corrobore sa thèse. C’est un moyen construit artificiellement pour se dérober", table-t-il.

Les faits sont constitués

En conclusion, l’avocat de la partie civile demande au président de la Chambre, de retenir une chose : c’est cette manière de faire les choses qui est à l’origine de tous nos problèmes dans ce pays, c’est à dire, la banalisation de la vie humaine. Il indiquera clairement que l’infraction de recel de cadavres dont est accusé le Gal Gilbert Diendéré est suffisamment constituée. "M. le président, vous n’aurez pas la peine de l’en déclarer coupable", termine-t-il.

Qu’en est-il de la subornation de témoin

"Dans le cadre de la subordination de témoin, on a une ribambelle de faits, de preuves. L’article 293 du code pénal a été suffisamment clair sur le cas", lance Me Désiré Sebgo.

Pour lui, les déclarations du Gal Gilbert Diendéré sont impuissantes. "Par conséquent, M. le président de la Chambre, à la lumière de tout ce qui a été exposé, les faisceaux d’indices sont clairs, les faisceaux de preuves sont abondants. Nous vous demandons tout simplement de dire le droit et de condamner Gilbert Diendéré conformément aux dispositions de l’article 293 du code pénal", plaide Me Sebgo.

Obissa Juste MIEN
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